Pour connaitre la vie des canuts et comprendre en quoi ces hommes ont été à l'initiative d'un mouvement insurrectionnel important, l'histoire nous emmène à Lyon.
[...] Louis Philippe 1er est confronté, un an après son accession au trône en tant que roi des français à sa première révolte sociale. Le 3 décembre, le Duc d'Orléans fils du roi Louis Philippe et ses troupes reprennent possession de Lyon sans effusion de sang mais également sans négociation et sans engagement. Le tarif est annulé, le préfet démissionné, la garde nationale (dont une partie s'était ralliée à la cause des émeutiers) dissoute. Une importante garnison prend place dans la ville et un fort est construit pour séparer le quartier Croix rousse de la ville de Lyon. [...]
[...] Premières grandes révoltes ouvrières qui vont influencer la pensée sociale du 19ème et faire naitre le besoin de regroupement, de mutualisation des forces, pour la défense des intérêts ouvriers. Voyons d'abord qui sont les canuts et quelles sont leurs conditions de travail. Quels sont les facteurs qui vont les amener à la révolte et comment le gouvernement de Louis Philippe 1er réagit face à ce mouvement de refus d'une politique plus libérale ? Et enfin, en quoi cette insurrection a t-elle marqué l'histoire sociale des ouvriers ? I. [...]
[...] Des origines à la définition de canut Sources : Deux sources sont retenues pour établir l'origine du mot. Une première retient une dérive du mot canette pièce de bois du métier à bras autour de laquelle le fil de soie était enroulé ; la deuxième fait référence à la période de crise pendant laquelle les ouvriers tisseurs défilaient avec les cannes nues devant la bourgeoisie lyonnaise qui les avaient affublés de ce sobriquet canut Les canuts sont donc des ouvriers spécialisés dans la production d'étoffes de soie à l'aide d'un métier à bras. [...]
[...] Le 26 octobre, le préfet, Louis Bouvier-Dumolart, réuni un comité de soyeux et de canuts et décident ensemble un tarif. L'application de ce tarif va être contrôlée par le Conseil des Prud'hommes soyeux refusent d'appliquer le tarif qui est, selon eux, une entrave à la liberté économique. Ils considèrent que les revendications des ouvriers sont exorbitantes et ne tiennent pas compte du contexte économique du moment. En plus, ils se réfèrent à la loi Le Chapelier (1791) pour dénoncer l'intervention du préfet dans leur relation avec les ouvriers. [...]
[...] Dans l'ouvrage de Ludovic FROBERT, Les canuts ou la démocratie turbulente c'est le constat de la violence de la riposte qui donne naissance à la nécessité de ces mouvements ouvriers : En 1831 à Lyon, les canuts, artisans tisserands, demandent un tarif plancher aux soyeux, les fabricants de soieries. Les fabricants refusent, et réclament l'application de la loi libérale de 1790 pour dissoudre les associations de canuts. Les ouvriers se révoltent. Louis-Philippe, le roi bourgeois, envoie vingt mille troupiers . Nouvelle insurrection en 1834, parce que le patronat veut diminuer les salaires : on tue six cents ouvriers, on en arrête dix mille . La tragédie des canuts retentit dans toute l'Europe. [...]
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