La IIIè république a deux ans quand naît Léon Blum. Comme Jaurès, dont il cherchera toujours à préserver l'héritage, Blum devient un intellectuel en politique. Mais à la différence de Jaurès, il affiche un style de vie de bourgeois aisé qui heurte les camarades socialistes et sera utilisé contre lui par la presse de droite. Léon Blum est cet homme animé par un idéal de justice qui fonde davantage d'espoir sur une transformation progressive de la société que sur la rupture révolutionnaire. Cette grande lueur à l'Est qui va bientôt embraser l'Europe ne semble pas séduire l'homme chez qui le souci de l'équilibre, de la justice, l'emportera toujours sur l'internationalisme. Pour lui, patriotisme et socialisme sont parfaitement conciliables. Il se prononce pour une évolution de la société à l'intérieur du régime bourgeois et cherche à maintenir l'unité du parti, mais Blum ne parviendra pas à freiner l'élan unitaire vers le communisme (...)
[...] Pour comprendre comment Léon Blum en vient au socialisme à la fin des années 1890 il faut évoquer plusieurs éléments. Il vit bien sûr l'affaire Dreyfus comme un traumatisme, ressent très brusquement l'antisémitisme ambiant et combat aux côtés des dreyfusards. Il fut un membre actif du groupe intellectuel qui lança la campagne pour la révision du procès. Mais la véritable découverte du socialisme est encore postérieure. Jaurès est alors le leader incontesté du socialisme français. La sensibilité socialiste de Léon Blum s'affirme au contact de Lucien Herr qu'il n'avait plus vu depuis sa sortie de l'école et qu'il retrouve par hasard. [...]
[...] L'assassinat de Jaurès-qui restera pour Blum la référence en matière de socialisme- et l'entrée en guerre de la France déterminent Léon Blum à faire son entrée sur la scène politique. Pour assurer le gouvernement de René Viviani du soutien des socialistes dans ce conflit imposé à la France, des membres du parti participent au gouvernement. Léon Blum, plus patriote que les partisans de l'Action Française, est alors directeur de cabinet de Marcel Sembat, ministre des travaux publics. Il y apprend les responsabilités ministérielles. Il adhère au comité de propagande socialiste pour la défense nationale. [...]
[...] 1921-1936: Blum leader malgré lui. Léon Blum devient ainsi le leader malgré lui du parti socialiste. Il va s'imposer en incarnant la nouvelle génération du parti socialiste orphelin de ses grands ancêtres et en modifiant sensiblement l'orientation du socialisme en France. *le temps de la reconstruction. Il hérite des débris d'un parti qui n'a même plus son journal: la majorité s'est attribué le vieux journal de Jaurès, L'Humanité. Le journal Le Populaire est créé. Blum est seul avec tout à reconstruire. [...]
[...] L'événement crée Blum. *Blum tente en vain de préserver l'unité du parti Dans la perspective des élections de novembre 1919, Léon Blum se voit confiée par la SFIO la rédaction de son programme qui doit faire le point sur le projet socialiste au sortir de la guerre. Lors de son discours au conseil national, fort de l'expérience de 1904- 1905, il insiste sur l'unité du parti dont la grandeur sera de faire cohabiter des tempéraments différents, des révolutionnaires et des réformistes qui vont travailler ensemble. [...]
[...] Le programme économique, qui doit servir de plate forme électorale pour la prochaine campagne s'appuie sur les socialisations et les nationalisations, la réforme fiscale, propose un service militaire à court terme, une école unique et la création de conseils économiques. Il apparaît alors clairement que la SFIO ne participera pas à un gouvernement dont elle n'aura pas la direction. Le maintien du scrutin de liste aux législatives de 1924 impose à la SFIO une entente avec les radicaux socialistes mais Blum souligne bien qu'il ne s'agit que d'un simple accord de campagne. Les élections marquent un basculement à gauche du pays. Blum théorise les conditions de la conquête et de l'exercice du pouvoir en 1926. [...]
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