Pendant plus de 40 ans, l'Afrique du Sud a été un état raciste pratiquant des politiques sociales ségrégationnistes que l'on appelé l'apartheid. Elle a amené à une stricte séparation de la population sud-africaine en différentes races. L'apartheid s'est appliqué à différentes échelles comme nous le montrerons : de l'ensemble du territoire, à l'agglomération urbaine puis aux quartiers.
Johannesburg est alors un exemple, voire un modèle de l'application urbaine des politiques ségrégationnistes. Après l'abolition en 1991, les nouveaux gouvernements ont donc tenté de renverser le développement urbain des dernières décennies pour supprimer la division raciale au sein des villes. Nous verrons donc dans cet exposé le devenir de la ville de l'apartheid.
Peut-on parler d'une ville apartheid et d'une ville post-apartheid ? La déségrégation pratiquée après 1991 se traduit-elle réellement dans la ville de Johannesburg ?
[...] Le gouvernement mettra alors en place des lois visant à exclure tout noir des centres-villes strictement réservés aux blancs. Progressivement, le gouvernement sud-africain sera contraint de construire des townships (que l'on peut associer à des bidonvilles) avec le Group Areas Act de 1950. Il s'agit de quartier résidentiel pavillonnaire crée en périphéries des grandes villes blanches, réservé aux noirs, qui est facilement reconnaissable de par sa planification par l'état. En effet, les townships sont des parcelles souvent rectangulaires achetées par l'état à des fermiers ; leur géographie spatiale les rend donc facilement identifiables. [...]
[...] Philippe Gervais-Lambony, Afrique du Sud, les temps du changement, Hérodote, Harries P., Histoire urbaine de l'Afrique du Sud : nouveaux axes de réflexion. Le mouvement social, Bill Freund, La ville sud-africaine est elle encore “post apartheid” ? Elément de réflexion à partir du cas urbain. Revue Tiers Monde, n°196. 2008. [...]
[...] Un autre facteur explique la difficulté d'une ville comme Johannesburg car la population blanche quitte la ville où elle ne se sent ni en supériorité ni en position d'imposer une main mise économique sur les travailleurs non-blanc. La ségrégation existe toujours, non plus comme modèle politique mais comme symptôme psychologique encore largement présent dans la société et se traduit dans la place dans le travail accordé aux populations non blanches car même le secteur minier ancien fer- de-lance de Johannesburg n'est plus aussi puissant et les emplois perdus n'ont pas pour autant été redistribué aux populations ouvrières qui souffrent d'un chômage encore grandissant et augmentant encore le problème. [...]
[...] La distinction de ces ethnies se fit tout d'abord au quotidien en privant les populations de couleur de l'accès à certains milieux (transports, sanitaires publics, éducation, parcs, plages, etc.) avec le Reservation of Separate Amenities Act de 1953. Mais la volonté de créer une véritable séparation entre les ethnies se concrétisa en 1959 avec la création de Bantoustans. Ces derniers sont des territoires réservés aux noirs avec une large autonomie puisque la population peut former son propre gouvernement. L'Etat sud-africain espère ainsi pouvoir créer une Afrique du Sud Blanche et donner l'indépendance complète aux bantoustans noirs. CE serait l'aboutissement symbolique des politiques ségrégationnistes du parti national. [...]
[...] Afin de mettre en place des zones strictement blanches, le gouvernement a délogé des milliers d'habitants noirs vers les périphéries, notamment à 15 km au sud Ouest de Johannesburg où l'on a construit des petites maisons alignées. Mais avec l'explosion démographique, ces townships sont rapidement devenus de véritables bidonvilles. A travers ces différents éléments, le géographe R.J. Davies a mis au point un modèle schématique de la ville apartheid Il met en avant la ségrégation raciale qui prime dans l'organisation de la ville. Le centre- ville reste exclusivement blanc. [...]
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