Mai 68: révolution culturelle ou révolution bourgeoise

Thèmes abordés

Mai 68, révolution culturelle, révolution bourgeoise, révolte étudiante, nuit des barricades, crise politique

Résumé du document

Mai 68 : cette date, ce mois, cette année, chacun la connaît ; au point même qu'elle est devenue le symbole de l'opposition étudiante et du renouveau de la société. On appelle mai 68 l'ensemble des mouvements de révolte survenus en France durant ce mois.
Pourtant cette période qui a marqué l'Histoire contemporaine ne se limite pas au mois de Mai mais on peut dire qu'elle a commencé le 22 mars avec l'occupation de certains locaux de l'université de Nanterre et se finit le 30 mai avec les élections législatives où l'on assiste à une très large victoire des gaullistes. Dans notre exposé, nous nous limiterons à Paris et sa banlieue proche, essentielle à nos yeux puisque c'est ici qu'il faut trouver les origines de mai 68.

Extraits

[...] Mais le quartier latin est farouchement gardé par des milliers de policiers, il s'agit donc de passer par le pont de la Concorde. C'est la longue marche des étudiants, qui traversent joyeusement, l'Internationale aux lèvres, les champs Elysées. La manifestation du 8 mai se déroule sans incidents majeurs. Cohn- Bendit a ensuite l'idée d'organiser un sit-in devant la Sorbonne le 9 mai, auquel trois milliers d'étudiants participent. Puisqu'on ne peut pas entrer dans la Sorbonne, autant s'installer devant et discuter. [...]

[...] Tout cela encouragé par le parti communiste - Large victoire aux élections législatives du 30 juin du parti gaulliste sous le sigle UDR avec une majorité absolue des sièges Ainsi, mai 68 stricto sensu se développe comme un triptyque : révolte étudiante, mouvements sociaux et crise politique. Néanmoins, mai 68, ce n'est pas seulement les évènements de mai-juin 68, mais également, dans un contexte franco-français, l'épicentre de la grande mutation sociale de la France dans les années 60, entre la fin de la guerre d'Algérie et le premier choc pétrolier. Mai 68, c'est aussi l'un des aspects d'un phénomène mondial, celui du réveil des peuples du Tiers-Monde qui est marqué par le retour d'une certaine radicalité révolutionnaire. Comme le rappelle D. [...]

[...] Ils forcent donc la main à l'UNEF pour appeler une manifestation le 10 mai. C. Le basculement du 10-11 mai : la nuit des barricades et ses conséquences Cette manifestation et les évènements qui l'ont suivie marquent le point de non-retour. Elle débute comme toutes les précédentes de Denfert- Rochereau (dans le 14ème). Cependant, cette fois, les 30 k manifestants ont la possibilité d'accéder au bd St-Michel. Véritable stratège, Cohn-Bendit ordonne l'occupation du quartier latin pour répondre à l'occupation de la Sorbonne. [...]

[...] Le mouvement est lancé, pendant tout le mois d'avril, l'agitation est entretenue à Nanterre : journaux anti-impérialistes (dont on vous a apporté quelques images marquantes) ; discussions interminables à propos du Vietnam et des Black Panthers ; heurts avec les professeurs Nanterre ferme une première fois du 28 mars au 1er avril. Mais rien n'a changé le 2. Pis encore, lorsque le ministère de l'éducation nationale propose le 4 avril une réforme sur l'admission à la faculté, avec pour principe directeur la sélection, c'est un véritable tollé ! Les actions se font plus violentes : ainsi le député communiste P. Juquin est expulsé d'un meeting par des étudiants d'extrême- gauche, qui contestent toute forme de syndicalisme et d'organisation en parti. C'est pourquoi D. [...]

[...] A 2h du matin, la police charge donc étudiants et lycéens. Les barricades sont prises, puis reprises par les étudiants. Jusqu'à 6h du matin, ces derniers résistent, soutenus par les riverains, et les slogans des étudiants de Sc Po qui ont l'art de la formule : la France compte communes, nous en sommes à la seconde la politique se passe dans la rue ou encore, citant C. Maurras, les libertés ne se donnent pas, elles se prennent Les forces de police, échauffées par des heures d'insultes et de provocation étudiantes et sans doute par la gnôle que le général de Gaulle recommandait, se livrent à des violences autant intolérables que compréhensibles. [...]