Bien avant l'arrivée au pouvoir des républicains de 1870, la question scolaire est un enjeu considérable tout au long du XIXè siècle. Les uns comme les autres estiment que l'éducation dispensée dans les écoles, détermine le visage de la société à venir.
L'Eglise catholique a toujours porté un grand intérêt à tout ce qui touche à l'éducation de la jeunesse, puisqu'il s'agit pour elle de transmettre, dès le plus jeune âge, le message de la foi. Ainsi, elle tient à peser de tout son poids contre un Etat renforcé par la Révolution et l'Empire.
Quant aux républicains, ils font également de la question de l'école un point important de leur politique. Ils considèrent qu'il faut instruire les citoyens pour leur apprendre leurs droits et leurs devoirs, et que c'est par l'école, que l'on fera des citoyens libres. De plus, ils adhèrent à l'idée qu' un enseignement fondé sur la raison et la science ferait reculer le dogme et la religion, qu'ils combattent au profit de la laïcité.
Après les émeutes sanglantes de février 1848, la République est proclamée le 25 février. Puis, en mai 1848, suite à la violente répression de l'insurrection ouvrière, les éléments socialistes sont écartés du gouvernement où les républicains conservateurs.
Ainsi, le gouvernement, à majorité conservateur et très lié au parti catholique, pèse de tout son poids face aux "démoc-soc" (les démocrates-socialistes), la gauche républicaine, minoritaire à l'Assemblée.
Ce texte est un extrait du discours de Victor Hugo, à travers lequel il se prononce, le 15 janvier 1850, contre le projet de loi sur l'enseignement, préparé par Falloux.
Victor Hugo, écrivain et poète français, soutient en 1848 la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence mais, dès 1849, il s'oppose, en tant que républicain convaincu et "démoc-soc", clairement aux conservateurs, alors au pouvoir. Durant l'année 1850, il prononce de nombreux discours dans lesquels il combat vivement les projets réactionnaires du gouvernement. Dans ce discours, il se bat pour la laïcité de l'Etat et de l'école.
Le texte, proposé par le comte de Falloux, ministre de l'Instruction en 1848-49, est un accord politique entre le gouvernement et l'Eglise, sur l'organisation et la liberté de l'enseignement. L'exposé du projet de la loi Falloux est présenté à l'Assemblée Législative, à forte majorité catholique, en juin 1849. Parieu remplace Falloux en septembre 1849. Celui-ci enrichit le débat sur cette loi par le vote de son projet ("petite loi Falloux" ou Loi Parieu), le 11 janvier 1850, sur la nomination et la révocation des instituteurs.
La discussion sur la loi Falloux, qui abandonne à l'Eglise le contrôle de l'enseignement, entraîne un véritable combat entre cléricaux et républicains. En effet, l'Eglise obtenait beaucoup de cette loi: la pleine liberté d'enseignement primaire et secondaire et une forte emprise sur l'enseignement public, surtout primaire.
En faisant un éloge du sentiment religieux, Victor Hugo critique clairement les projets du parti clérical, à qui il refuse de laisser le contrôle de l'enseignement.
Cette loi va, effectivement, engendrer une vive réaction laïque et anticléricale. L'anticléricalisme est un mouvement idéologique qui refuse l'intervention du clergé dans les affaires publiques.
Nous pouvons alors nous demander, comment cette proposition de loi sur l'enseignement, favorisant l'étendue de l'influence religieuse, va-t-elle à l'encontre des idées républicaines ?
Nous allons donc voir tout d'abord, le désir d'un enseignement laïque, à travers la volonté d'un Etat laïque et celle d'une école gratuite et obligatoire.
Ensuite, nous verrons le refus d'une main mise cléricale sur tout l'enseignement, en développant la distinction entre parti clérical et Eglise, que tient à faire Victor Hugo, et son opposition au contrôle clérical.
Enfin, nous évoquerons la dénonciation faite contre l'esprit réactionnaire du gouvernement en voyant la suppression des acquis et l'immobilibsme de la politique.
[...] Pour eux, l'éducation doit d'abord former de bons chrétiens et ensuite seulement, elle doit les instruire. (l.26) " Je ne veux ni de votre main, ni de votre souffle sur elles Pour les anticléricaux, le parti catholique comme une puissance politique qui a abandonné toute vocation spirituelle et qui ne cherche qu'à assurer sa domination sur les esprits. Avec cette loi établissant la liberté du secondaire, tout Français bachelier, âgé de 25 ans pourrait, sous certaines conditions de capacité, ouvrir un établissement secondaire, à condition d'avoir exercé pendant cinq ans dans un établissement public ou privé. [...]
[...] C'est le fait que la religion soit enseignée à tous que ne veut pas Victor Hugo. Il veut "l'enseignement religieux de l'Eglise, et non l'enseignement religieux d'un parti" car il refuse que l'école soit dominée par les cléricaux. A cette date, c'est l'Université qui, avec à sa tête des laïcs, contrôle l'enseignement mais, cette loi prévoit de l'affaiblir et de la placer sous le contrôle des membres du clergé. La liberté n'est accordée largement qu'aux seules congrégations (communautés de religieux vouées à l'enseignement). [...]
[...] C'est l'éducation pour tous et l'élimination de l'enseignement religieux. Les instituteurs sont déchargés de l'enseignement de la religion. C'est la laïcité, qui, jusqu' en 1882, fut le point litigieux. En effet, comme Guizot, Falloux voulait "Dieu dans l'école" et il fallut donc attendre Jules Ferry pour voir "l'école sans Dieu". Bibliographie Outils de travail AUZOU Philippe, (ss dir.), Dictionnaire encyclopédique : noms communs, noms propres; préface de E. Le Roy Ladurie, Ed. Philippe Auzou, Paris Chagneau François, (ss dir.), Dictionnaire d'histoire de l'enseignement, J.-P. [...]
[...] Les cléricaux sont vus comme des obscurantistes, c'est-à-dire, hostiles à la diffusion de l'instruction et de la culture. Victor Hugo compare cet obscurantisme au "rayonnement" et la "lumière" d'un enseignement laïque, qui privilègerait la science et la raison. En effet, vers le milieu du siècle, l'athéisme pénètre le corps enseignant tandis que le positivisme gagne les milieux philosophiques et que, selon Renan, " la science devient une religion". Les progrès scientifiques donnent le sentiment de pouvoir apporter une explication totale du monde: la vie, l'âme et l'intelligence, autant de notions confuses que la science dissipera. [...]
[...] Ce texte est un extrait du discours de Victor Hugo, à travers lequel il se prononce, le 15 janvier 1850, contre le projet de loi sur l'enseignement, préparé par Falloux. Victor Hugo, écrivain et poète français, soutient en 1848 la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence mais, dès 1849, il s'oppose, en tant que républicain convaincu et "démoc-soc", clairement aux conservateurs, alors au pouvoir. Durant l'année 1850, il prononce de nombreux discours dans lesquels il combat vivement les projets réactionnaires du gouvernement. [...]
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