Depuis la Première Guerre Mondiale, les Allemands bénéficiaient d'une cote d'amour auprès des nationalistes iraniens. C'est à partir de 1928 qu'ils revinrent en Iran avec l'espoir d'y jouer le rôle de la troisième puissance (Les deux autres puissances ayant prise sur l'Etat iranien étant l'Angleterre et L'Union Soviétique). La compagnie Junker établit pour la première fois des liaisons aériennes régulières entre l'Europe et L'Iran ainsi qu'entre différentes villes d'Iran à partir de 1927. Plusieurs sociétés allemandes participèrent également à la construction du chemin de fer transiranien. Mais, surtout, c'est un Allemand, le Dr Kurt Lindenblatt, qui dirigea la nouvelle banque nationale iranienne en 1928. La reprise des relations fut freinée par la publication en Allemagne d'un article infamant pour l'Etat iranien ainsi que par un scandale financier où Lindenblatt se trouvait impliqué. Les moyens financiers allemands restaient encore faibles, et le commerce avec l'Iran dépendait de la bonne volonté soviétique.
[...] Dés lors, Moscou s'efforça d'encourager la constitution de syndicats et la forte implantation du parti communiste Toudeh dans toutes les provinces du Nord. Les demandes de nouvelles concessions pétrolières furent rejetées par le Parlement en 1944 et une loi rédigée par un politicien libéral, le Dr Mohammad Mossadegh, interdit à quiconque de négocier avec les compagnies étrangères sans l'autorisation de Parlement. Les nationalistes invoquaient pour la première fois le caractère inaliénable de la propriété du pétrole à l'intérieur des frontières iraniennes, prélude à de vastes batailles. [...]
[...] La propagande communiste se déchaîna dans la zone nord occupée par les Soviétiques et les organisations syndicales connurent une période de fièvre ; un grand parti communiste lié à Moscou, le Toudeh, fut organisé. La fascination de l'idéologie marxiste sur les élites renforçait la détermination des religieux à la combattre. La présence des armées étrangères rendait cette agitation amère. Elle eut pour conséquence immédiate une dévaluation de 50% du rial, qui permit de vendre plus facilement aux occupants et qui donna un coup de fouet à l'économie intérieure ; mais elle entraîna de nouvelles pénuries. [...]
[...] Téhéran fut pressé de prendre clairement parti et de renvoyer les experts nazis qui préparaient l'arrivée de l'armée allemande. Rezâ Shâh tergiversa longtemps, craignant qu'une victoire allemande au Caucase ne le conduisît à payer cher toute mesure prise en faveur des Alliés. Les Anglo-soviétiques saisirent le prétexte de cet atermoiement pour se débarrasser de Rezâ Shâh et organiser à travers l'Iran le ravitaillement de l'URSS en armes et en vivres afin de repousser l'attaque allemande. Une intense campagne contre Rezâ Shâh fut menée par la BBC en persan depuis l'Inde. [...]
[...] Rezâ Shâh avait toujours affirmé aux Soviétiques qu'il ne tolérerait jamais de propagande communiste dans son pays. A partir de fin 1938, les relations irano-germaniques se refroidirent, et Téhéran chercha alors à se rapprocher de Londres. Pendant la brève période du pacte germano-soviétique (23 aout 1939-22 juin 1941), les sentiments anticommunistes du régime iranien s'étendirent à l'Allemagne, soupçonnée de soutenir des initiatives soviétiques en direction du Golfe persique et des puits de pétrole. Au début de la Seconde Guerre mondiale, l'Iran déclara sa neutralité en essayant de maintenir des relations commerciales avec les deux parties. [...]
[...] La position des Américains Plusieurs facteurs avaient attiré les Américains en Iran pendant la Seconde Guerre mondiale. Les Anglais avaient souhaité, pour éviter des réactions xénophobes, qu'une troisième puissance assurât la réorganisation des forces armées iraniennes, et c'est une mission américaine qui s'en chargea. Les Américains n'étaient pas fâchés d'appuyer la souveraineté de l'Iran face aux convoitises soviétiques, afin de mieux protéger leurs propres intérêts dans la région : la production de pétrole venait de démarrer très rapidement en Arabie Saoudite, passant de à 5 millions de barils par an en 1940. [...]
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