Caractéristiques de la jeunesse en mai 68, contexte international mai 68, Daniel Cohn-Bendit, comportements collectifs, Guerre froide, évolutions socioculturelles, Trente glorieuses, déclin religieux, libéralisation des moeurs, baby-boomers, Charles de Gaulle, Mao Zedong, guerre du Vietnam
Cohn-Bendit, à la radio après son entrevue avec le recteur à 1h45 du matin dans la nuit des barricades du 10 au 11 mai 1968, prend la parole au nom des jeunes manifestants. L'orateur Daniel Cohn-Bendit est ici le représentant, non pas seulement des étudiants, mais de la jeunesse toute entière. Mais comment définir cette jeunesse ? Est-ce la génération du baby boom qui a entre 15 et 23 ans, ou est-ce seulement une génération qui se sent jeune à ce moment précis de l'histoire entre des bornes d'âge variables ? Une définition stricte est difficile à donner.
Synthétiquement, la jeunesse peut alors être considérée comme un bloc culturellement cohérent, mais hétérogène de baby-boomers qui s'érige alors pour la première fois en catégorie sociale, dépassant les clivages de classes. Mais se demander la signification de la jeunesse en mai 68, c'est aussi se questionner sur leur situation à ce moment précis de l'histoire ou, d'une vision plus sartrienne, sur ce qu'ils ont fait pour être ce qu'ils sont. Leur mouvement de mai 68 est le premier dans l'histoire fondé sur la classe d'âge de la jeunesse.
[...] De même, socialement, les jeunes ne sont frustrés et relégués au second plan par le pouvoir, avec aucune mesure d'insertion effective et de démocratisation face à l'emploi. Avec cela, le monde du travail, jugé « autoritaire et hiérarchisé à outrance » et donc n'ayant pas suivi la dynamique de libéralisation, contraste avec ces jeunes habitués à une société plus permissive. De ce fait, les accords de Grenelles du 25 et 26 semblent régler un problème de surface sans s'attaquer à ceux-ci plus profonds, accords qui ne calment donc pas les jeunes manifestants. [...]
[...] La Chinoise, Jean-Luc Godard (1967) : Le film réunit cinq étudiants présentant des profils différents, entre l'étudiante en philosophie à l'université de Nanterre qui projette d'assassiner un dignitaire soviétique de passage à Paris, un acteur, un peintre venant d'URSS, un proche du PCF, surnommé « révionniste » par les autres personnages. Ces jeunes sont largement influencés par les principes de Mao Zedong et la Révolution culturelle, à propos desquels ils débattent longuement. Ce film est ainsi révélateur de l'attitude d'une partie de la jeunesse française qui est marquée par l'image du leader chinois. Mais Mao n'est pas la seule figure à laquelle se rattachent les jeunes Français, ces derniers étant fortement marqués par différentes figures révolutionnaires comme nous allons le voir. [...]
[...] L'existence de l'Union des Jeunes pour le progrès rassemblant de jeunes gaullistes, défilant dans les rues le 30 mai, marque bien cette contradiction entre la volonté de progrès sociétal pour l'insertion des jeunes sans automatiquement remettre en question l'autorité politique, aux cris de « réformons avec De Gaulle ». D'un point de vue général donc, les jeunes sont plus caractérisés par une volonté d'évolution dont les moyens et l'intensité diffèrent que d'une aspiration à la révolution, une évolution inspirée par le contexte international. II) . [...]
[...] Être jeune dans une société bloquée en mai 68 : un être dans une volonté de devenir ? D'abord, on peut dire que la révolte de mai 68 commence à l'Université le 22 mars et s'élargit dans un mouvement de solidarité et de contagion au sein cette jeunesse, qui révèle alors ses malaises profonds. Pour le professeur à Nanterre, de son pseudonyme Espistémon, une des causes de cette contestation découle du poids démographique de la jeunesse qui rend difficilement gérable la hausse des étudiants. [...]
[...] Ainsi, quelles sont les caractéristiques de la jeunesse française de mai 1968 qui en font une catégorie sociale propre ? En quoi le contexte international explosif a-t-il influencé l'esprit de la jeunesse de mai 68 ? L'état de la jeunesse française de mai 1968 : fruit des évolutions socioculturelles et sociales face à une société culturellement, socialement et politiquement bloquée A. Une jeunesse soixante-huitarde comme résultat des évolutions socioculturelles et sociales qui en font un groupe social propre Culturellement d'abord, La jeunesse de mai 68 est le produit d'une société en changement accéléré, marqué par l'apogée des trente glorieuses et de ses effets, comme la stimulation de la société de consommation. [...]
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