Depuis le IXe siècle, le Japon mène une politique isolationniste et vit dans une autarcie totale, en évitant les contacts avec l'extérieur. Cet isolement est concomitant avec un déclin progressif du pouvoir impérial, au profit de clans aristocratiques. Ce processus aboutit à la fin du XIIe siècle à la mise en place d'un régime féodal, le « shogunat » dans lequel les empereurs ne gouvernent plus réellement le pays. Les shoguns et leurs grands vassaux, les daimyos, s'appuyant sur des samouraïs qui leur prêtent allégeance, se livrent à des luttes incessantes pour obtenir le pouvoir. Ce régime instable perdure pendant près de quatre siècles. Au XVIIe siècle, sous l'influence d'une nouvelle dynastie de shoguns, l'archipel connaît une première période de modernisation et de paix, avec une centralisation, la naissance d'une administration et la structuration de la société ; mais dans le même temps, l'isolement est renforcé, notamment avec la persécution brutale des missionnaires chrétiens et la fermeture des ports à tous les navires étrangers (à l'exception de Nagasaki, autorisé aux Hollandais et aux Portugais). Cette situation de repli s'achève à partir de 1853, lorsque le Japon, contraint par la pression de plus en plus insistante des nations étrangères, décide de s'ouvrir à l'Occident et à la modernité : c'est la « Révolution » ou « Rénovation » Meiji, du nom du 122e empereur du Japon, arrivé au pouvoir en 1867 et décédé en 1912.
Quelles sont les raisons qui poussent le Japon à s'ouvrir à l'Occident ? Comment le processus d'ouverture et de modernisation se met-il en place à partir de 1853 ? Quelles sont les difficultés rencontrées et les réticences au sein de la population et des élites ? Quelles sont les limites de cette modernisation ?
Pour répondre à toutes ces questions, nous étudierons d'abord le contexte de cette ouverture, puis les transformations profondes qu'elle a induites.
[...] Comment le processus d'ouverture et de modernisation se met-il en place à partir de 1853 ? Quelles sont les difficultés rencontrées et les réticences au sein de la population et des élites ? Quelles sont les limites de cette modernisation ? Pour répondre à toutes ces questions, nous étudierons d'abord le contexte de cette ouverture, puis les transformations profondes qu'elle a induites. I. Une ouverture forcée 1. L'ouverture des ports au commerce international est la cause de réactions xénophobes et d'un regain de nationalisme qui s'apaisent avec l'arrivée au pouvoir de l'Empereur Meiji. II . [...]
[...] S'inspirer de l'Occident pour en garder le meilleur, tout en s'appuyant sur des éléments du Japon traditionnel, semble, au début du XXe siècle, être une stratégie efficace : grâce à elle, le Japon s'est imposé comme une puissance économique et militaire avec laquelle il faut compter. [...]
[...] qui déclenche une révolution par le haut Une réforme sociale et économique dirigée par l'Etat qui s'effectue difficilement alors que derrière une façade de parlementarisme, le Japon reste un régime autoritaire aux ambitions expansionnistes. Bibliographie M. Vié, Histoire du Japon, des origines à Meiji, Que sais-je PUF P. Milza, S. Berstein, Histoire du XIXe siècle, chapitre 24 : La Chine et le Japon face aux occidentaux Hatier P. Akamatsu, L'ère Meiji : l'ouverture à l'occident, http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/l_ere_meiji__le_japon_souvre_a_loccident.asp , août 2002 I. Une ouverture forcée 1. L'ouverture des ports A l'image de son voisin chinois, le Japon se voit imposé l'ouverture de ses ports au commerce international. [...]
[...] Ce régime instable perdure pendant près de quatre siècles. Au XVIIe siècle, sous l'influence d'une nouvelle dynastie de shoguns, l'archipel connaît une première période de modernisation et de paix, avec une centralisation, la naissance d'une administration et la structuration de la société ; mais dans le même temps, l'isolement est renforcé, notamment avec la persécution brutale des missionnaires chrétiens et la fermeture des ports à tous les navires étrangers (à l'exception de Nagasaki, autorisé aux Hollandais et aux Portugais). Cette situation de repli s'achève à partir de 1853, lorsque le Japon, contraint par la pression de plus en plus insistante des nations étrangères, décide de s'ouvrir à l'Occident et à la modernité : c'est la Révolution ou Rénovation Meiji, du nom du 122e empereur du Japon, arrivé au pouvoir en 1867 et décédé en 1912. [...]
[...] Pour tout cela, le Japon refuse de faire appel à des capitaux étrangers : les modernisations sont financées par l'emprunt intérieur et une forte fiscalité qui pèse sur les paysans. L'aide étrangère est donc limitée : elle se concentre dans les domaines de l'éducation et de la formation. Des cadres et des ingénieurs étrangers sont attirés par des salaires très élevés et les jeunes Japonais sont nombreux à partir étudier en Europe et aux Etats-Unis. Le Japon effectue donc sa révolution industrielle à marche forcée et passe rapidement d'une société médiévale à une société moderne. Conséquence : le pays devient très vite une puissance mondiale. [...]
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