Le Kitâb al-Tawhîd est un livre doctrinaire consacré au principe islamique de l'unicité divine.
Né en 1703 dans un village du Najd dans une famille religieuse, l'auteur Muhammad Abd al-Wahhab s'est très tôt intéressé aux sciences religieuses. Sa pensée a été influencée en partie par celle d'Ibn Taymiyah et de son élève Ibn Qayim. Ayant entrepris de nombreux voyages en Arabie et dans le Sud de l'Irak, il a été choqué par la généralisation et la banalisation des pratiques innovatrices contredisantes le principe d'unicité divine. En 1744, alors qu'il tente de répandre des idées réformatrices en Arabie, il reçoit le soutien du prince de Dari'yah, Muhammad b. Sa'ud. Les deux hommes se lancent en guerre contre l'innovation et répandent l'idéologie wahhabite. En 1765, Muhammad b. Sa'ud décède et est remplacé par son fils avec qui Abd al Wahhab s'empare de Riyâdh. En 1792 Muhammad Abd al-Wahhab meurt, son idéologie a alors été largement répandue en Arabie.
Le Kitâb al-Tawhîd est composé de 67 chapitres dont la grande majorité est consacrée à la démonstration de la contradiction entre les pratiques musulmanes et le principe d'unicité divine. La méthode de l'auteur est la suivante : il cite un ensemble de versets coraniques et de Ahâdîth sur un sujet déterminé relatif au Tawhîd puis il fait un bref bilan de leur contenu.
Muhammad Abd al-Wahhab définit tout d'abord le Tawhîd. Dieu a dit dans le Qur'ân : « Je n'ai créé les djinn et les hommes que pour qu'ils m'adorent », « Et très certainement nous avons suscité dans chaque communauté un messager pour ceci : Adorez Dieu et écartez-vous des faux dieux. » Ainsi celui qui ne satisfait pas les conditions du Tawhîd n'a pas adoré Dieu. La religion de tous les prophètes est la même et le message de la prophétie atteint tous les individus.
Al-Khalîl a fait l'invocation suivante : « Mon seigneur, préserve moi, ainsi que mes enfants, de l'adoration des idoles. » Le prophète a dit : « Ce que je crains le plus pour vous, c'est le moindre Shirk », il désignait par là l'ostentation. Ainsi le musulman conformément à l'invocation d'al-Khalîl est tenu de craindre le Shirk dont celui de la Riyâ', l'ostentation.
Le verset suivant accuse les polythéistes qui invitent les hommes justes en dehors du Tawhîd :
« Ces associés qu'ils invoquent recherchent eux-mêmes le moyen qui les rapproche le plus de leur Seigneur. » Le verset 31 de la sourate « le désaveu » montre que l'obéissance à des êtres humains est contraire à l'adoration de Dieu : « Ils ont pris leurs rabbins et leurs moines pour des Seigneurs en dehors de Dieu. » La déclaration du prophète : « Celui qui affirme qu'il n'y a d'autre dieu que Dieu et qui rejette tous les autres objets d'adoration, sauvegarde son sang, son bien et sa destinée auprès de Dieu », contient selon Abd al-Wahhab une des explications (...)
[...] Lorsque Abû Tâlib[15] était sur son lit de mort, le prophète vint le trouver afin qu'il témoigne de l'unicité divine. Le prêché refusa et affirma qu'il ne quitterait pas la voix de ses ancêtres. Le prophète dit alors qu'il continuerait à prier pour lui aussi longtemps que Dieu le lui permettrait. L'intercession, al-Shifâ'ah, est admise par Dieu mais elle ne dépend que de Lui : L'intercession dépend entièrement de Dieu Elle ne se demande pas à autre que lui[17]. Le prophète a mis en garde contre l'exagération de la valeur de l'homme vertueux. [...]
[...] Le prophète a dit qu'il était de la foi de croire en Dieu, en ses anges, en ses livres, en ses prophètes, au jour du Jugement et de croire au destin de ce qu'il contient de mal et de bien. Il ne faut pas imiter Dieu dans la création. Le prophète a dit qu'il sera demandé au jour du Jugement à celui qui reproduit une image de lui insuffler une âme.[39] Les serments doivent être rempli. Dieu a dit : Soyez fidèles à vos engagements envers Dieu, une fois que vous les avez contractés. [...]
[...] Kitâb al-Tawhîd, Page 40. Qur'ân, Sourate 35 verset 13 Qur'ân, Sourate 26 verset 214 Rapporté par al-Bukhârî. Kitâb al-Tawhîd, Page 73. Il est difficile de déterminer à qui al- Wahhab fait allussion. Qur'ân, Sourate 28 verset 56 Oncle paternel du prophète qu'il a recueilli et élevé à la mort de ses parents. Qur'ân, Sourate 39 verset 44 Kitâb al-Tawhîd, Page 239 Qur'ân, Sourate 71 verset 23 Kitâb al-Tawhîd, Page 90 Rapporté par Ahmad Rapporté par al-Bazzâr. Selon al-Baghawî, ce qui lit un ‘Arrâf, augure, c'est celui qui prétend connaître les faits par des augures, comme par exemple les objets volés, l'endroit où s'est égaré un animal, et telles autres choses. [...]
[...] Dans son Kitâb al-Tawhîd, Muhammad al-Wahhab a grandement insisté sur celles-ci. Son œuvre a relativement influencé les sociétés musulmanes depuis le 18ème siècle. Elle est à la base d'un des principaux courants salafistes contemporains, le wahhabisme. Elle a toutefois été l'objet d'attaques rigoureuses de la part de mouvements concurrents. Sur le plan purement théologique, la conception anthropomorphisme d' al-Wahhab a souvent été critiquée. Sur le plan politique al Wahhab a été considéré comme un réfractaire à l'autorité ottomane. Henri Laoust, lui, perçoit le wahhabisme comme un mouvement réactionnaire né en une période de crise de l'Empire Ottoman. [...]
[...] Il dit dans le coran : Et ils n'ont pas estimé Dieu à sa juste mesure. Au jour de la Résurrection cependant il fera de la terre entière une poignée, et tiendra les cieux pliés dans sa main droite. Pureté à lui ! Il est au dessus de ce qu'on lui associe ! Il est au dessus de son trône.[42] Le jour du Jugement, Dieu enroulera les cieux puis les saisira de sa main droite et dira : Je suis le roi ! [...]
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