Jean Jaurès, militant socialiste et républicain convaincu, a marqué, par ses qualités intellectuelles, la force de ses convictions et ses engagements pour la paix et la justice, tout le XX° siècle. Pour lui, « le courage, c'est chercher la vérité et la dire », ce qu'il fera toute sa vie. Aussi, sa biographie est très riche mais forcément complexe et il n'est pas possible de la présenter de façon exhaustive. Sans chercher à y parvenir, cette présentation de Jean Jaurès retrace tout d'abord les principales étapes de sa vie, avant de dégager quelques idées-forces de son action dans une deuxième partie et de décrire, enfin, quelques éléments constitutifs du mythe qu'il occupe toujours dans la vie sociale et politique.
[...] Pour Jaurès, il était urgent de régler la question religieuse afin de traiter enfin la question sociale. Jaurès est convaincu qu'il n'est ni possible ni souhaitable de faire disparaître la religion, la vieille chanson qui a bercé la misère humaine Contrairement à Viviani, il ne pense pas que la République doive arracher les consciences humaines à la croyance Il fait front avec beaucoup d'éloquence aux plus anticléricaux qui, comme Clémenceau le traite de «socialo-papalin et l'accuse de trahir la laïcité en livrant la République à l'Eglise romaine. [...]
[...] C'est à l'occasion de son travail sur ses thèses qu'il est amené à lire un grand nombre de textes d'orientations socialistes très diverses entre lesquelles il s'abstient d'abord de choisir : Louis Blanc et Proudhon, Lassalle ou Marx. Son intérêt pour la pensée socialiste est renforcé par ses discussions avec Lucien Herr, le bibliothécaire de l'Ecole Normale Supérieure. Ses profondes convictions humanistes le rendent sensible au sort des prolétaires. Le soutien qu'il apporte aux mineurs de Carmaux l'amène à partager leurs convictions socialistes. Candidat aux législatives à leur demande, il accepte, en 1892, le programme de Marseille du Parti ouvrier. [...]
[...] Pour que cette unité, à laquelle il tient tant, aboutisse, Jaurès accepte l'orthodoxie guesdiste. Les syndicats et les coopératives ne participent pas aux sections unifiées et les socialistes décident de refuser tout poste ministériel d'un Gouvernement bourgeois Mais, par son intelligence politique et sa prodigieuse vitalité, il fait progressivement la conquête du parti unifié. Au Congrès de Toulouse, en 1908, il impose une motion qui fait de la SFIO un parti de révolution et de réforme à la fois. un acteur de la laïcité Comme la très grande majorité des français de son temps, Jaurès est d'origine catholique. [...]
[...] Il va, au cours de nombreux meetings et dans un nombre considérable d'écrits, détecter les responsables des guerres : les trusts et les marchands de canon, les militaires en quête de gloire, les rivalités entre Etats et gouvernements, les haines nationalistes qui déferlent sur l'Europe centrale et balkanique . Il s'agit, à l'heure où s'épaississent les nuées de la guerre, de sauver l'humanité menacée Pour lui, deux solutions doivent simultanément être avancées. La première est la possibilité d'un arbitrage international. Cette perspective prend un peu de crédit avec la conférence, tenue en juin et octobre 1907 à la Haye, qui institue une Cour arbitrale. [...]
[...] Pour lui, le socialisme est devenu le but avec la réalisation duquel se confond la croissance du prolétariat. Les prolétaires sont les nouveaux agents de l'histoire seuls susceptibles de combattre pour autre chose qu'eux-mêmes, pour la désaliénation de toute la société Le dialogue que Jaurès engage avec le marxisme, à partir de 1894, va connaître des fortunes diverses : effort d'assimilation jusqu'en 1900, relations conflictuelles ensuite. Il garde de son passé ferryste un grand attachement aux valeurs libérales issues de la Révolution française et la conviction que la République constitue un régime supérieur aux autres. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture