Le maoïsme et la révolution culturelle en Chine

Résumé du document

Le maoïsme est une idéologie développée au XXème siècle par Mao Zédong (1893-1976), leader du Parti communiste chinois. Fondé en théorie sur les écrits des "pères" du communisme (Marx et Engels), héritier chinois du stalinisme, le maoïsme présente cependant certaines caractéristiques qui le relient à la pensée, à la culture et à l'histoire de la Chine.

Idéologiquement, le maoïsme est une forme très dure de stalinisme qui réprime l'ambition et interdit toute velléité d'améliorer l'ordinaire. Il impose à tous une grande abnégation. Il est incarné par le Grand Bond en Avant, où il s'agissait de s'aligner sur des objectifs de production irréalistes. L'ambition était de faire de la Chine l'une des plus grandes puissances du monde. De plus, il y a dans cette idéologie une forte part de patriotisme. Enfin, le maoïsme repose sur la mise en avant de la « pensée Mao Zédong » (...)

Extraits

[...] On date la fin de la Révolution culturelle à la mort de Mao, en 1976. Malgré tout, des camps de travail assimilés aux goulags soviétiques persistent après la mort du Grand Timonier et continuent de réprimer la jeunesse et les intellectuels dans des camps de rééducation forcée (cf Balzac et la petite tailleuse chinoise de Dai Sijie). Pour l'historien Eric Hobsbawm, la révolution culturelle a été une campagne contre la culture, l'éducation et l'intelligence sans parallèle dans l'histoire du XXe siècle». [...]

[...] C'est pourquoi la RC est aussi une lutte pour le pouvoir politique au sein du communisme chinois. Elle a opposé ceux qui comme Mao accordent la priorité à la conscience politique et à l'idéologie et ceux qui appuyés sur les structures figées du PPC, veulent privilégier le nécessaire développement économique du pays. La RC a pendant plusieurs années bouleversé la société chinoise, fortement perturbé l'activité économique et développé parfois de façon extravagante un culte de la personnalité que l'on dénonçait ailleurs. [...]

[...] D'autres sont de simples partis politiques surtout en Europe occidentale et aux Amériques. Il existe notamment des groupes de guérilla maoïstes encore implantés en Colombie. Certains partis politiques turcs se réclament aussi du maoïsme. En effet, le monde a regardé cette période avec fascination, y compris en France ou de jeunes militants d'extrême gauche ont cru à cet homme et aux idées qu'il véhiculait. Mais si n'y a plus l'engouement politique des années 70 et 80, sur le plan culturel il reste encore des traces. [...]

[...] Dans les années 80, la principale guérilla maoïste se trouve au Pérou : c'est le parti communiste du Pérou surnommé Sentier Lumineux dans les médias dirigé par Abimael Guzman qui se fait appeler le président Gonzalo Il a été arrêté et incarcéré au début des années 90. Le PC du Pérou a connu une scission et a perdu l'essentiel de sa base. Au début du 21e siècle, la principale guérilla maoïste se trouve au Népal, guidée par le Parti Communiste du Népal. [...]

[...] Il faut aussi souligner le contexte particulier de la Révolution industrielle qui caractérise entre autres l'Allemagne et qui influence naturellement les écrits de Marx. Ainsi, l'existence de grandes villes, réunissant un prolétariat urbain important et concentré dans des usines, permet l'émergence de l'idée selon laquelle la classe ouvrière est celle qui va permettre la Révolution. Dans L'Etat et la révolution, Lénine parlant du prolétariat ouvrier affirme qu'« il n'est point d'autre classes ni d'autres moyens qui puisse briser la résistance des capitalistes exploiteurs C'est là une des distance que Mao, comme Lénine l'avait fait dans une Russie encore agraire, prendra par rapport au marxisme, de par la structure sociétale chinoise particulière, qui permettra de définir la forme particulière que prendra le communisme chinois jusqu'à en faire une doctrine à part entière : le maoïsme. [...]