Depuis le début des années 50, la France est dans une période de croissance économique (les "Trente Glorieuses") qui se caractérise par une hausse des revenus des Français. Le pouvoir d'achat et l'équipement des ménages augmentent, l'urbanisation est rapide et le pays connaît des mutations sociales profondes avec notamment l'essor des classes moyennes. Le général de Gaulle, revenu au pouvoir en mai 1958, à la faveur de la crise algérienne, peut s'appuyer sur un large consensus populaire au cours de son premier septennat, jusqu'en 1965. Mais la société française semble de plus en plus traversée par des sentiments de frustration et de mécontentements diffus envers une société de consommation inégalitaire et un exercice du pouvoir jugé autoritaire. Les jeunes, de plus en plus nombreux, remettent en cause l'immobilisme d'une société qu'ils jugent bloquée.
Dans d'autres pays industrialisés, le printemps 1968 est marqué par des mouvements de contestation qui impliquent la jeunesse. Les manifestations qui se développent en Allemagne, aux Etats-Unis, en Espagne ou en Italie condamnent l'intervention américaine au Vietnam mais aussi le matérialisme de la société de consommation. La crise qui éclate en France en mai 1968 met le pays au bord de la révolution.
Dans quelle mesure la crise de mai 68 bouscule-t-elle un système politique et une société bloqués ?
[...] La France des "Trente glorieuses" et des "temps faciles" 1. Les "temps faciles" du "miracle économique". La France du miracle économique : l'épanouissement des "Trente glorieuses". Les années 60 sont pour les grands pays industrialisés une période d'expansion économique et de prospérité et, pour la France, correspondent à l'apogée des Trente glorieuses. La France traverse en effet à ce moment une des périodes les plus prospères de son histoire et enregistre des taux de croissance du PIB de plus de par an, ce qui permet de parler d'un miracle économique qui contraste avec les années difficiles de l'après-guerre. [...]
[...] Dans d'autres pays industrialisés, le printemps 1968 est marqué par des mouvements de contestation qui impliquent la jeunesse. Les manifestations qui se développent en Allemagne, aux Etats-Unis, en Espagne ou en Italie condamnent l'intervention américaine au Vietnam mais aussi le matérialisme de la société de consommation. La crise qui éclate en France en mai 1968 met le pays au bord de la révolution. Dans quelle mesure la crise de mai 68 bouscule-t-elle un système politique et une société bloqués ? [...]
[...] Le 18 mai on recense un million de grévistes et près de 10 millions le 28 mai soit 45% de la population active contre 15% en 1936. La paralysie gagne peu à peu tous les secteurs, y compris les services, l'économie française est au ralenti, l'essence est rationnée, les transports sont paralysés. Les ouvriers font référence au Front populaire (1936), exigent des augmentations de salaire, une diminution du temps de travail, une meilleure représentation syndicale dans les entreprises Une situation qui échappe à tout contrôle A partir du 25 mai, le gouvernement tente de trouver une sortie de crise en ouvrant des négociations avec les syndicats de travailleurs et le patronat. [...]
[...] La crise de mai 1968 n'a pas réglé les problèmes sociaux qui se sont aggravés par la suite, elle n'a pas profondément transformé le système politique toujours éloigné des citoyens, mais elle a libéré la parole, y compris dans les médias, elle a favorisé l'expression de revendications militantes (féminisme) et elle a largement contribué à la libéralisation des mœurs. Les évolutions de la société française étaient inéluctables, elles se seraient produites sans mai 68 mais beaucoup plus tard. La crise de mai 68 a été un accélérateur des transformations de la société française. [...]
[...] La France rajeunie du baby-boom. La croissance démographique est forte depuis le début des années 50 et contraste avec un malthusianisme ancien en France. Les "moins de 20 ans" constituent près de 1/3 de la population dans les années 60, ce qui a des incidences sur la société et les mentalités. Les structures scolaires sont insuffisantes pour accueillir ces jeunes qui aspirent de plus en plus à suivre des études supérieures. Ces "baby- boomers" affirment leur identité par des signes extérieurs comme le jeans et la mini-jupe mais surtout rejettent les valeurs traditionnelles d'une société qu'ils jugent archaïque et rétrograde. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture