Mai 68 est un moment charnière dans l'après-guerre, et marque la fin d'un monde. C'est le passage culturel d'une époque à une autre. Le monde occidental dans son ensemble se trouve confrontée à une crise interne au printemps 1968 et notamment la France gaullienne finissante. La crise de Mai 68 aura marqué de nombreux esprits par sa force, sa nouveauté, son originalité, et son imprévisibilité. C'est une crise sans lendemain en politique mais dont les retombées sont fortes du point de vue de la transformation des mœurs, des mentalités et de la culture. Depuis trente ans, l'événement est toujours fortement présent dans les mémoires.
Au cours du mois de mai 1968, la France est ainsi le théâtre d'un important mouvement étudiant et social qui force le général de Gaulle à dissoudre l'Assemblée nationale. Ce mouvement trouve principalement son origine dans une grande rigidité qui cloisonnait les relations humaines et les mœurs dans toute la société. Il prend une ampleur particulière car il s'accompagne de puissantes manifestations d'étudiants, puis d'une grève générale qui paralyse complètement le pays. C'est dans une période de prospérité, au plus fort des Trente Glorieuses, dans une France libérée des guerres coloniales que cette situation « insaisissable » pour le Général De Gaulle, a explosé. La génération du baby-boom qui s'ennuyait affirmait ses vingt ans en 1968 et prenait la parole. Les évènements de 1968 ont donc des conséquences culturelles plus aisément énonçables sur le long terme. Mai 68 demeure l'événement culturel le plus important qu'ait connu la société française depuis 1945.
En quoi et dans quelle mesure mai 68 a-t-il été une révolution culturelle ? En quoi inaugure-t-il des valeurs plus démocratiques et libertaires ? Quelles sont les limites de ces mutations culturelles ?
Nous analyserons dans une première partie les mutations des valeurs culturelles de la société française, nous verrons ensuite l'affirmation de nouvelles cultures politiques avant d'examiner les limites de Mai 68.
[...] Bibliographie - Les générations mutantes : Belle époque, krach, mai 68, Internet, quatre générations dans l'histoire, Bernard Préel, Paris : la Découverte - Mai 68 : histoire des événements, Laurent Joffrin, Paris : Éd. du Seuil, coll. Points - Mai 68, l'entre-deux de la modernité, histoire de trente ans, Jacques Capdevielle, René Mouriaux, Paris : Presses de la Fondation nationale des sciences politiques - Mai 68, l'héritage impossible, Jean-Pierre Le Goff, Paris : La Découverte - Que reste-t-il de mai 68 ? : essai sur les interprétations des événements, Henri Weber, Paris : Éd. [...]
[...] En 1971, se constitue à Paris l'association des Amis de la Terre, filiale française des Friends of Earth, mouvement international fondé en 1969. Les Amis de la Terre vont s'efforcer de rendre l'utopie écologiste plus concrète en formulant des contre propositions sur une série de problèmes liés à l'environnement, aux transports, à l'énergie. L'homme doit cesser de considérer qu'il est le maître et seigneur de la nature. Le thème du retour à une vie en harmonie avec la nature est présent dès l'origine. Le souci de la diversité est érigé en véritable règle. [...]
[...] La référence est désormais au pragmatisme, au militantisme qui voit le bout de ses actes aux associations éphémères qui respectent les sensibilités. La tolérance et le droit à la différence deviennent des leitmotiv. Dans son livre L'Ere du vide (1983), Gilles Lipovetsky décrit précisément ce nouvel air du temps marqué par la désaffection pour les questions politiques, le culte narcissique de l'Ego, le règne de l'image et de la séduction. Aux remises en cause des engagements passés s'ajoutent les effets du ralentissement de la croissance sur les représentations des changements possibles. [...]
[...] Ils ont obligé à une plus grande prise en compte de l'expression autonome des individus et de la société, amené une ouverture sur les autres et sur le monde face au repli nationaliste et chauvin. Mai 68 peut ainsi être considéré comme un moment de pause et de catharsis démocratique dans une société parvenue à un nouveau stade de son développement. Diffus, confus, évanescent et omniprésent, l'héritage de Mai dit sa vraie nature. Mai 68 fut une grande révolte réformiste, une insurrection démocratique. [...]
[...] Libération se veut l'héritier de l'utopie de Mai 68, celui d'une société devenue transparente à elle-même par l'échange direct de la libre parole et de l'information. L'héritage des mouvements de 1968 imprègne encore aujourd'hui les mœurs, les institutions, les décisions politiques, les médias, la société dans son ensemble. Vivre autrement La génération 68 s'est attelée à la révolution, silencieuse de changer la vie Une nouvelle culture politique venue de Mai 68 d'inspiration autogestionnaire paraît concrétiser l'exigence d'autonomie en expérimentant de nouvelles expériences de vie alternative en dehors du système autour de l'idée communautaire. [...]
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