Kulturkampf, combat pour la civilisation, Bismarck, Empire allemand, lois anti-catholiques, Zentrum
De la création d'un Empire allemand suite à la guerre Franco-prussienne, va émerger un gouvernement impérial dont Bismarck est le chancelier. Son idéal est celui d'un Empire unifié autour des mêmes valeurs, celles de la Prusse, des valeurs protestantes.
Ainsi, de 1871 jusqu'à 1878, Otto Von Bismarck met en place toute une série de lois ayant pour but d'affaiblir l'Église de Rome, de la faire céder, pour réduire au maximum son influence sur l'Empire de Guillaume Ier. Cette politique qui est en soi un combat mené contre l'Église catholique prend le nom en 1873 de Kulturkampf. Nous pouvons traduire ce terme par l'expression « combat pour la civilisation », en opposition avec les positions de l'Eglise considérées par les conservateurs allemands comme archaïques, voire même obscurantistes. Selon les mots de Sandrine KOTT, nous pouvons parler d'une politique « d'intégration négative ».
Cependant, de très vives oppositions naissent dans le camp des catholiques notamment à travers le parti d'opposition du Zentrum, à traduire par le « centre ». Les catholiques de l'Empire sont également poussés et encouragés par le Pape Pie IX qui défend jusqu'à la fin les intérêts de son Église face aux lois anti-catholiques de Bismarck.
[...] On voit donc tout de suite mieux la signification de cette traduction qu'est le combat pour la culture que nous faisons du mot Kulturkampf. La situation politique Deux camps s'opposent de façon très claire. Celui au pouvoir, les Conservateurs de Bismarck qui forment une coalition avec le premier parti parlementaire : les national-libéraux face au parti du Zentrum, parti du centre, catholique et premier opposant à la politique du Kulturkampf qui se met en place. La Papauté joue également un rôle. [...]
[...] Deuxièmement, les libéraux qui se satisfaisaient du Kulturkampf ne sont plus attractifs sur le plan du poids parlementaire. A cela s'ajoute le point de rupture qui fait mettre à Bismarck un terme à sa politique anti-catholique: c'est la question des socialistes. La monté des socialistes effraye Bismarck qui prend pour nouvel ennemi les sociaux-démocrates. Or, s'il a une Sainte peur de cette nouvelle tendance politique montante, les libéraux eux ne voient pas d'un œil particulièrement apeuré cette dernière. S'en est de trop pour Bismarck qui décide dans les années 1878 1879 de casser son alliance pour former une nouvelle coalition avec le Zentrum. [...]
[...] - Une loi très controversé apparaît en 1874 pour la Prusse et en 1875 pour tout l'Empire. Il s'agit de la loi sur l'instauration du mariage civil, désormais obligatoire avant un mariage religieux. Loi controversé car pour le coup, elle touche également les protestants et les conservateurs y sont opposés. - L'année 1875 voit aussi venir la loi de la corbeille de pain qui coupe les subventions de l'Etat à l'Église catholique. Pour bénéficier de nouveau de ces aides, Bismarck demande en échange à de reconnaître à l'Empire à l'écrit. [...]
[...] Cependant, on trouve tout de même 36% de catholiques dans le Reich, ce qui n'est pas du tout négligeable. Notons le cas Bavarois, région à quasi-totalité catholique qui est une exception dans les états de la fédération. Son parlement est pour la solution grande-Allemagne, celle incluant l'Autriche, entrant donc en opposition avec la solution petit- Allemagne qui s'affirme comme culturellement protestante et désireuse de dominer les minorités catholiques. Le catholicisme est considéré par ses détracteurs comme une religion pleine de superstitions, étant donc symbole de l'inculture et de l'irraison: l'inverse de ce qu'ils voient comme valeurs dans le protestantisme libéré des contraintes de l'Eglise de Rome et de son dogme. [...]
[...] Il écopera de la peine maximum pour cela, soit deux ans de prisons. Monseigneur Ledóchowski, évêque de Posen dans l'actuelle Pologne, subira le même sort en 1874 pour avoir protesté contre les nouvelles lois. Il est nommé cardinal lors de son séjour en prison, ce qui est une façon pour le Pape de montrer son désaccord. Le cardinal se réfugie à Rome dès son retour à la liberté prêtres qui refusent de passer l'examen de culture d'état se voient également jetés en prison. [...]
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