Ce nouvel apport met en relief des évènements communs à nos Histoires nationales. Il amène une autre vision d'une guerre malheureusement trop peu connue, esquivée ou tout simplement tombée dans l'oubli. Souvent les historiens expliquent les situations stratégiques et tactiques, puis certains s'attardent sur le déroulement des combats. Il est fait cas maintenant plus de la partie humanitaire que conflictuelle. Les circonstances ont été reconstituées surtout par l'apport de documents suisses. Ainsi le lecteur peut se former une opinion sur l'accueil que cette petite Nation a réservé aux soldats de l'Armée de l'Est.
L'Armée de l'Est, placée sous les ordres du général Bourbaki, reçoit la mission de pousser offensivement en direction de Belfort afin de desserrer l'étau de l'adversaire et libérer la cité assiégée. Cette ville, terrain clé pour le contrôle de l'axe entre Vosges et Jura, représente une base de départ pour entamer la seconde phase qui va consister à couper les lignes de ravitaillement allemandes. Après de durs combats, les Prussiens ne cèdent pas. Malgré des actes de bravoure, l'attaque échoue. L'insuccès se transforme en une retraite cruelle au son du canon. L'Armée doit se replier rapidement pour tenter de rallier Lyon.
[...] Les Conventions de Genève sont reconnues et appliquées (parfois de façon lacunaire) traçant la voie à une humanisation des conflits. L'hommage final vient de France et rendu récemment. Celui du Général d'Armée Pierre de Percin, ancien Président du Souvenir français. Il s'exprime ainsi : A l'heure de la défaite n'oublions pas non plus l'extraordinaire élan de générosité et de solidarité de nos voisins de la Confédération helvétique accueillant en 3 jours les 85000 hommes exténués, grelottant de froid et dans un état de misère indescriptible de la malheureuse armée de Bourbaki Références et notes 1. [...]
[...] L'état des chevaux attire également la pitié : mal harnachés, affamés, recouverts de plaies purulentes, brutalisés par les conducteurs d'artillerie et du train. Parfois un soldat suisse écourte les souffrances d'un animal par un coup de feu. Cependant 10'680 bêtes atteignent les deux localités. Parmi elles, les montures des cavaliers et des troupes d'Afrique qui ont été traitées avec beaucoup de sollicitude. Les premiers secours s'organisent. Les troupes suisses dressent des bivouacs et allument des feux. Les plus démunis reçoivent de la subsistance. [...]
[...] Ils sont pris en charge par onze cantons où la disette du fourrage se fait le moins sentir. Des recherches sont effectuées pour retrouver les bêtes errantes. Toujours le 1er février, le Conseiller fédéral Welti émet les Instructions sur le logement, l'entretien, la solde et l'administration des militaires français internés Elles précisent, notamment, que les internés sont placés sous la juridiction du Code pénal militaire fédéral. A ce propos, il faut relever que 153 hommes, dont trois officiers, subissent une peine d'arrêts purgée dans la fortification de St-Luzisteig. [...]
[...] Une partie est amortie par le contenu des caisses du trésor, la vente des chevaux et la liquidation d'objets. La France verse le solde par acomptes du 15 juillet au 12 août 1872. La Suisse est le proche témoin de la première guerre moderne sur le continent européen. Moderne car cet affrontement est caractérisé par l'utilisation des grands espaces et l'engagement d'importants effectifs (1'550'000 combattants), l'utilisation des voies ferrées, du télégraphe sans omettre l'évolution de l'armement. Mais elle est aussi l'observatrice d'un drame humain. Les évènements l'amènent à jouer un rôle actif dès le commencement des hostilités. [...]
[...] L'insuccès se transforme en une retraite cruelle au son du canon. L'Armée doit se replier rapidement pour tenter de rallier Lyon. Les généraux allemands Von Manteuffel et Von Werder conduisent une opération en tenaille. Leur intention est d'interdire les communications en direction de Besançon et de la place de Lyon commandée par le général Ochsenbein. Leur manœuvre, habile et impitoyable, réussit. Ils forcent la marche, coupent le repli et chassent durement l'Armée Bourbaki vers la frontière suisse. n'est plus une armée, c'est une cohue ( ) exténuée par un ou deux jours de jeûne et des nuits passées à la belle étoile, dans la neige et le froid qui se regroupe dans le secteur de Pontarlier. [...]
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