L’Italie de 1919 à 1940

Résumé du document

La marche sur Rome, en octobre 1922, suivie de l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement dirigé par Mussolini, marque le début d'un processus, qui, en un peu plus de 3 ans, va faire de l'Italie, une dictature d'un type nouveau. Le fascisme en effet, ne saurait être réduit à la dimension d'un cas particulier de la contre-révolution européenne. Par la nature de la coalition sociale sur laquelle il fonde son pouvoir, par sa vocation totalitaire, par son souci d'intégrer les masses et de les associer -non sans équivoque d'ailleurs- à son projet historique, il s'inscrit dans une spécificité qui a peu d'équivalent dans le monde de l'entre-2 guerres. Seule l'Allemagne hitlérienne présente des caractères semblables.
Sur quels critères peut s'établir la distinction entre « fascismes » proprement dits et régimes autoritaires de type traditionnel ? Comment s'est mis en place et comment fonctionne le système italien ?

Extraits

[...] Aussi, le secrétaire de Parti est-il un personnage de 1ere grandeur. De 1931 à 1939, cette fonction est assurée par Achille Starace. l'Etat corporatif Les liens du fascisme avec les grands intérêts privés et la volonté de ses dirigeants de maintenir le pays en état de mobilisation permanent concourent à la mise en place d'un système corporatiste fondé sur le principe de la collaboration des classes La loi Rocco de 1926, accorde le monopole des rapports entre salariés et employeurs aux syndicats fascistes, seuls habilités à discuter, pour chaque secteur des contrats collectifs fixant les conditions de travail et de salaires, la grève étant déclarée illégale. [...]

[...] Le bilan intellectuel Tentatives pour créer une culture fasciste, sous l'impulsion du ministre de l'instruction publique Gentile qui opère une importante réforme de l'enseignement (enseignement technique sacrifié aux humanités). L'academia d'Italia fondée en 1926 ne sera jamais un vrai foyer intellectuel. l'essentiel se fait hors du fascisme et le plus souvent contre lui (par exemple œuvre de Moravia, Pavese, Carlo Levi, Silone, ou la pensée politique de Gramsci) La politique extérieure A. L'œuvre coloniale Elle se réfère au passé romain et poursuit des objectifs de prestige. Elle vise aussi à aborder le trop plein démographique. Mise en valeur de la Triplitaine sous l'égide de Bono et Balbo. [...]

[...] La crise du régime semble imminente lorsque Mussolini se décide à faire face. Le 3 janvier, il revendique devant la chambre la responsabilité politique, morale, historique, de ce qui est arrivé et fait l'annonce de la dictature. les lois fascistissimes Le péril passé, Mussolini s'attache à mettre en place les rouages de la dictature. Tandis que le ministre de l'intérieur Federzoni fait saisir toutes les feuilles hostiles au gouvernement et arrêter de nombreux journalistes d'opposition, le parti est placé sous la direction de Roberto Farinacci, le plus activiste et le moins scrupuleux des leaders du squadrisme. [...]

[...] Il fait la guerre comme caporal des bersagliers et est blessé en février 1917 dans un exercice de tir. Réformé, il prend à Milan la direction de Popolo d'Italia. En 1919, il fonde le 1er faisceau italien de combat. Le dictateur : personnalité très complexe, dominée par l'orgueil et l'ostentation. En apparence un homme fort physiquement et moralement, grand amateur de sports et d'une volonté surhumaine. C'est ainsi que le montre l'imagerie officielle, les photos soigneusement triées par le Duce lui-même. [...]

[...] Opposition croissante aussi entre la grande industrie super concentrée et les entreprises de dimensions moyennes ; Le rapide processus d'industrialisation a aussi établi un clivage à l'intérieur de la petite et de la moyenne bourgeoisie. D'une part, il y a eu constitution ou développement de catégories sociales dont l'essor est lié à la révolution industrielle. Ce sont les gens des nouveaux métiers techniciens et ouvriers qualifiés de la grande industrie. Ce sont d'autre part des groupes sociaux qui existaient déjà dans l'Italie pré unitaire et préindustrielle mais qui ont accru leurs effectifs et leur influence avec l'unité et avec les progrès économiques récents : fonctionnaires, membres de l'enseignement et professions libérales, etc. [...]