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« Tant qu'elle n'est pas organisée, la masse, pour moi, n'est qu'un troupeau de moutons ».
Par cette phrase, Benito Mussolini met en avant l'un des principaux objectifs pour les trois régimes totalitaires de son temps présents en Europe : encadrer et organiser la population. Par régime totalitaire on entend un Etat déjà autoritaire au départ mais qui contrôle également la totalité des activités politiques, économiques, sociales et culturelles au moyen de la terreur et d'un monopole sur les médias qui assurent le prima de l'idéologie sur individu. En effet que ce soit pour l'Italie fasciste mussolinienne, l'Allemagne nazie hitlérienne ou l'URSS stalinienne l'organisation de leurs populations, de leurs masses devint rapidement la clé de voute des politiques totalitaires, poursuivit avec acharnement démesuré.
Cela amena les totalitarismes à s'approprier les organisations sociales existantes, à en créer de nouvelles, à multiplier en extension et en intensité les structures dans lesquelles encadrer, embrigader, formater dès l'enfance le plus grand nombre d'hommes et de femmes.
Ensuite, après avoir recruté, « a-masser », les régimes vont instrumentaliser leurs créations collectives, les utiliser pour servir leurs intérêts, les faire défiler, manifester pour asseoir leur pouvoir et diffuser leurs idéologies. Ainsi durant les trois décennies d'emprise totalitaire en Europe, de la marche sur Rome du 28 octobre 1922 et la création de l'Italie fasciste au 5 mars 1953 et le décès de Joseph Staline, sans oublier les 22 années de domination hitlérienne en Allemagne (1933-1945); les populations dominées sont donc fortement mises à contribution et employées telles des outils au service des intérêts, du prestige et du renforcement des régimes lors de ce que l'on peut appeler des manifestations de masse.
En effet par manifestation on entend une démonstration collective, publique et organisée d'une opinion ou d'une volonté, un événement organisé dans le but d'attirer un large public. Mais associés au concept de masse c'est-à-dire d'un ensemble nombreux de personnes assemblées et concentrées dans un but précis, et replacés dans un contexte totalitaire d'encadrement et de renforcement perpétuel des pouvoirs, ces rassemblements collectifs vont s'avérer être de merveilleux outils de propagandes pour des partis uniques qui ne vont donc cesser pendant toute leur domination de les instrumentaliser.
Après avoir rassemblé les masses populaires il faut en effet les organiser, les encadrer voire les embrigader. Ainsi placées entre les mains de nos trois chefs charismatiques, les manifestations de masse peuvent ressembler à d'authentiques armes, dans ces régimes totalitaires.
De ce fait, nous verrons en quoi les manifestations de masse peuvent servir la propagande et les intérêts des régimes tout en créant une véritable mystique collective, tant recherchée pour encadrer et instrumentaliser les populations. En termes plus simple il s'agit ici d'aborder les propagandes totalitaires par le prisme des manifestations de masse.
[...] La réussite fût totale. D'une part, l'Allemagne nazie va terminer en tête du tableau des médailles avec 89 récompenses, dont 33 en or (sur les 387 distribuées) soit environ 23%. Les États-Unis, deuxièmes, sont loin derrière avec « seulement » 14,47% du total des médailles mises en jeu. D'autre part, grâce à l'architecture gigantesque, à l'organisation irréprochable, à la discipline des masses allemandes imposée par les nazis et grâce au succès populaire qui sont parfaitement visibles dans le film de la cinéaste allemande Leni Riefensthal intitulé Les Dieux du stade. [...]
[...] Le Congrès du parti nazi : apogée des nombreux défilés de masses allemands. Dans un premier temps, Hitler va conserver certaines dates clés du calendrier allemand qu'il instrumentalise, comme la fête du travail. En effet, La Russie soviétique, sous l'autorité de Lénine, décide en 1920 de faire du 1er mai une journée chômée. Mais l'Allemagne nazie va encore plus loin car Hitler, pour se rallier le monde ouvrier, fait du 1er mai, dès 1933, une journée chômée payée. Mais dans un second temps, le Führer va préférer créer ses propres manifestations pour faire défiler ses masses, concentrées surtout autour des congrès annuel du NSDAP à Nuremberg. [...]
[...] Ces manifestations restent strictement nationales. Certes, grâce à un système de performances minimales à atteindre – les normes dites « G.T.O » (préparation au travail et à la défense) instaurées en 1931 par le Komsomol (l'organisation de la jeunesse communiste du PCUS, fondée en 1918) - les champions russes obtiennent des résultats spectaculaires aux Jeux Olympiques et autres rencontres internationales. Néanmoins seuls les athlètes soviétiques sont ainsi mis à l'honneur, alors que dans le cas de l'Allemagne nazie et de l'Italie fasciste c'est toute une nation qui va être mobilisée pour organiser chez elle une compétition sportive internationale. [...]
[...] » qui sont alors avant tout des spectacles politiques. De ce fait, après avoir formé « l'Homme nouveau » il va falloir trouver des infrastructures à sa hauteur pour le mettre en scène. Ainsi pour Daphné Bolz,ce qu'elle appelle les lieux du triomphe du « sport-spectacle », c'est à dire les installations monumentales construites par les totalitarismes fasciste et nazi afin d‘accueillir les compétitions sportives: « enferment intérieurement les masses nationales et impressionnent extérieurement les observateurs étrangers ». L'expérience italienne d'encadrement des masses A partir des années 1930, le souci des fascistes est de rassembler le plus grand nombre de spectateurs de façon confortable pour un spectacle sportif dans lequel les athlètes et les spectateurs sont à l'unisson. [...]
[...] Ce facteur était fondamental puisque ce dernier était la base de la doctrine nazie. Le Führer, dans son livre Mein Kampf , part du principe « qu'un homme qui a peu de culture scientifique, mais qui, en contrepartie, est physiquement sain, pourvu d'un caractère bon et fort et qui est aussi déterminé et possède une grande force de volonté, est plus précieux pour la communauté qu'un homme spirituel sans énergie ». Ainsi les vertus requises pour cet « Allemand nouveau » sont la décision, la volonté, la dureté, l'esprit de combat, la loyauté et l'abnégation. [...]
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