Jacques Attali, écrivain et économiste du XXème siècle a dit que : « le vrai moteur de l'Histoire, c'est la conquête des libertés individuelles. » Cette conception prend tout son sens si on l'applique à l'évolution des sociétés européennes au XIXe siècle. En effet, cette période recouvre l'âge d'or du libéralisme : un système de pensée consistant à faire de la liberté individuelle l'élément de référence incontournable et le critère d'évaluation de toute société humaine. C'est au cours du deuxième XIXè siècle que se concrétise l'élan vers l'idéal démocratique, qui comprend la valorisation de l'individu, des libertés individuelles et l'égalité juridique. On y retrouve la conception moderne de l'homme issue des Lumières en tant que libre et autonome. Celle-ci avait déjà été affirmé en France dans la Déclaration des Droits de l'Hommes et du Citoyen en 1789 : « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit ». Voltaire disait également : « dans une République digne de ce nom, la liberté de publier ses pensées est le droit naturel du citoyen. »
La liberté, vu sous l'angle du fait de se déterminer à sa guise, en dehors de toute contrainte sociale ou morale dans sa façon de penser, de s'exprimer, de se comporter ou d'agir se trouve alors être une faculté inhérente à la personne humaine et se réalise avec la reconnaissance des droits naturels inaliénables et sacrés.
La conquête des libertés dans la seconde moitié du XIXe siècle comprend les droits reconnus par la loi aux individus ou aux groupes d'agir ou de se déterminer en toute autonomie, l'ensemble des droits individuels et collectifs reconnus et garantis par l'État.
Quels aspects la conquête des libertés revêt-elle en Europe dans le second XIXe siècle ?
Si diverses libertés et de nombreux droits sont accordés aux individus et à la collectivité en Europe dans la deuxième moitié du XIXe siècle, la notion de liberté a affecté la société dans son ensemble en consacrant l'avènement du libéralisme.
[...] Le second XIXe siècle voit par exemple une généralisation de l'abaissement des droits de douane, aussi bien sous le second Empire en France qu'en Allemagne. Toutefois, les premiers symptômes de la crise économique dès 1873 pressent les pays d'Europe à revenir au protectionnisme à l'exception du Royaume- Uni. De même, bien que la doctrine libérale l'emporte, l'intervention étatique est importante, notamment puisque l'Etat a le monopole de l'émission de la monnaie, fixe les taux d'intérêts, réglemente les douanes et développe les infrastructures économiques. [...]
[...] Au cœur des institutions, il existe désormais une opposition parlementaire relayée par la presse, laquelle a recouvré le droit de faire écho aux débats législatifs. Discours d'Adolphe Thiers au Corps législatif janvier 1864 : Il faut que le citoyen soit garanti contre la violence individuelle et contre tout acte arbitraire du pouvoir. Ainsi, quant à cette liberté qu'on appelle la liberté individuelle, je n'y insisterai pas ; c'est bien celle- ci qui mérite le titre d'incontestable et d'indispensable. [ . [...]
[...] Ces courants radicaux se retrouvent en France, où avec Ledru-Rollin, Léon Bourgeois et Léon Gambetta naît un courant se réclamant des Lumières et du positivisme d'Auguste Comte qui souhaite une société de progrès libre ; en Grande-Bretagne dans la faction gauche du parti libéral et en Allemagne dans le Parti du Progrès. L'influence du libéralisme au XIXe siècle ne saurait en effet mieux se manifester que dans la diffusion progressive du modèle de démocratie libérale, régime au sein duquel se réalise la conciliation du libéralisme politique et du libéralisme économique. Cette synthèse est réalisée en modèle à partir de 1880 en France dans le cadre de la IIIe République. Le Royaume-Uni et l'Italie sont sur la même voie d'une démocratie libérale, mais n'ont pas encore instauré le suffrage universel. [...]
[...] ] Il faut que le citoyen veille sur la chose publique [ . la liberté de presse est à cette condition que l'écrivain n'aura ni outragé l'honneur des citoyens, ni troublé le repos du pays. [ . ] Mais lorsque cette opinion se produit, il ne faut pas qu'elle soit un vain bruit, il faut qu'elle ait un résultat, ce qui suppose la liberté des élections. Enfin, messieurs, ce n'est pas tout ; quand ces élus sont mandataires de l'opinion publique, il faut qu'ils jouissent d'une liberté complète ; il faut qu'ils puissent à temps apporter un utile contrôle à tous les actes du pouvoir. [...]
[...] A l'échelle des individus, maintes libertés et de nombreux droits ont été concédés tout au long du siècle et de manière plus officielle et moderne dans la seconde moitié du XIXe siècle. Les libertés adoptent alors un aspect essentiel et nécessaire dans la vie quotidienne des citoyens des Etats européens, que ce soit au niveau professionnel, civil, familiale, individuel . De plus, les libertés affectent le type et l'ordre des sociétés européennes occidentales. Celles-ci consacrent l'essor du libéralisme économique et politique, au sens moderne qui a conditionné les sociétés européennes actuelles. [...]
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