« Londres présente de multiples aspects. C'est une grande ville. Immense. La ville la plus riche du monde, le plus grand port, la plus grande cité industrielle, la cité impériale, le centre de la civilisation, le cœur du monde… C'est un lieu merveilleux… un tourbillon, un gouffre. Elle vous emporte en haut et elle vous précipite en bas. » Cette observation de H.G. Wells dans son roman Tono-Bungay correspond à l'idée même que l'on pouvait se faire de Londres au XIXe siècle. Cette ville parfois qualifiée de « Rome britannique » est alors considérée comme la capitale du XIXe siècle.
En effet, en moins de 50 ans, la capitale britannique va s'imposer à toutes les échelles et imposer sa suprématie dans un vaste éventail de domaines. Or, le terme capitale comporte tellement de sens qu'il est nécessaire de l'exploiter pour comprendre la portée de cette affirmation : capitale politique et diplomatique où siègent les pouvoirs définissant la politique du pays ? Capitale car étant une grande ville, elle fait figure de modèle par ces changements ? Ou capitale, car elle dispose d'une forte influence internationale et agit comme une vitrine pour l'Angleterre ? Ainsi, on s'interroge sur le véritable rôle et la place qu'a joué Londres au sein de ce siècle riche en bouleversements, pour comprendre son appellation de capitale du XIXe siècle.
[...] Par la suite, de nombreuses banques étrangères viendront également s'installer sûr de trouver à Londres la possibilité de faire des affaires fructueuses Le secteur de l'assurance connaît également un essor important au sein de la City, notamment avec la Lloyd' à partir de 1885. Elles développent la forme moderne d'assurance, dont l'assurance vie, et vont étendre son modèle au reste du monde occidental, notamment les États- Unis. De plus, de par son vaste empire colonial, l'Angleterre est le premier investisseur à l'étranger. Néanmoins, ces activités grandissantes vont transformer ce quartier en repaire des élites, où les employés ne font que passer la journée pour y travailler avant de retourner dans une banlieue toujours plus éloignée. [...]
[...] Dans quelle mesure peut-on alors considérer Londres comme la capitale du XIXe siècle ? Traversée par de multiples changements, la ville de Londres se mute en métropole majeure dont la perception diffère selon ses habitants. Cette mutation s'explique en partie par le rôle économique grandissant que Londres joue tout au long du siècle, devenant alors le partenaire central du monde. Enfin, Londres demeure la capitale politique du Royaume-Uni et de l'Empire grandissant et fait alors figure de centre du monde durant cette période, n'hésitant pas à le montrer. [...]
[...] La presse écrite Fleet Street connaît alors son âge d'or marquant la domination des Britanniques sur l'information. La capitale devient également le centre de développement d'une société de loisirs et de culture qui se propagera dans certains de ces aspects au reste du monde, notamment en Europe ou aux États-Unis. Néanmoins, il est important de signifier que ces aspects concernent en majorité les élites de la ville ; une élite ostentatoire qui n'hésite pas à étaler sa richesse face à la profondeur de la misère. [...]
[...] Le Royaume-Uni est considéré comme le pays des libertés individuelles qui accueille les exilés du continent tels que Zola ou encore Marx et Engels. Ils y organisent en 1847 leur congrès communiste international puis y publient le célèbre Manifeste du Parti Communiste. La première Internationale (Association des internationales des travailleurs) y est créée en 1864. Le chartisme organise au sein de la capitale sa première convention dans le but de mettre en cause la réforme électorale établissant un suffrage censitaire donc inégalitaire. [...]
[...] La révolution du commerce de détail incarnée par le magasin Harrod' s s'impose dans la ville. Cette bourgeoisie souvent aristocratique ou gentry développe une vie mondaine fastueuse : la Saison le théâtre (Shaftesbury Avenue), garden parties dans les nouveaux parcs (Hyde Park, Regent's Park) La littérature du XIXe siècle se sépare en deux périodes : le romantisme, sorte de prologue à l'ère victorienne et l'ère victorienne incarnée notamment par Dickens ou la Famille Brönte s'attache à des thématiques modernes ou au réalisme de l'époque (dont celui de la vie londonienne). [...]
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