Le terme d'intellectuel est apparu avec l'Affaire Dreyfus, à la fin du XIXème siècle. D'abord employé par Clémenceau le 23 février 1898 dans L‘Aurore, le mot est repris de manière péjorative et satirique par Barrès dès le 1er février, soit une semaine plus tard, dans le Journal.
Ce terme d'intellectuel a été défini par P.Ory et J-F.Sirinelli, dans Les intellectuels en France de l'affaire Dreyfus à nos jours, comme « un homme du culturel - créateur ou médiateur - mis en situation d'homme du politique, producteur ou consommateur d'idéologie ». Il ne se caractérise pas parce qu'il est mais parce qu'il fait, par son intervention dans la sphère publique.
L'histoire des intellectuels peut se comprendre à travers des réseaux, des discours et des revues qui sont autant de lieux de sociabilité et de moyens d'expression pour ces hommes du culturel.
En 1919, l'intelligentsia est profondément marquée et traumatisée par la Première Guerre mondiale, et semble en quête d'identité. Néanmoins, on constate que les clivages et les cadres du monde intellectuel qui étaient en vigueur au début du XXème siècle restent applicables au sortir de la Grande Guerre.
En 1939, à la veille du second conflit mondial, les intellectuels sont plus que jamais divisés entre les bellicistes qui sont majoritairement à gauche, et les pacifistes (fascistes) qui attendent l'avènement de « la divine surprise ». Les années 1930 caractérisées par la montée des tensions ont abouti à l'engagement de l'intelligentsia dans son ensemble.
Comment peut-on expliquer l'engagement massif des hommes du culturel dans la sphère publique? Comment s'est-il manifesté? Quel impact a-t-il eu sur la vie politique et sur l'opinion publique? Comment peut-on, à partir d'itinéraires individuels, dresser un tableau de l'intelligentsia d'entre-deux-guerres?
Dans une première partie, nous verrons la période qui court de 1919 à 1934, en étudiant plus particulièrement les ruptures et continuités de l'intelligentsia française.
Puis, dans une deuxième partie, nous nous intéresserons à la réaction des intellectuels face à la montée des périls à partir de 1934.
[...] Cet événement rapproche les communistes, les socialistes, et les syndicalistes. Pierre Gêrome crée le CVIA (comité de vigilance antifasciste), il fait appel à trois personnalités : Alain, P.Rivet, P.Langevin, recrute majoritairement dans les organisations ouvrières et diffuse des brochures afin de dénoncer le fascisme et le capitalisme français. C'est le parti des intellectuels fascistes sans parti, l'organe des tendances minoritaires. Les intellectuels de gauche (Alain, Malraux, Breton ) signent un manifeste le 10 février pour inviter la population à réagir contre la montée du fascisme. [...]
[...] 1918-1934 : entre renouveau des intellectuels et maintien des structures d'avant-guerre Retour du clivage gauche-droite Les têtes de proue d'avant-guerre ont disparu. Néanmoins, on assiste à un retour aux clivages qui étaient effectifs en 1914 : renouveau de l'action française, à gauche : courants radicaux et socialistes. Le renouveau des intellectuels de gauche On constate, dans les années 1920, la présence dans la sphère publique de deux rameaux de l'université de gauche : l'intellectuel dépositaire des valeurs de l'identité de la gauche républicaine, comme Alain, et l'agrégé entré en politique, comme Herriot. [...]
[...] De nouveaux rites sont mis en place pour l'occasion : serment, baptême Le premier congrès international des écrivains pour la défense de la culture se tient du 21 au 25 juin 1935 et aboutit à la naissance d'une association internationale du même nom dotée d'un bureau où sont représentés les ressortissants de 32 pays. Le PCF crée ou élargit les rubriques culturelles de sa presse, les éditions sociales internationales, ce qui permet de renforcer sa crédibilité intellectuelle. De même, les intellectuels d'extrême droite s'inscrivent dans un réseau plus vaste que le réseau français. Drieu la Rochelle est invité en Allemagne à Nuremberg au congrès du parti national-socialiste. [...]
[...] Le nombre d'enseignants à la nouvelle chambre frappe l'opinion publique. Splendeur et décadence de l'Action Française L'Action Française dispose d'un grand rayonnement intellectuel, de cadres idéologiques et de structures d'accueil très présents en milieu universitaire. Elle a acquis une certaine respectabilité pendant la guerre et apparaît comme l'aile droite du parti conservateur et nationaliste que soutenait Poincaré. Elle prône une politique intransigeante face à l'Allemagne et se présente comme un rempart efficace contre le communisme. On a donc un relais de génération qui s'effectue, avec l'adhésion de Brasillach par exemple. [...]
[...] Les intellectuels en France dans l'entre-deux guerres : réseaux, projets, discours Le terme d'intellectuel est apparu avec l'Affaire Dreyfus, à la fin du XIXème siècle. D'abord employé par Clémenceau le 23 février 1898 dans L‘Aurore, le mot est repris de manière péjorative et satirique par Barrès dès le 1er février, soit une semaine plus tard, dans le Journal. Ce terme d'intellectuel a été défini par P.Ory et J-F.Sirinelli, dans Les intellectuels en France de l'affaire Dreyfus à nos jours, comme un homme du culturel - créateur ou médiateur - mis en situation d'homme du politique, producteur ou consommateur d'idéologie Il ne se caractérise pas parce qu'il est mais parce qu'il fait, par son intervention dans la sphère publique. [...]
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