Commentaire du livre de Georges Lachmann Mosse, De la Grande Guerre au totalitarisme, la brut.
[...] Mosse, désormais classique, participe pleinement de la réévaluation du rôle de la mobilisation générale, du déchaînement des nationalismes et de la tuerie de masse dans la genèse des totalitarismes et de la Seconde Guerre mondiale. Autour de ce livre, s'est développé tout un pan de l'historiographie reposant autour de la notion centrale de culture de guerre c'est-à-dire de la manière dont les contemporains d'un conflit se représentent celui-ci. Les deux phénomènes décrits par l'ouvrage, à savoir celui de banalisation de la violence (ou de trivialization le mot anglais situant mieux l'enjeu), et celui de brutalisation de la société s'inscrivent dans une explication de la survivance du mythe de guerre en temps de paix, et de l'utilisation de ce mythe la propagande nazie. [...]
[...] Les cartes postales de l'époque représentaient en grande partie des images relatives à la guerre, soit pour légitimer celle-ci en diabolisant l'ennemi (en lui prétendant des moeurs considérées comme décadentes ou en lui prétant un caractère cruel), soit pour rassurer l'opinion public quant aux soldats nationaux, en présentant une vision aseptisée de la guerre. C'est pendant la guerre également que les petits soldats de plomb connurent un véritable succès. De même, l'exposition allemande La guerre, le peuple et l'art patronnée par la Croix-Rouge en 1916 rassemble des boîtes d'allumettes, coussins et bonbons ornés de Croix de fer (la plus haute décoration militaire allemande), des poupée-soldats, et de multiples objets quotidiens en forme d'obus, de cartouches et de casques d'acier que les touristes et pèlerins visitant les champs de batailles dès 1918 achetèrent. [...]
[...] Mosse- par l'existence d'un mythe de guerre sans cesse alimenté par la banalisation de la violence (trivilization dans le texte original), mais aussi par la promotion d'un nouveau type d'homme La brutalisation des sociétés européennes L'exaltation d'un nouveau type d'homme comme composante du mythe de la guerre Selon l'auteur, le mythe de la guerre ne résonne pas de façon identique dans tous les pays européens et trouve un terrain d'existence plus favorable dans les pays vaincus. C'est le cas en Allemagne, où les partis politiques, ceux d'extrême droite surtout, trouvent ainsi une occasion de transcender l'horreur du conflit et de nourrir l'utopie nationaliste comme alternative à la réalité de l'après-guerre. [...]
[...] Donc c'est un peu un livre à part, qu'on ne peut pas classer facilement dans une de mes spécialités, le fascisme, le nazisme, le judaïsme . De la Grande Guerre au totalitarisme, brutalisation de la société européenne est une thèse universitaire écrite à Oxford en 1990 et dont la traduction française par Edith Magyar parut en 1999 au sein de la collection Pluriel de la maison d'édition Hachette, avec une préface de Stéphane Audouin-Rouzeau, historien français co-directeur du Centre de Recherche de l'historial de la Grande Guerre. [...]
[...] Virginie Ravier Relations internationales XX Fiche de lecture De la Grande Guerre au totalitarisme, La brutalisation des sociétés européennes George Lachmann Mosse George Lachmann Mosse, juif allemand né le 20 septembre 1918 à Berlin en Allemagne, fils d'un patron de presse juif berlinois, il fuit ce pays pour partir avec toute sa famille aux Etats Unis dès 1933. A la veille de la guerre sa famille s'installe en Angleterre (où il étudie à la Bottham School) avant d'émigrer aux Etats-Unis (en 1936) où il accomplit sa vie et sa carrière d'historien. [...]
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