L'Italie, en 1815, correspond plus à une entité géographique plutôt qu'à une réalité socioculturelle. En effet, une pluralité d'Etats se partagent la souveraineté des peuples italiens ; c'est à peine si on peut parler de nation tant est vivace l'esprit local et faible la conscience nationale. La nation italienne est morcelée en dix Etats dont quatre sont placés dans l'orbite autrichienne. Il est donc intéressant de voir quel est le processus que va suivre cette péninsule morcelée, lui permettant de s'affirmer en tant que nation, c'est-à-dire en tant que réalité sociologique dynamique. L'idée de nation recouvre l'existence de communautés culturelles et donc historique ; douées d'une conscience claire de leur originalité qui ont tendance à consacrer leur spécificité en se constituant en société politique sous l'égide d'un Etat particulier à chacun d'elles.
La problématique à laquelle il va s'agir de répondre est : comment, de 1815, date du congres de Vienne marquant un nouvel ordre européen à 1848, date de l'avènement du Pape, Pie IX, l'Italie fractionnée et sans réel conscience national va-t-elle connaître une série d'insurrection qui, permettant le réveil d'un sentiment nationaliste, la mettra sur la route de son unification ?
Nous verrons donc comment l'installation de la volonté unificatrice dans une Italie fractionnée aura comme conséquences l'éclatement des insurrections.
[...] S'installe alors partout une forme de répression policière. La chasse est donnée au carbonati, d'autant plus violemment que des émeutes des carbonari éclatent encore en Sicile en janvier 1822. C. Les révolutions de l'Italie septentrionale en 1831 La deuxième explosion se produit en 1831 à Bologne, à Modène, dans les Marches, à Parme et à Plaisance. Apres les journées parisiennes de juillet 1830, des manifestations étudiantes célèbrent les Trois Glorieuses et exaltent cette révolution de journalistes. En Italie renaissent les projets révolutionnaires puisque le roi Louis-Philippe en personne aurait assuré de son soutien aux patriotes de Modène en cas d'intervention autrichienne contre-révolutionnaire. [...]
[...] On peut tout aussi bien dire que, plus que les insurrections de 1820, celle de 1831 sont les premières à véritablement mettre au même plan de leur revendications le libéralisme politique et le combat patriotique anti- autrichien ainsi qu'a considérer l'Etat pontifical comme un obstacle à l'unité et à l'indépendance de l'Italie. Sources PECOUT, G. Naissance de l'Italie contemporaine : 1770-1922, 2e édition, Nathan Université, Paris TACEL, M., Restaurations, révolutions, nationalités: 1815-1870, 6e édition, Armand Colin, Paris BERSTEIN, S., MILZA, P., Histoire de l'Europe, Tome Etats et identités européennes, XIVe-1815, Tome 4. Nationalismes et concert européen, 1815- 1919, Paris, Hatier, 1994. [...]
[...] Les Bourbons obtiennent le duché de Parme et le royaume de Naples. Les Etats de l'Eglise (Romagne, Ombrie, les Marches), sur lesquels le Pape reprend le contrôle. est restaurée dans toutes ses prérogatives. Les politiques menées divergent selon les Etats. Certaines structures administratives napoléoniennes sont conservées et associent la bourgeoisie aux gouvernements, mais le service militaire obligatoire de huit ans, la présence de troupes et l'arrêt des relations économiques avec la France mécontentent la population italienne. La misère règne dans les campagnes. [...]
[...] En 1844, une grande crise économique due à des intempéries et à la maladie de la pomme de terre touche toute l'Europe, les populations, plus miséreuses que jamais sont plus attentives aux exigences des libéraux. En 1848, Pie IX, à peine élu, libère les prisonniers politiques, convoque une assemblée et organisent des réformes dans ses Etats. Les patriotes, enthousiastes, se soulèvent dans toute l'Italie. Ils obtiennent partout des Constitutions, mais les démocrates sont écrasés (en mai) par les troupes autrichiennes. [...]
[...] L'Italie des insurrections : 1815-1848 Introduction L'Italie, en 1815, correspond plus à une entité géographique plutôt qu'à une réalité socioculturelle. En effet, une pluralité d'Etats se partagent la souveraineté des peuples italiens ; c'est à peine si on peut parler de nation tant est vivace l'esprit local et faible la conscience nationale. La nation italienne est morcelée en dix Etats dont quatre sont placés dans l'orbite autrichienne. Il est donc intéressant de voir quel est le processus que va suivre cette péninsule morcelée, lui permettant de s'affirmer en tant que nation, c'est-à-dire en tant que réalité sociologique dynamique. [...]
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