Enjeu de pouvoir, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur des frontières, de légitimité ou bien encore de paix social, l'armée est avant tout la modalité primaire nécessaire à la victoire.
Napoléon Ier (et dans une moindre mesure, Louis XIV avant lui) positionna l'art de faire la guerre sur un terrain inédit, il révéla à l'Occident la sujétion décisive des rapports belliqueux à leur préparation en temps de paix : le poids de la conscription.
Il nous sera ainsi plus aisé à comprendre les différentes raisons pour lesquelles la figure de l'armée suscita l'effervescence des débats entre les différents clivages politiques au XIXème siècle, si dès à présent nous gardons ancré à l'esprit le caractère globalisant et idéologique de la conscription.
Globalisant d'une part, par la circulation dans ses artères, à la fois du politique (l'indépendance nationale, et la paix sociale), du peuple (leur protection, leur convocation mais aussi leur conception de la « patrie en danger »), des intérêts économiques, et du conflictuel, et idéologique d'autre part du fait de la porosité qui sépare les notions de nation idéale et d'armée modifiable et modifiée.
[...] Napoléon III tenta alors de faire revenir vers le modèle de l'armée nationale, le balancier qui, depuis un demi-siècle, oscillait entre celle-ci et l'armée nationale. C'est sous l'angle de l'efficacité, des effectifs réellement disponibles et suffisamment formé qu'il envisagea les choses. Le projet de réforme aboutit à la circulaire du ministère des Affaires étrangères du 16 septembre 1866. Cette réforme militaire avait pour objectif d'obtenir une armée de hommes. Ce fut un bouleversement total de la conscription obligatoire et universelle (disparition complète des exonérations). [...]
[...] Il en de même pour la population qui s'irrite contre l'allongement du service militaire. D'autre part le clergé est aussi contre le principe de la caserne qu'il présente comme lieu de perversion pour les hommes. Ainsi, dès mars 1867 une campagne de pétitions est lancée dans le pays, parfois depuis les meilleurs soutiens de l'Empire. C'est dans cette même année que les plusieurs versions du projet furent élaborées pour tenter de mettre en rapport l'effort de recrutement avec l'état de l'opinion. [...]
[...] Les sommes alimentaient une caisse de dotation de l'armée utilisée pour payer les primes de rengagement et les recrutements des volontaires, en nombre d'ailleurs toujours inférieur à celui des remplacés. Donc les enfants des catégories les plus fortunées pouvaient échapper au service (bourgeoisie fraction issue de l'artisanat, petit commerce, et mêmes cultivateurs aisés) L'effectif de l'armée française Sur le papier = hommes selon le ministre de la guerre, le maréchal Randon dont hommes actifs. Mais en réalité, le maréchal Niel affirme en avril 1867 que seulement hommes étaient réellement disponibles pour entrer en campagne. Aucune réserve instruite n'était disponible. La puissance du système militaire prussien. [...]
[...] La défaite de cette armée française faiblement réformée par une loi manquée perça l'illusion durable de l'armée invincible et invaincue. [...]
[...] Tout d'abord Napoléon III réunit à partir du 30 octobre 1866 une Haute Commission militaire, qu'il charge d'élaborer un programme de réforme. Mais il la dissout le 12 décembre, la jugeant stérile. Napoléon III présente alors un programme détaillé à un Conseil d'État réticent. Le maréchal Randon choisit de démissionner le 20 janvier 1867 plutôt que de présenter la réforme. Le maréchal Niel le remplace à ce poste de ministre de la guerre. Vont alors être présentés des programmes successifs de la réforme qui seront tous étudiés, critiqués, puis finalement mutilés. [...]
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