Les Japonais entretiennent un rapport passionné avec l'Histoire, en particulier avec l'histoire de leur pays, qu'ils nomment kokushi (« histoire nationale »), ou Nihonshi (« histoire du Japon ») en réaction contre l'utilisation nationaliste du premier terme. L'enseignement universitaire présente une nette séparation entre l'histoire nationale, l'histoire de l'Asie Orientale, et l'histoire de l'Occident, c.-à-d. des autres pays. L'Histoire est un élément constructeur de l'identité, et est sujet à une véritable exploitation, visible dans les nombreux documentaires et feuilletons télévisés qui lui sont dédiés. Il est de même fréquent qu'un grand quotidien fasse sa première page sur une découverte historique.
Il s'agit d'une manière de se définir par rapport à l'Occident, suite aux deux grands chocs culturels de 1848 et 1945, qui induisirent un véritable questionnement sur l'identité japonaise. L'exploitation de l'histoire est en cela un moyen de dégager les particularités japonaises, que cette exploitation soit politique, ou économique (ex. limitation de l'importation de viande de boeuf).
Le Japon, la Corée et la Chine présentent des écritures de l'histoire différentes. Celle-ci se fait sous la surveillance du gouvernement, en particulier du Ministère de l'Education Nationale (ex. le terme d' « avance de l'armée japonaise » est utilisé pour désigner l'invasion de la Chine, etc.). En Corée, aucune commission mixte d'historiens n'a été mise en place, comme ce fut le cas dans l'Allemagne d'après-guerre, et le contrôle des manuels historiques reste très présent et très fort.
L'Histoire sociale japonaise est particulièrement développée, du fait de l'introduction précoce des méthodes occidentales. De plus, après 1945, le Japon était aussi le seul Etat démocratique et libéral. Le Japon a une école historique originale, qui a aujourd'hui une influence nette sur la Corée du Sud et sur Taiwan, pays où il n'y a pas eu pendant longtemps de section d'histoire japonaise.
Malgré cela, les images fausses et les contresens dominent encore. L'Occident entretient les mêmes préjugés et visions figées sur le Japon, dans une projection d'une envie d'exotisme, qui, au fur et à mesure du développement des moyens de transport et de communication, s'est déplacée au fil des siècles de plus en plus vers l'est. Un des préjugés les plus importants concernant le Japon est qu'il s'agit d'une terre aux « traditions immuables et millénaires », mais ce jugement ne présente aucune réflexion critique. Le Sumo par exemple, contrairement à ce que l'on peut penser, n'existe sous sa forme sportive en tout cas, que depuis deux siècles. Les images véhiculées sur le Japon subissent aussi une généralisation excessive : par exemple, le fait de parler de bouddhisme zen au Japon, où cette secte n'y est en réalité que minoritaire. Enfin, l'Occident entretient face au Japon une grande incompréhension, à laquelle un processus nécessaire de démystification fait défaut.
Le Japon représente toutefois un cas à part dans sa région géographique, voire dans l'histoire des civilisations. Augustin Berque considérait le Japon comme un cas d'école pour l'étude des civilisations. Ce pays, et ses habitants, présente une capacité de résistance exceptionnelle aux chocs culturels. Il a fait preuve d'une assimilation record de la technologie occidentale pour échapper à la colonisation qui a sévi partout ailleurs dans le monde à cette époque, devenir une forte puissance mondiale, et inverser le rapport qu'il entretenait avec la Chine [...]
[...] On a aussi découvert au Yamato une tombe contenant des miroirs copiés de ceux de Himiko. Le texte chinois parle d'une unification partielle. Himiko serait en guerre avec un autre royaume très puissant, celui de Kuna (région d'Owari et Tôkaidô). Ce conflit serait basé sur le contrôle de la route des métaux qui permet l'approvisionnement en fer venu du continent (de nombreuses poteries ont été découvertes le long de cette route). La puissance du Yamato viendra d'ailleurs de ce contrôle. Enfin, la civilisation des kofun part du Japon central, et non de Kyûshû. [...]
[...] Histoire du Japon 1ère partie 1. Présentation générale Les Japonais entretiennent un rapport passionné avec l'Histoire, en particulier avec l'histoire de leur pays, qu'ils nomment kokushi 国史 histoire nationale ou Nihonshi 日本史 histoire du Japon en réaction contre l'utilisation nationaliste du premier terme. L'enseignement universitaire présente une nette séparation entre l'histoire nationale, l'histoire de l'Asie Orientale, et l'histoire de l'Occident, c.-à-d. des autres pays. L'Histoire est un élément constructeur de l'identité, et est sujet à une véritable exploitation, visible dans les nombreux documentaires et feuilletons télévisés qui lui sont dédiés. [...]
[...] Une des figures marquantes du bouddhisme de Nara est Shômu-tennô 聖武 (701-756). Son éducation bouddhique est extrêmement profonde : convaincu que le comportement du souverain influe directement sur l'état du pays lui- même, et très frappé par une série de mauvaises récoltes et les révoltes des grandes familles du Nord en 740, il met en chantier avec sa femme, l'impératrice Kômyô 光明 , une série de grands travaux visant à répandre la doctrine profondément dans le pays : - les kokubunji 国分寺 , aujourd'hui presque tous disparus, sont des monastères provinciaux. [...]
[...] Vers 1870, le Japon connaît une entrée en masse des Occidentaux. La naissance de l'anthropologie entraîne un classement des races suivant leur morphologie (taille, couleur de la peau, taille et forme du crâne, étude des os). Von Baelz repère parmi la population japonaise deux types principaux de visages : - type chôshû : grande taille, visage allongé, front large, yeux très bridés, nez droit. C'est un type mongoloïde proche des populations continentales de Chine ou de Corée, qu'il qualifie de type de la noblesse, car caractéristique de la région de Kyôto. [...]
[...] Il s'agit d'une ville en réduction coupée du reste de la cité et qui la domine. Les appartements de l'empereur, le dairi 内裏 , en forment le cœur, et sont entourés de la cité administrative (organes du gouvernement et entrepôts). Du palais part un grand axe nord- sud (avenue suzaku 朱雀 , du Phénix qui aboutit au sud à la porte de la cité (rashômon 羅城門). Cette avenue principale coupe la ville en deux parties : la capitale de droite (ukyô 右京) et la capitale de gauche (sakyô 左京). [...]
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