Gustav Klimt, "Le Baiser" : analyse de l'oeuvre

Résumé du document

On a reproché à Klimt de ne pas se situer dans un mouvement artistique précis, pourtant cette oeuvre entre clairement dans le symbolisme. L'usage de couleurs vives, la surcharge d'ornements décoratifs et l'usage de symbole tels que les motifs disposés sur les vêtements des personnages sont représentatifs de cette appartenance (...)

Extraits

[...] L'usage de couleurs vives, la surcharge d'ornements décoratifs et l'usage de symbole tels que les motifs disposés sur les vêtements des personnages sont représentatifs de cette appartenance. Les rectangles avec leurs angles droits et leur couleurs tranchées sont synonymes de la force, ils représentent la personnalité masculine. Il en va de même pour les ronds et la représentation de la femme. Le peintre use ici de symbole tel que les couleurs ou les formes pour exprimer la sensualité et l'érotisme. La femme en est le symbole et c'est le personnage qui nous est présenté le plus en détail. [...]

[...] C'est suite à une attaque d'apoplexie que Gustav Klimt décède en 1918. Cette œuvre met en scène un couple (certains prétendent qu'il représenterait Klimt et sa compagne) enlacé sensuellement dans une ambiance onirique, surréaliste. Ils sont agenouillés sur un tapis de fleurs et leur amour sublimé est représenté par un halo doré, les entourant. Le manteau de l'homme est parsemé de motifs rectangulaires noirs et blancs alors que celui de la femme au visage extasié est constitué de cercles colorés. [...]

[...] Ces convictions justifient donc les couleurs, les formes et l'ambiance qui se dégagent du Baiser puisqu'elles y sont toutes présentes. Ce tableau est une œuvre symboliste qui atteint l'effet escompté car il en ressort une sensation de passion et de bonheur. De plus, au premier regard, il paraît onirique et harmonieux de par ses couleurs. Gustav Klimt et les artistes contemporains appartenant au même mouvement que lui furent certainement, sans s'en douter, seulement en désirant s'opposer à un monde trop matérialiste, les précurseurs de l'art moderne. [...]

[...] L'époque de la réalisation de cette œuvre, justement, est l'age d'or de l'industrialisation, lorsqu'elle atteignit son apogée et que le monde subit des changements rapides. L'explication rationnelle par la science apportait des réponses aux questions existentielles de toujours, déstabilisant une partie de la population. Il n'y avait plus de place pour l'imaginaire, tout s'expliquant par logique. L'essor des industries nuisait à la campagne ainsi qu'à l'agriculture donc à une vision romantique et champêtre de l'arrière-pays. Les mutations de la révolution industrielle, le progrès technique, la recherche du profit et les luttes sociales forme un monde trop matérialiste pour certains artistes notamment Klimt. [...]

[...] Il tient à réaliser des œuvres originales malgré les réactions de la population. Il reste fier de ses toiles, ce qui le mènera à racheter les commandes qu'il avait exécute pour l'Aula Magna et qui avait été fortement controversées. Il se refuse à suivre les normes et les règles établies, dédaigne le naturalisme qui défend le réalisme social et rejette l'impressionnisme qui nie les allégories. Pour cela il se rallie au mouvement symboliste, se réfugiant dans l'imaginaire, l'idéal, le pur. [...]