En 1837, la princesse Victoria succède à son oncle, Guillaume IV, sur le trône d'un État, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande, et surtout à la tête de ce qui est vite appelé la nation britannique. A cette époque, le mouvement romantique qui a ramené la religion au cœur des sensibilités comme de la vie politique, commence à s'essouffler, il laisse place à l'âge d'or de l'industrie et du libéralisme.
Le terme « nation » est défini par Renan comme « une âme » constituée par « la possession en commun d'un riche legs de souvenirs » et par « le désir de vivre ensemble ». Il s'agit donc d'une communauté humaine caractérisée par son unité linguistique, historique, culturelle, ... Toutefois, l'époque du règne de Victoria est aussi imprégnée de la conception française, issue de la Révolution qui apporte une idée de souveraineté nationale, impliquant dès lors une notion démocratique. Il est dit dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen : « le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation ». Cependant, cet idéal peut dévier vers une définition plus traditionnelle des nationalités et pousser au nationalisme, conception plus radicale.
Par le mot « libéralisme », ensuite, on entend le courant de pensée qui s'est propagé dans toute l'Europe dès le premier quart du XIXe siècle, caractérisé par sa recherche de nouvelles libertés. Il implique tout autant une doctrine politique visant à réduire le pouvoir d'intervention de l'État au profit des libertés individuelles, qu'une doctrine économique de libre entreprise et libre- échange. Le Royaume-Uni avec la France et les Pays-Bas est considéré comme le « foyer originel du libéralisme » d'après le Dictionnaire du XIXe siècle européen écrit sous la direction de M. Ambrière mais aussi comme un modèle pour le reste de l'Europe.
[...] On voit même apparaître la Fair Trade League en faveur d'un retour limité au protectionnisme, invoquant le fait que la plupart des pays d'Europe l'ont rétabli depuis la crise. D'autre part, les conservateurs rendent un pouvoir fort à l'Etat tout particulièrement à l'exécutif. Le prétexte pour toucher la mentalité des populations est le nécessaire rétablissement de l'ordre au dépend implicite des libertés individuelles. Ainsi, Salisbury, premier ministre de 1886 à 1891, juste avant le rapide mandat de Gladstone, opère une politique de fermeté en Irlande. Il parle d'un besoin de gouvernement absolu sur ce peuple. [...]
[...] D'autre part, les dogmes religieux sont attaqués par les avancées scientifiques. L'ouvrage de Darwin sur L'Evolution des espèces en 1859 provoque une vive polémique où les évolutionnistes affrontent les défenseurs de la conception religieuse de la création. Identique à la critique scientifique, la critique historique illustrée par la traduction par Eliot de Vie de Jésus de Strauss qui relègue l'histoire du christ à un mythe, une production de l'homme. L'emprise de l'Eglise est nettement réduite par ces scandales successifs, les rationalistes se tournent progressivement vers le déisme ou l'athéisme, malgré les tentatives d'adaptation de l'anglicanisme vers le latitudinarisme, le libéralisme intellectuel ou vers une réinterprétation moderne de ses dogmes. [...]
[...] Mais, dès 1840 réorganise la lutte et lui offre un statut national : la National Charter Association. Cependant, la seconde pétition réunissant trois millions de signatures est de nouveau rejetée par les Chambres en 1842. Les députés libéraux eux-mêmes ne sont pas partisans de la démocratisation, il préfère un gouvernement des élites et sont plus occupés par la campagne libre- échangiste. La crise économique de 1847-1848 réveille une nouvelle fois l'agitation chartiste. O'Connor prévoit un formidable meeting, mais il est confronté à un refus ferme des autorités. [...]
[...] Libéralisme, religion et nation en Grande-Bretagne à l'époque victorienne En 1837, la princesse Victoria succède à son oncle, Guillaume IV, sur le trône d'un État, le Royaume Uni de Grande Bretagne et d'Irlande, et surtout à la tête de ce qui est vite appelé la nation britannique. A cette époque, le mouvement romantique qui a ramené la religion au cœur des sensibilités comme de la vie politique, commence à s'essouffler, il laisse place à l'âge d'or de l'industrie et du libéralisme. [...]
[...] Or les élections voient la victoire des unionistes. Le parti libéral est écartelé, profondément affaibli. Après cinq ans de gouvernement conservateur, Gladstone parvient à revenir au pourvoir en 1892. Mais, tandis que le soutien traditionaliste des libéraux commence à se lasser des réformes sociales qui éloignent selon eux le libéralisme de son idéal surtout économique, les plus radicaux se trouvent déçus par la politique maintenant hésitante du parti. L'efficacité des whigs est discréditée. D'autre part, à la suite de l'échec d'une de ses politiques, Gladstone se retire en 1894, laissant son parti chancelant et de nouveau divisé au sujet de l'impérialisme du Royaume-Uni et des conflits coloniaux. [...]
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