La caricature antisémite montre un renouvellement de l'antisémitisme qui, de religieux, devient racial. Cela s'accompagne d'une transformation profonde du judaïsme européen. L'égalité des droits des juifs avec les autres s'opère à partir de 1791 : affirmation de l'individu par rapport à la communauté. L'alliance israélite est créée en 1860 en réaction à des manifestations antisémites.
Très fragmenté, vers 1800 on a 3 millions de juifs, la quasi-totalité en Europe et surtout à l'Est. Vers 1900, ils sont près de 9 millions dont 7 au centre et à l'est de l'Europe. En Russie, il y a même un territoire où ils doivent résider, la Litwakie. Les juifs sont victimes de ségrégation, c'est là qu'aura lieu l'extermination. Il y a un mouvement de surpopulation avec la volonté (et la nécessité) pour les juifs de sortir de leur condition : on estime qu'il y a 200.000 conversions. Ainsi, le poète Heinrich Heine se convertit au nom de l'assimilation. On assiste également au développement de couples mixtes, et donc de sortie de la communauté religieuse. L'émigration se développe : jusqu'en 1880, l'Europe centrale est une zone d'immigration, puis le mouvement s'inverse vers l'Europe de l'Ouest et les États-Unis. Entre 1890 et 1914, 2,5 millions de juifs partent en majorité pour les Amériques.
[...] Le judaïsme européen face à la modernisation au XIXe siècle La caricature antisémite montre un renouvellement de l'antisémitisme qui, de religieux, devient racial. Cela s'accompagne d'une transformation profonde du judaïsme européen. L'égalité des droits des juifs avec les autres s'opère à partir de 1791 : affirmation de l'individu par rapport à la communauté. L'alliance israélite est créée en 1860 en réaction à des manifestations antisémites. I. La fragmentation du judaïsme européen 1. Les transformations démographiques et sociales Très fragmenté, vers 1800 on a 3 millions de juifs, la quasi-totalité en Europe et surtout à l'Est. [...]
[...] En 1863, la révolte des Polonais est écrasée et le tsar favorise les juifs pour s'assurer leur appui, nombre d'entre eux seront fonctionnaires dans les territoires occupés en Pologne. Les juifs seront perçus par les Polonais comme des oppresseurs, d'où antijudaïsme polonais. La relative tranquillité s'achève en 1881 avec des persécutions violentes au nom de l'orthodoxie religieuse. III. La lente constitution d'un nationalisme juif 1. Le développement de l'antisémitisme moderne Le mot antisémitisme est inventé en Allemagne par Wilhelm Marr en 1879. Il se fonde sur une adaptation de l'antijudaïsme à la pensée de la hiérarchie des races (darwinisme social). [...]
[...] De nombreux pamphlets antisémites sont publiés Les voies de l'identité juive : le protosionisme Des associations sont créées pour donner un Etat aux juifs. On songe à créer un Etat en Amérique du Nord comme les mormons, ou en Afrique (Madagsacar). Emergence également l'idée d'un retour à Jérusalem, défendu d'abord par des linguistes (Eliézer Ben Yeoudah) qui entreprennent de ranimer l'hébreu et de la rénover, pour avoir une langue commune. Le premier centre culturel d'hébreu ouvre à Jérusalem, ainsi qu'une caisse chargée d'acheter des terres dans l'Empire ottoman pour y installer les juifs russes. [...]
[...] En 1868, Disraeli devient premier ministre et met ainsi fin à la discrimination. Dans les Etats Pontificaux, le ghetto (inventé par Venise) persiste à Rome et le seul métier autorisé est chiffonnier. L'affaire Edgar Mortara (enlèvement d'un juif à ses parents) émeut l'opinion. Une campagne de presse se déchaîne en Europe, symbolisant l'absence des droits pour certains juifs. Ils s'organisent alors avec l'alliance israélite universelle qui doit améliorer la situation des juifs en Europe. Au même moment, se développent des rumeurs antisémites : les juifs auraient sacrifié des enfants catholiques. [...]
[...] La Haskalah veut aussi réformer la religion. Des rabbins tentent de la faire entrer dans la modernité, en permettant par exemple les mariages mixtes, ou en transformant les rituels tels que le passage du Sabbat au dimanche. Les œuvres de la Haskalah sont traduites en yiddish et rendues accessibles à tous les juifs. En réaction, notamment en Pologne, se développent des courants ultra-orthodoxes, tels que le mouvement du Hassidisme qui estime que l'identité juive passe par le respect absolu de la Torah et du Talmud. [...]
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