A l'instar du reste du continent, où les régimes instables se succèdent au XXe siecle, entrecoupés de putschs militaires et marqués par l'insertion de l'armée au sein des gouvernements civils. En 1962 au Pérou, un coup d'Etat instaure une gouvernance militaire transitoire pour douze mois, avant d'imposer un régime civil mené par l'architecte Belaunde, avec l'accord des Etats-Unis. De fait l'Etat péruvien est sous une quasi-tutelle américaine dans la mesure où les entreprises américaines contrôlent les nerfs économiques du pays, avec notamment une main-mise sur le pétrole péruvien via IPC (International Petroleum Company). Or les Etats-Unis soutiennent l'oligarchie créole qui détient le pouvoir aussi bien dans l'agriculture, l'industrie ou la finance. Dès lors, les réformes sociales et économiques entreprises par le gouvernement Belaunde sont par essence inapplicables puisqu'elles s'opposent à son principal soutient. Les grandes révoltes des paysans andins de 1965 révèlent l'impasse politique dans laquelle se trouve le Pérou à la fin des années 1960 et fait naître la crainte de nouvelles guérillas. La réaction vient en 1968 avec le coup d'Etat du général Velasco.
En quoi la dictature militaire péruvienne de Velasco est-elle spécifique non seulement au sein du continent mais aussi dans le cadre de l'histoire du Pérou? Quel est la nature des réformes entreprises pas son gouvernement ?
Le coup d'Etat de 1968 et présenté comme révolutionnaire sans pour autant se revendiquer socialiste et présente des objectifs et une structure propres. Nous nous intéresserons à la question de l'indépendance dans la politique intérieure et extérieure du pays et plus particulièrement aux réformes menées, entre anti-capitalisme et pragmatisme.
[...] Quel est la nature des réformes entreprises pas son gouvernement ? Le coup d'Etat de 1968 et présenté comme révolutionnaire sans pour autant se revendiquer socialiste et présente des objectifs et une structure propres. Nous nous intéresserons à la question de l'indépendance dans la politique intérieure et extérieure du pays et plus particulièrement aux réformes menées, entre anticapitalisme et pragmatisme. Le pouvoir militaire, une révolution en uniforme Une révolution humaniste ? Le coup d'État militaire d'octobre 1968 est le huitième du siècle et intervient après seulement 5 ans de régime civil constitutionnel. [...]
[...] Mais l'Etat les incite à investir. Même si des grandes sociétés étrangères sont nationalisées comme la société cuprifère Cerro de Pasco en 1973, beaucoup d'autres compagnies étrangères vont investir dans l'industrie péruvienne. C'est le cas par exemple d'une filiale de l'American Smelting qui exploite le riche gisement de cuivre de Cuajone, et pour cela prévoit un investissement considérable de 620 millions de dollars. Malgré des aspirations anti-impérialistes, le gouvernement velasquiste table sur la possibilité d'un bon usage du capital étranger, du moment que celui-ci trouve en face de lui un Etat fort et des partenaires décidés à défendre l'intérêt national. [...]
[...] D'où la nécessité de véritables réformes, en particulier agraire, que jusque-là le gouvernement civil de Belaunde n'avait abordées que timidement, tenu par les grandes familles oligarques et la nécessité d'intégrer les masses à la vie politique nationale. Quoiqu'il déclencha dans un premier temps la protestation unanime des partis et des syndicats, le coup d'Etat de 1968 établit vite un consensus autour de trois points principaux : d'abord le rejet des politiciens et des classes possédantes traditionnelles, ensuite la certitude que la sécurité nationale ne serait assurée que par une réforme agraire, une industrialisation du pays, une politique interventionniste et une plus juste redistribution des richesses ; enfin autour du nationalisme garant d'un affranchissement du joug économique américain. [...]
[...] Cela implique un développement global du pays par une transformation des structures. En effet le gouvernement civil précédent, dans ses tentatives de réformes a montré les limites des institutions jugées inadaptées, rigides et obsolètes. D'autre part, le gouvernement révolutionnaire attribue le déficit de développement du pays à la domination des entreprises privées sans contrôle et à l'influence excessive des investissements privés étrangers. Sa stratégie s'articule alors autour de plusieurs points : - une augmentation de la fonction économique de l'Etat en amplifiant sa participation dans le développement et l'exploitation des ressources du pays ainsi que dans la commercialisation de ses principaux produits d'exportation, - une stimulation du développement économique dans les régions situées loin de Lima ou Callao, - l'exécution de réformes structurelles dans le secteur industriel et une réforme agraire basée sur la redistribution, l'Etat prenant en charge l'organisation et l'administration de ce secteur. [...]
[...] III Les réformes : Anti-capitalisme ou pragmatisme ? A La réforme agraire : vers une agriculture industrialisante. Dans l'Amérique latine de la seconde moitié du 20e siècle, des réformes agraires sont décrétées afin de surmonter les obstacles au développement du pays que constituent la pauvreté rurale, l'étroitesse du marché intérieur, la domination des seigneurs de la terre ou la distribution peu efficace des ressources productives. Elles visent à transformer la société en nations industrielles modernes. Le Pérou a les mêmes objectifs. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture