L’Italie, une République parlementaire

Résumé du document

Le régime politique italien n'est républicain que depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Après l'unification du pays sous la monarchie et l'épisode du régime fasciste, ce système a en effet été voté par référendum populaire le 6 juin 1946, menant ensuite à la rédaction d'une Constitution entrée en vigueur début 1948. Devant la succession de gouvernements dont la durée de vie moyenne n'excède pas un an, le régime italien est très souvent accusé d'instabilité. Mais la corruption qui régnait au sein de partis comme la DC (démocratie chrétienne) ou le PSI (parti socialiste italien), notamment en matière de financement, a entraîné la campagne des « Mains propres », menée par le pouvoir judiciaire. Ce mouvement a entrainé une restructuration complète du système partisan qui a ensuite influencé la totalité de la vie politique italienne, incitant certains observateurs à différencier une première et une deuxième République, à partir de 1994, bien que la Constitution soit restée inchangée.

Extraits

[...] Avant les années 90, le premier ministre avait même du mal à s'affirmer sur la collectivité exécutive, depuis, représente celui qui a su rassembler une coalition et la mener aux élections + les remporter : certaine autorité. A tout de même peu de latitude puisque se retrouve forcé de suivre la direction que veut le Parlement s'il veut rester au pouvoir. (Le législatif, partitocratique, exerce en revanche une sorte de toute puissance sur la vie politique. Composé de la chambre des députés (630, élus pour 5 ans) et du Sénat le bicamérisme italien est strictement égalitaire. Les deux chambres, de composition politique similaire, ont en effet des fonctions identiques. [...]

[...] L'Italie a vécu dans le même temps un net processus de personnalisation (comparable à la France donnant un rôle plus déterminant au leader qui réussit à mener sa coalition au pouvoir. L'évolution a aussi concerné la relation existante entre pouvoir exécutif et pouvoir législatif, la distinction entre majorité et opposition devenant plus marquée, et créant une activité parlementaire plus conflictuelle. (La communication avec le peuple et sa représentation ont aussi évolué, prenant une place plus importante à la suite des changements de la fin du siècle dernier. L'investiture désormais électorale du gouvernement en est l'exemple le plus flagrant. [...]

[...] En effet, elle parvient à réduire le rôle du politique dans certains domaines grâce à des lois techniques. Ces évolutions permettent donc un semblant de rééquilibrage être exécutif et législatif, une plus grande implication du peuple et un meilleur contrôle pour éviter la corruption. En définitive, il est donc compréhensible que le régime italien soit quelques fois considéré comme une exagération du modèle parlementaire, mais sa durée, et la capacité à se réformer dont il a fait preuve montrent qu'il est bien un régime parlementaire viable. [...]

[...] Il reste aussi le protecteur des règles fondamentales, et détenteur par là même du droit de dissolution. Son élection pour un septennat (soit une durée plus longue que les deux mandats parlementaires) par un collège électoral lui permet d'affirmer cette indépendance qui lui confère le rôle d'arbitre. Si l'on trouve donc des éléments de stabilité qui viennent infirmer certaines critiques rapides, il est certain que celles-ci sont justifiées pour certains aspects, mais le régime italien tente justement d'évoluer au mieux. [...]

[...] La République parlementaire italienne, une partitocratie qui semble instable. La supériorité marquée du législatif (L'exécutif italien peut être caractérisé par sa faiblesse. Le Président de la République, élu pour 7 ans par un collège de Grands Électeurs ne procède donc pas directement du peuple : n'a aucune autonomie puisqu'a toujours besoin du contreseing du Président du Conseil. Son pouvoir effectif réside dans la promulgation des lois et la possibilité de renvoyer celles déjà promulguées au Parlement pour qu'elles y soient réexaminées. [...]