La révolution de l'acier et ses conséquences jusqu'en 1939

Résumé du document

Comme s'attache à le montrer l'économiste autrichien Schumpeter, chaque innovation technologique importante (qui provoque une « révolution industrielle ») a une place prépondérante dans l'évolution de l'économie. Et c'est tout particulièrement le cas avec la révolution de l'acier, la première à réellement révolutionner le monde, le faisant entrer de plein pieds dans une « ère de modernisation » qui n'a eu de cesse de se développer depuis. Penchons-nous donc sur cette révolution de l'acier, avec ses aspects techniques, son utilisation (notamment dans les domaines des transports et de l'agriculture) et ses nombreuses conséquences à l'échelle de la planète [...]

Extraits

[...] En définitive, l'acier aura été à la base du développement de tous les secteurs de 1880 à 1945 (agriculture, industrie et transports), ce qui eut, comme nous allons le montrer, de multiples conséquences. En premier lieu, la révolution industrielle de l'acier a pour conséquence l'entrée des pays dans la troisième des cinq étapes à la croissance Rostow : le take-off ou démarrage, qui marque l'essor du secteur secondaire, alors qu'auparavant c'est l'agriculture (secteur primaire) qui était prééminente. Cette industrialisation marque l'entrée dans une ère nouvelle : l'ère des machines qui remplacent efficacement les hommes pour les tâches répétitives et dangereuses. [...]

[...] L'acier a également eu son rôle dans le développement de l'automobile à partir des années 1890. En France notamment, de nombreux fabricants voient le jour (230 en 1914) dont émergent toutefois Renault (créé en 1898 et installé à Billancourt) et Citroën (en 1915 au quai de Javel), très populaire avec sa célèbre 2CV »(1935). Il en va de même en Allemagne avec la coccinelle de Volkswagen(1936), en Grande-Bretagne (Morris, Leyland) et surtout aux Etats-Unis avec Ford dont la Ford T sera produite à plus de 15 millions d'exemplaires. [...]

[...] En conclusion, la révolution industrielle de l'acier, vers le milieu du XIX° siècle, symbolise le démarrage industriel pour de nombreux pays, ouvrant la voie à une ère nouvelle de modernisation, notamment dans le domaine des transports (le chemin de fer et l'automobile n'auraient jamais pu se développer sans l'acier) et de l'agriculture, qui va entraîner une course à la productivité (peut-être en partie responsable de la seconde guerre mondiale) et favoriser l'urbanisation et l'exode rural. Et même si les formidables progrès technologiques que nous connaissons aujourd'hui ne lui sont pas entièrement dus, il apparaît incontestable que l'acier a ouvert la voie aux révolutions industrielles suivantes (pétrole, électricité et énergie nucléaire notamment). [...]

[...] Penchons-nous donc sur cette révolution de l'acier, avec ses aspects techniques, son utilisation (notamment dans les domaines des transports et de l'agriculture) et ses nombreuses conséquences à l'échelle de la planète. L'acier, qui provient de l'affinage de la fonte (pour atteindre seulement de carbone dans sa composition finale) n'aurait évidemment pu voir le jour sans le charbon, qui est quant à lui le produit phare de la fin du XVIII° siècle et du début du XIX° siècle. Ce charbon est notamment utilisé pour le gaz d'éclairage, dans la machine à vapeur, mais aussi et surtout dans le processus de fabrication de la fonte (avec le fer). [...]

[...] L'acier a également eu un grand rôle au niveau de la marine et de l'aviation (secteurs qui se sont surtout développés en période de guerre) avec pour les bateaux à aubes le remplacement progressif du bois par l'acier au niveau de la coque. L'acier a été à l'origine du développement de la construction navale (principalement en Allemagne, où la crise l'acier en 1907 provoquera d'ailleurs une forte chute dans ce secteur). Comme nous venons de le voir, l'acier a été majoritairement utilisé dans le domaine des transports, favorisant de fait son expansion. Cependant, et il est important de le noter, ce n'est pas le seul secteur qui put bénéficier de ce progrès technique considérable. [...]