La France est une République une et indivisible ; héritage direct du souvenir de la Révolution et premier des articles constitutionnels, cette particularité de la République Française souligne, pendant la période historique dite de « décolonisation » qui suit l'immédiate après-guerre, la contradiction entre l'institutionnel et le fait : elle représente l'unicité du peuple français face à la montée des nationalismes locaux, aussi bien ethniques, culturels que religieux (...)
[...] Lacoste jugé plus intransigeant. Cet échec traduit l'impuissance du gouvernement français à faire face à la crise algérienne ; ainsi, en mars 1956 les pleins pouvoirs sont remis à l'armée en Algérie et à l'automne le contingent est envoyé. L'impossible négociation reflète donc, plus que l'échec de l'assimilation, l'échec et l'impuissance des institutions de la IVe république, qui se confirmera d'ailleurs lors de la crise du canal de Suez en novembre 1956. Le putsch des généraux en mai 1958 et la constitution d'un Comité de salut public n'obéissant plus à la France sonne le glas de la IVe République. [...]
[...] La répression sanglante des émeutes de Sétif en mai 1945 ou de celles de Casablanca en 1953 montre l'échec de la politique française à calmer les tensions, notamment par des réformes jugées trop excessives par les colons et insuffisantes pour les militants nationalistes : l'inégalité subsiste. Ainsi, la loi du 5 octobre 1946 institue un double collège d'électeurs inégalitaire, puisque les populations européennes disposent du même nombre de représentants que les populations indigènes alors que les premiers ne représentent qu'une faible minorité de la population. [...]
[...] En cela, la dissolution de l'empire colonial ne peut intrinsèquement, de par sa nature, que marquer une rupture profonde dans la politique et les institutions françaises, mais aussi dans l'opinion publique. Qu'est-ce, en effet, que la décolonisation pour la France, sinon la perte, en l'espace de deux décennies, d'un territoire qui mit un siècle et demi à être bâti, l'humiliation brutale au sortir de la seconde guerre mondiale de ce qui fut la seconde puissance coloniale, ou le morcellement de sa souveraineté ? [...]
[...] Ainsi, le retrait français (du GPRF) de la Syrie et du Liban (1946) a un écho considérable dans le monde et souligne la perte de vitesse des anciennes puissances coloniales. Face à cette perte de vitesse et à l'émergence d'un nationalisme fort dans ses anciennes colonies, la France est face à la nécessité de réformer : la constitution de la IVe République en octobre 1946 crée ainsi l'Union française, qui modifie le statut des colonies ; ces dernières envoient désormais des représentants au Parlement français ; elle prône également avec les peuples d'outre-mer une Union fondée sur l'égalité des droits et des devoirs, sans distinction de race ni de religion La souveraineté française, en revanche, n'est pas remise en question. [...]
[...] Ces événements, qui remettent sur le devant de la scène les inégalités économiques qui se sont substituées aux inégalités ethniques, ne sont-ils pas en réalité une nouvelle forme de remise en cause de la domination française, qui serait alors devenue une domination financière et culturelle, et donc une nouvelle forme de décolonisation mais économique, cette fois ? [...]
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