En 1958, le général de Gaulle est peu favorable à l'Euratom, qui lui paraît imposer des sacrifices injustifiés aux intérêts français. Mais l'union économique lui semble plus prometteuse. Elle doit aider à dynamiser l'industrie française, fournir des débouchés à l'agriculture française. Elle peut aussi servir de base à un rapprochement politique des Six. A plus long terme, cette union économique peut constituer un noyau assez indépendant pour attirer peu à peu tous les Etats du vieux continent. Une première baisse des droits de douane est prévue pour le 1er janvier 1959. Le général de Gaulle l'accepte. Il fait même décider un plan d'assainissement économique et financier qui doit permettre à l'économie française d'engager la concurrence avec ses partenaires dans de bonnes conditions (...)
[...] De fait, la confiance mutuelle a souffert et apparaît un certain scepticisme à l'égard de l'Europe des Six. Le pouvoir du président de la Commission est affecté par la crise. Walter Hallstein est remplacé par le Belge Jean Rey, qui, comme ses successeurs, adopte un profil assez bas, se cantonnant dans des fonctions administratives. Ces difficultés de la construction européenne font naître un intérêt renouvelé pour l'élargissement de la CEE. - Le deuxième refus français de l'adhésion britannique provoque donc une nouvelle crise : les raisons politiques de ce refus sont inchangées. [...]
[...] Il s'agit, pour la construction européenne de la décennie De Gaulle. Celui-ci, par ses refus comme par ses initiatives, mène le jeu pendant une dizaine d'années. Quel a été, dans ces conditions, l'influence du général à un moment capital de la construction européenne, celui de la mise en place de la CEE ? La mise en place des communautés. De Gaulle n'essaie pas d'arrêter le démarrage du marché commun. En 1958, le général de Gaulle est peu favorable à l'Euratom, qui lui paraît imposer des sacrifices injustifiés aux intérêts français. [...]
[...] Le budget ainsi constitué serait contrôlé par le Parlement européen. Ces propositions représentent un ensemble logique et qui est supposé donner satisfaction à tout le monde : la politique agricole commune est une demande française et les Cinq ne peuvent qu'approuver le développement des institutions communautaires, et en particulier du Parlement. Mais ce projet suscite l'opposition du général De Gaulle qui estime que la Commission doit seulement être un groupement d'experts dont la mission est d'abord d'aider les gouvernements à s'accorder. [...]
[...] Le problème n'est donc pas simple à résoudre et il faut à peu près huit ans pour mettre en œuvre la PAC qui s'applique aux céréales et au sucre à partir de 1967, au lait à partir de 1968, etc La mise en place de la PAC s'accompagne d'une modernisation des exploitations et d'un formidable exode rural. Très vite, cependant la PAC est source de problèmes : des excédents considérables s'accumulent. La fluctuation des monnaies et les dévaluations posent des problèmes pour le calcul des prix. Pour pallier les fluctuations monétaires, il faut mettre en place en 1971 les montants compensatoires monétaires, mécanismes complexes destinés à rétablir l'égalité entre les paysans des Etats à monnaie faible (France) et des Etats à monnaie forte (RFA). [...]
[...] Or celui-ci dispose d'un arsenal atomique et la coopération francobritannique aurait pu constituer la base d'une force européenne crédible sur le plan militaire. Un pareille perspective ne paraît pas complètement impossible pendant l'été 1962, mais elle est remise en cause par l'affaire du skybolt. La décision d'arrêter la production de cette fusée pouvait être l'occasion pour les Britanniques de rompre leurs liens spéciaux avec les Etats-Unis et d'engager avec la France une réelle collaboration atomique. Mais les Britanniques font alors un choix totalement inacceptable pour Paris : en échange de fusées Polaris, Londres accepte en effet de placer ses sous-marins atomiques dans une force atlantique, c'est-à-dire sous commandement américain. [...]
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