Dissertation rédigée d'Histoire ayant pour sujet : "Mai 1968, une révolution culturelle ? ". Elle s'interroge sur les questions de la culture au travers des évènements de mai 68. Dans quelle mesure le rejet de la société de mai 68 peut être perçu comme une révolution contre la culture et par la culture ?
[...] Mais outre la critique de l'esprit, on a souvent reproché à la crise de mai de ne pas avoir légué grand-chose aux générations suivantes en ce qui concerne la législation et les institutions. Il y a un manque de réalisations concrètes qui limite la postérité révolutionnaire du mouvement. Toutefois, il faut comprendre que mai 68 n'a aucunement eu le dessein de l'institutionnalisation. Le mouvement de mai était viscéralement opposé à l'institution sous toutes ses formes. "L'institution est combattue car elle impose une autorité et fige la spontanéité" écrit René Rémond. [...]
[...] Les individus rejettent une culture dans laquelle ils ne se reconnaissent plus. Alors, mai 68 consiste bel et bien en un chamboulement d'ordre culturel que l'on pourrait assimiler à une révolution, mais le mouvement semble aussi révolutionnaire en ce qui concerne les acteurs et les moyens de diffusion utilisés. Effectivement, mai 68 est un mouvement qui donne la parole à des acteurs nouveaux et qui utilise des moyens de diffusion et de communication atypiques, et, ces deux caractéristiques peuvent participer à son aspect révolutionnaire. [...]
[...] Mai 1968, révolution culturelle? Dans Le siècle, René Rémond situe les évènements de mai 68 dans un contexte où "le pays est si paisible qu'il advient à des journalistes de craindre que pareille tranquillité n'engendre l'ennui". En effet, lorsque Pierre Viansson-Ponté publie dans le journal Le Monde en mars 1968, un article intitulé "La France s'ennuie", aucun évènement important ne semble devoir se produire avant plusieurs années. Pourtant, contre toute attente logique, le climat social va rapidement s'assombrir. Des grèves dures et spontanées éclatent dans des zones d'industrialisation. [...]
[...] Les protestations de 1968 se font sur des questions culturelles, par des moyens culturels. Si l'on s'étonne du soudain surgissement de la tornade mai 68 dans une France qui ne paraissait nullement aller à la rencontre d'une révolution, tant l'atmosphère était celle d'une croissance et d'une stabilité sans faille, c'est car les lignes de fractures ne concernent que secondairement les phénomènes sociaux et politiques. Les fractures sont plutôt de l'ordre de la conscience sociale et mettent en jeu les valeurs de la France d'après-guerre. [...]
[...] "Dans une société dominée par la bourgeoisie, elle est le moyen le plus habile de dominer par l'intériorisation, inconsciente chez les individus mais intentionnelle de la part de la société, des valeurs bourgeoises" écrit René Rémond. On combat la culture. Même l'université est dénoncée selon les travaux du philosophe Louis Althusser, comme étant un appareil idéologique d'Etat. Il s'agit d'abolir les préjugés quant à l'existence et la prédominance d'une culture universelle. Il n'y a ni culture générale, ni valeur universelle, l'exclusivité de la culture bourgeoise n'est pas une réalité. [...]
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