La loi des 40 heures (1936)

Résumé du document

Depuis quelques années nous voyons la remise en cause des 35 heures discutée sur la scène politique et polémique mais la réduction du temps de travail n'est pas un sujet nouveau. A partir de 1919, on commence à en parler lors du vote de la loi des 8 heures liées aux conflits sociaux qui perturbaient le pays à la sortie de la guerre. Une fois votée, cette loi deviendra la brèche pour les futurs combats sociaux et syndicaux sur la réduction du temps de travail. L'ampleur de la crise économique de 1929 amène économistes et politiques à réfléchir pour trouver une solution car le chômage n'arrêtait pas d'augmenter.

Extraits

[...] Pour d'autres auteurs comme R. Frankenstein certaines branches comme l'aéronautique ont été confrontées à la rigidité de l'offre malgré l'essor de la production. On avait donc surestimé la puissance de l'industrie française ( document 2 l.15) car la production n'a pas suivi lors de l'instauration de loi on assiste alors a une chute du rendement moyen et a une réduction de la marge de reprise. La production fut alors freinée par diverses contraintes comme la pénurie de main d'œuvre spécialisé qui ne permit pas a la production de suivre le même rythme car si les ouvriers travaillent moins et que l'on compte sur un nombre important de chômeurs pour effectuer un roulement permanent cela aurait pu fonctionner mais c'était sans compter sur les qualifications des chômeurs qui étaient composés essentiellement de vieux travailleurs, de femmes ou d'ouvriers non spécialisés. [...]

[...] Nous pouvons maintenant observer l'influence keynésienne de loi des 40 heures. Une politique keynésienne s'articule autour de plusieurs points mais c'est tout d'abord une politique de stabilisation. La loi des 40 heures avait des dispositions assez simples c'était la réduction uniforme du temps de travail a 40 heures par semaine avec un relèvement compensatoire d'environ 20% du salaire afin de maintenir le gain hebdomadaire acquis durant les semaines de 48 heures de travail par semaine. Cette politique devait fonctionner car en diminuant le temps de travail le gouvernement pensait qu'on favoriserait l'emploi en embauchant de nouveaux travailleurs pour effectuer un roulement permanent dans les usines et en favorisant le progrès technique grâce à des investissements la production aurait du se maintenir. [...]

[...] En proclamant que l'urgence est de produire pour faire face aux besoins de la défense nationale, celui qui a été l'un des pères de la victoire électorale de 1936 prend le risque de l'épreuve de force avec les syndicats. Le 21 août, dans un discours radiodiffusé qui retentit comme une déclaration de guerre consacrée à la situation économique dont il montre toute la gravité, il déclare : Il faut remettre la France au travail et annonce l' aménagement de la loi des 40 heures afin de permettre à toutes les entreprises qui en ont besoin de disposer des heures supplémentaires nécessaires. [...]

[...] Donc ce résultat mitigé sur le chômage peut être expliqué par les maladresses du gouvernement dans la mise en place de la loi mais aussi par la pression des syndicats qui ne voyaient pas les réalités économiques. Le principal acteur de cet échec reste surtout le patronat français qui n'a pas renouveler l'outil industriel grâce aux investissements et qui n'a pas réussit a tenir le rythme de production alors que l'embauche d'une équipe pour chaque tranche horaire de 8 heures aurait permis le maintient de la production. [...]

[...] Mais cette analyse ne serait pas complète si l'on n'oubliait d'étudier le pouvoir d'achat face à la hausse des prix. Le programme du Front populaire étais très clair et il prévoyait une diminution du temps de travail mais avec un salaire équivalent donc travailler moins pour gagner le même salaire sachant que le 7 juin 1936 sont signés les accords de Matignon qui permettra une hausse des salaires de 7 a 15% donc les travailleurs avait bénéficié d'une hausse des salaires puis peu après d'une diminution du temps de travail ce qui devait leur permettre d'accéder a plus de loisirs d'après le Front populaire. [...]