Le Limousin est une région formée de trois départements, la Creuse, la Corrèze et la Haute-Vienne.
C'est une région essentiellement rurale : en 1851, le taux d'urbanisation n'excède pas 30% en Corrèze et en Haute-Vienne et 10% dans la Creuse.
C'est aussi une région emblématique d'une certaine France rurale retardataire : survivance de l'ancien régime agraire (crises et émeutes frumentaires bien au-delà des années 1840);surexploitation paysanne dans le cadre d'un système de métayage particulièrement contraignant; maintien d'un ancien régime démographique qui conduit au surpeuplement
déficience des voies de communication et, par conséquent, faible insertion dans l'économie de marché;déficience de la scolarisation et retard culturel
migrations saisonnières qui témoignent du déséquilibre entre population et ressources
Cet archaïsme de l'économie et de la société est à mettre en relation avec la modernité des attitudes politiques, caractérisées par une précoce orientation républicaine (dès la IIème République), puis socialisante.
[...] Des médiateurs entre la campagne et la ville Les migrants continuent d'entretenir des liens très étroits avec leur pays d'origine. La stratégie migratoire est en effet conçue en fonction du retour et du maintien au pays. En ville, ils épargnent le plus possible et ne cherchent pas à s'insérer dans les réseaux de la sociabilité ouvrière, car ce n'est pas en ville qu'ils cherchent à concrétiser leurs espoirs d'ascension sociale. Le statut social du migrant dans son pays natal dépend de la somme qu'il ramène et qui vise le plus souvent à désendetter la famille restée au pays. [...]
[...] II L'ancien régime rural Les fortes densités rurales Le Limousin est une région en situation classique de surpeuplement. La population augmente de 30% de 1801 à 1846. A cette date, dans l'ensemble de la France, les campagnes atteignent leur maximum démographique, mais dans le Limousin, la population continue d'augmenter. Le taux d'accroissement naturel est partout supérieur à la moyenne nationale, jusqu'en 1880. Le taux de natalité se situe autour de vers 1840 (moins de pour la moyenne nationale), et encore supérieur à en 1880 (alors que la moyenne nationale est descendue à Le taux de mortalité aussi supérieur à la moyenne nationale au milieu du siècle (il est de contre en 1846-50) mais la rejoint en 1880 contribuant ainsi à entretenir l'accroissement naturel. [...]
[...] Le limousin au XIXème siècle : Une région rurale retardataire Le Limousin est une région formée de trois départements, la Creuse, la Corrèze et la Haute-Vienne. C'est une région essentiellement rurale : en 1851, le taux d'urbanisation n'excède pas 30% en Corrèze et en Haute-Vienne et 10% dans la Creuse. C'est aussi une région emblématique d'une certaine France rurale retardataire : ~ survivance de l'ancien régime agraire (crises et émeutes frumentaires bien au-delà des années 1840) ~ surexploitation paysanne dans le cadre d'un système de métayage particulièrement contraignant ~ maintien d'un ancien régime démographique qui conduit au surpeuplement ~ déficience des voies de communication et, par conséquent, faible insertion dans l'économie de marché ~ déficience de la scolarisation et retard culturel ~ migrations saisonnières qui témoignent du déséquilibre entre population et ressources Cet archaïsme de l'économie et de la société est à mettre en relation avec la modernité des attitudes politiques, caractérisées par une précoce orientation républicaine (dès la IIème République), puis socialisante. [...]
[...] Cela s'explique par l'absence des hommes une partie de l'année, mais aussi par un contrôle des naissances observé par des couples plus instruits. Les régions sédentaires ont alimenté un aussi vaste courant d'émigration définitive que les régions creusoises pratiquant les migrations temporaires, où le complément de ressources permet de maintenir un équilibre entre la population et les ressources, plus facilement rompu ailleurs, et où il existe une tradition du retour au pays, d'autant plus désiré que les migrants s'insèrent mal à Paris et dans les grandes villes, alors que dans les régions sédentaires, l'émigration définitive se dirige vers Limoges ou d'autres villes régionales, rendant plus facile l'insertion dans la société urbaine. [...]
[...] On assiste à une véritable explosion de la mendicité. Les populations les plus touchées sont les journaliers, les domestiques et les artisans, qui ne peuvent pas vivre de l'autoconsommation et que le chômage prive de salaires (alors que les prix grimpent en flèche). Ils trouvent souvent refuge en ville, où il y a des organismes d'assistance. La misère frappe encore durement le Limousin de 1853 à 1857 (toujours une hausse des prix provoquée par de mauvaises récoltes). Les journaliers et les ouvriers à domiciles encore les plus éprouvés : les migrants temporaires profitent du boom de l'industrie du bâtiment, et la hausse du prix du bétail permet aux petits propriétaires et aux métayers de s'en tirer. [...]
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