La IVe République laisse dans les mémoires l'image d'un régime faible, pâle copie de la IIIe République reconduisant ses erreurs et ses échecs. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la République, forme d'organisation politique dans laquelle les détenteurs du pouvoir l'exercent en vertu d'un mandat conféré par le corps social, semble bien installée en France. En effet, même si la IIIe République a succombé face au nazisme, le retour de la République comme régime politique semble évident en 1945.
Mais la IVe République s'effondrera en 1958, seulement 12 ans après sa naissance, alors que la IIIe République avait réussi à s'installer dans la durée, pendant 7 décennies. La IVe République semble, de prime abord, n'être qu'une réédition de la souveraineté parlementaire qui caractérisait la IIIe République.
Pourtant, en 1945, il existe une véritable aspiration au renouveau politique qui unit les résistants et les membres de la France libre au-delà de leurs divisions. Ces derniers souhaitent faire oublier l'épisode du régime de Vichy tout en proposant une alternative à la IIIe République.
[...] Or le Parlement étant le lieu privilégié de leur action, il paraît évident qu'ils n'aient pas voulu limiter ses pouvoirs. Par ailleurs, à cette époque, les Français assimilent la République à un régime parlementaire. Ils ne souhaitent donc pas proscrire la IIIème République mais plutôt la réformer. Enfin, la majorité des hommes politiques de l'époque craignait une prépondérance de l'exécutif (spectre de Vichy) et il était donc impensable pour eux de limiter les pouvoirs des députés, élus au suffrage universel et donc porteurs de la volonté du peuple. [...]
[...] Seulement, les institutions souffrent de difficultés structurelles et empêchent la Ivème République de faire face à la souveraineté parlementaire. La réforme institutionnelle va les aggraver. La réforme institutionnelle aggrave les maux du régime qui avaient déjà conduit la IIIème République à sa perte L'instabilité gouvernementale et l'immobilisme politique Le régime s'enfonce dans l'immobilisme et l'instabilité en raison de l'incapacité des partis politiques à se discipliner et du retour aux pratiques politiques propres à la souveraineté parlementaire. Tout d'abord, on constate qu'entre 1946 et 1958 vingt-deux ministères se succèderont, soit un ministère tous les 6 mois environ. [...]
[...] Alors seulement, le président du Conseil pouvait demander au président de la République la dissolution de l'Assemblée Nationale. Seul Edgar Faure réussira à dissoudre l'Assemblée le 2 décembre 1955 suite à une erreur des députés. La division politique: facteur d'instabilité La charte du tripartisme, c'est-à-dire l'alliance entre le PCF, la SFIO et le MRP (chrétiens démocrates), est signée le 24 janvier 1946 et fixe le programme du futur gouvernement. De Gaulle l'appelle la République des partis puisque les décisions politiques essentielles sont prises par les trois partis au pouvoir et non pas par l'Assemblée et le gouvernement. [...]
[...] De Gaulle et tous les partis (sauf les radicaux fidèles à la IIIème République) ont préconisé une réponse positive à la proposition de rédiger de nouvelles institutions. Les Français suivent largement cette opinion: 96% d'entre eux se montrent favorables à la naissance d'une République nouvelle. La Ivème République, une République nouvelle La difficile gestation d'une République nouvelle Dans la deuxième question du référendum du 21 octobre 1945, il était demandé aux Français d'approuver ou non un texte définissant les pouvoirs de la Constituante. [...]
[...] Comme son investiture, le renversement du gouvernement exige un vote à la majorité absolue des députés afin de rendre inutile le jeu des abstentions qui permet de laisser s'installer un ministère sans voter pour lui ou de le faire chuter sans se prononcer contre lui. Enfin, troisième précaution: rendre au pouvoir exécutif le droit de dissolution lui permettant de faire pression sur le législatif; ce droit était tombé en désuétude sous la IIIème République. De nombreuses précautions sont donc prises pour éviter les chutes répétées de gouvernements qui caractérisaient la IIIème République. Le Président de la République, quant à lui, est élu pour sept ans par les deux chambres du Parlement réunies en Congrès. [...]
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