Lajos Kossuth et le nationalisme hongrois

Résumé du document

Au début du XIXe siècle, la noblesse hongroise accumule les griefs contre l'absolutisme des Habsbourg, à tel point que le roi François Ier se voit contraint de convoquer la Diète nationale, après treize ans d'interruption. C'est le début d'une nouvelle ère de réformes au cours de laquelle se dressent des revendications culturelles, politiques et économiques, portées par l'émergence de libéraux d'un type nouveau, comme Lajos Kossuth, le plus important, animé d'un projet nationaliste et modernisateur qui mènera le pays dans une révolution puis dans une guerre contre l'Autriche. Comment le mouvement nationaliste, pourtant largement porté par Lajos Kossuth, va-t-il survivre à la défaite de ce dernier, et enfin, trouver une issue positive au problème austro-hongrois ? Kossuth, chef de file d'une nouvelle génération d'hommes politiques, lance dans ses débuts la Hongrie dans une ère de réforme parachevée par une « révolution légale ». Sa tentative d'aller jusqu'au bout, c'est-à-dire de conquérir l'indépendance par la guerre, se solde par un échec. Mais l'exil du leader politique n'empêche pas son projet de connaître un relatif succès avec le compromis de 1867.

Extraits

[...] La nouvelle Assemblée est élue par plus d'électeurs qu'il y en a en Grande-Bretagne en 1832. Le forint, la monnaie nationale, voit le jour, ainsi que la Garde Nationale et l'armée hongroises. En revanche, l'empereur d'Autriche est toujours roi de Hongrie : il n'y a pas à Pest de ministère des Affaires Etrangères. La question des nationalités, reléguée au second plan, n'est en outre pas résolue, et l'Autriche commence à revoir sa position au sortir de la crise : la cour revient à Vienne d'Innsbruck, où elle avait fui. [...]

[...] Il lance en 1841 Pesti Hirlap, le journal de toutes les oppositions. Sa conception de la question des nationalités s'éloigne de celle de son rival Széchenyi, partisan de l'assimilation par le progrès : Kossuth, plus proche de l'opinion publique, milite pour la magyarisation des Roumains, Slovaques, Allemands, Ukrainiens, Slovènes, Serbo-croates Il s'impose comme le chef du courant nationaliste des années prérévolutionnaires. II : L'explosion nationaliste de 1848 et l'échec final de la revendication radicale Hongroise de Kossuth Le printemps des peuples est favorable au mouvement libéral. [...]

[...] Comment le mouvement nationaliste, pourtant largement porté par Lajos Kossuth, va-t-il survivre à la défaite de ce dernier, et enfin, trouver une issue positive au problème austro-hongrois ? Kossuth, chef de file d'une nouvelle génération d'hommes politiques, lance dans ses débuts la Hongrie dans une ère de réforme parachevée par une révolution légale Sa tentative d'aller jusqu'au bout, c'est-à-dire de conquérir l'indépendance par la guerre, se solde par un échec. Mais l'exil du leader politique n'empêche pas son projet de connaître un relatif succès avec le compromis de 1867. [...]

[...] Il apporte une solution au problème austro-hongrois : la révolution a imposé certains acquis. En effet, si l'Autriche ne peut accepter la configuration politique telle qu'elle est en 1849, elle ne veut pas pour autant revenir à la Hongrie traditionnelle en vigueur jusqu'en 1848 : la cour entend exercer un régime néo-absolutiste, elle n'a donc aucun intérêt à restaurer les privilèges et les pouvoirs féodaux de l'Ancien Régime. L'arrangement va s'opérer autour du modèle constitutionnel de 1848 : une Hongrie relativement autonome sous souveraineté autrichienne. [...]

[...] S'il capitule, Kossuth n'aura guère d'espoir de compromis. Il décide donc d'opérer une rupture radicale et de poursuivre la guerre. Le 13 avril 1849, il porte devant l'Assemblée Nationale la déclaration d'indépendance de l'Etat hongrois et la proclamation de la déchéance de la maison Habsbourg-Lorraine, accusée de parjure et de perfidie. C'est une véritable réunion populaire qui adopte la loi à l'unanimité. Par ce plébiscite, l'espoir renaît : comme il s'en vante lui-même, le chef du Comité a pour lui le Parlement, la fidélité de l'armée et le soutien populaire. [...]