Le régime impérial a été instauré de fait, sinon de droit, par le coup d'Etat du 2 décembre 1851. Il semble à première vue contradictoire de parler de légitimité et de popularité pour un régime instauré par la force contre la République. Pourtant, le régime dure une vingtaine d'années, s'écroulant à la suite d'une défaite militaire, et, si surprenant que cela puisse paraître, le prince-président puis empereur Napoléon III parvient non seulement à s'imposer comme dirigeant légitime, mais également à acquérir une popularité certaine. Néanmoins, et ce dès le début, cette popularité n'est pas partagée par l'ensemble de la société, et les différentes oppositions au régime se font progressivement entendre
[...] Louis Napoléon Bonaparte s'oppose dès sa promulgation à la loi du 31 mai 1850 visant à restreindre le suffrage universel, en excluant du vote la vile multitude Sa popularité en est donc augmentée dans la masse populaire. Lors du coup d'Etat, il propose donc le rétablissement du suffrage universel. Napoléon a toujours été sensible à sa popularité. Par exemple, avant le plébiscite pour la proclamation de l'Empire, il exécute une tournée en province, sorte de voyage d'interrogation en septembre-octobre 1852. Ses formules comme mes amis sont dans les ateliers qu'elles soient sincères ou non, ont le mérite de rallier derrière lui la population. Mais selon les classes sociales, Napoléon est plus ou moins populaire. [...]
[...] Napoléon fait donc appel aux forces militaires, une fusillade s'ensuit qui provoque de 300 à 400 morts. En province également, et essentiellement dans les Sud-Est et Sud-Ouest ainsi que dans le centre, où la propagande républicaine a véritablement pénétré depuis près de deux ans, on rencontre également une résistance au coup d'Etat. Les paysans et artisans qui résistent sont facilement dispersés mais le pouvoir mène un important travail de répression, qui aboutit à 27000 arrêts dont 12000 en province. Au début de l'Empire, l'opposition est donc faible. [...]
[...] Le plébiscite est donc le fondement et l'instrument du gouvernement, même si après 1852, Napoléon III ne l'utilise plus jusqu'en mai 1870. En outre, cet homme providentiel du moins convaincu d'en être un, instaure» pas l'Empire, mais le rétablit selon le senatus-consulte de novembre 1852. Napoléon III, avec le coup d'Etat, n'est donc sorti de la légalité que pour rentrer dans le droit Son droit à la succession impériale, sûrement . En effet, il est le neveu de Napoléon III par Jérôme et Hortense de Beauharnais; il est donc, depuis 1832, l'héritier par primogéniture masculine de la dignité impériale. [...]
[...] Les journalistes et orateurs comparent Napoléon III à Caligula ou à Néron, l'accusant d'être un enfant adultérin. On assiste également à une renaissance du socialisme avec Marx, Proudhon et Blanqui. Les élections de 1869 indiquent un glissement général de l'opinion avec 3330000 voix pour les oppositions de droite et de gauche. L'évolution est surtout remarquable dans les villes, car, dans l'ensemble, les campagnes restent favorables à l'Empire. Napoléon III propose alors des réformes libérales pour renforcer le régime: Un plébiscite les approuve par 7360000 OUI contre 1570000 NON . [...]
[...] La propagande du régime impérial prend diverses formes. Tout d'abord, outre les journaux impériaux publiés dans tous les départements, le régime utilise les placards, les brochures que rédigent des rédacteurs souvent issus des milieux révolutionnaires de 1848. On célèbre le retour à l'Ordre, la fin du règne des politiciens bavards, le mariage d'amour, en janvier 1853, de l'empereur avec Eugénie de Montijo . On a également pu parler de fête impériale quant aux diverses manifestations glorifiant le régime impérial et la France: défilés, expositions universelles . [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture