Dans un pays où le prolétariat est embryonnaire, s'agit-il d'une révolution anti-capitaliste ? Est-ce l'effondrement d'un capitalisme parvenu au stade suprême de l'impérialisme ou plutôt à la ruine d'un empire semi-féodal ? La faiblesse numérique du prolétariat ne rendait-elle pas inévitable la violence des bolcheviks minoritaires face aux mencheviks, et ne portait elle pas en germe la terreur stalinienne ? Nous devons donc nous interroger sur le parti des masses (I) puis sur la question de l'Etat (II)
[...] Contre l'opportunisme de la social-démocratie allemande Lénine affirme que la violence est inévitable et nécessaire. Dans sont étude écrite en 1916, L'Etat et la Révolution bolchevique, et en 1918 dans son plaidoyer pour la Révolution bolchevique, La révolution prolétarienne et le renégat Kautsky, il valorise les textes de Marx et Engels en reconnaissant le caractère inéluctable de la violence. L'Etat étant un oppresseur au service d'une classe exploiteuse, sa violence et son oppression croissent au fur et à mesure que s'exacerbent les luttes de classes. [...]
[...] Selon les conceptions léninistes, la dictature du prolétariat est : - Un Etat de type nouveau qui entame son propre dépérissement. Le courant révisionniste (Bernstein) souligne dès 1889 l'impossibilité de supprimer la machine de l'Etat et ses corps de fonctionnaires. Lénine réplique dans L'Etat et la révolution que s'il y a des bureaucrates dans les partis et les syndicats ouvrier c'est qu'ils sont contaminés par le clivage d'esclavage capitaliste : en régime socialiste bien des aspects de la démocratie primitive revivront nécessairement car, pour la première fois dans l'histoire des sociétés civilisées, la masse de la population se haussera à une participation autonome non seulement aux votes et aux élections mais encore à l'administration journalière. [...]
[...] La révolte des marins de Kronstadt en 1921 est leur drapeau symbolique. De 1917 à 1919, l'Europe centrale et la Russie sont secouées par une vague révolutionnaire. Pannekoëk, observe que la classe ouvrière s'est organisée en Conseils c'est-à-dire en comités d'action proches de la base, nés de la lutte, décidés à mener jusqu'au bout en faisant émerger des leaders révolutionnaires et prolétaires. Devant la restauration du parti en U.R.S.S. dès 1919, Pannekoëk dénonce les dangers d'étouffement du processus révolutionnaire comme la régression de la démocratie dans et pour le prolétariat. [...]
[...] La classe ouvrière est spontanément réformiste car l'idéologie bourgeoise, plus anciennement élaborée et mieux diffusée s'impose aux classes exploitées. Toutefois, la Révolution n'est pas fatale et sans une action volontariste, la classe ouvrière ne peut remplir sa mission historique et se laissera dominer par le réformisme et le révisionnisme. Dès lors, la conclusion s'impose aux révolutionnaires. Il faut éduquer dans l'esprit des travailleurs cette conscience prolétarienne, grâce à un travail de propagande et d'agitation conduit par une minorité ayant parfaitement assimilé les enseignements du socialisme scientifique. [...]
[...] Ces thèses déplacent le centre de gravité de l'analyse marxiste de la nation à l'international. Lénine reprend les théories qu'il avait esquissées avant 1900 dans Le développement du capitalisme en Russie et replace l'analyse marxiste dans son ouvrage L'impérialisme, stade suprême du capitalisme (1916), dans lequel il assimile l'impérialisme au stade monopoliste du capitalisme, c'est-à-dire que l'apparition des monopoles est causé par l'accumulation du capital dans le monde. Puis en s'appuyant sur les travaux de Hilferding, Hobson et Boukharine, il associe l'impérialisme au stade suprême du capitalisme. [...]
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