En 1896, la France sort de la crise économique de 1873 et entre dans une période de prospérité économique avec la seconde industrialisation qui perdure jusqu'au début de la Première Guerre mondiale. Cette période fantasmée par la société française nostalgique et meurtrie par la Première Guerre mondiale sera appelée la Belle Époque. Pourtant, elle est également marquée par une économie qui reste fragile, des inégalités qui se renforcent, et des tensions politiques et sociales.
Comment les intellectuels s'inscrivent-ils dans la Belle Époque ?
[...] Néanmoins, des intellectuels défendent des causes qui sont peu visibles sur la scène politique nationale. C'est grâce à la prégnance de l'Affaire Dreyfus dans la société française que les intellectuels se sont déployés. La droite refusera le mot d'intellectuel jusqu'en 1919 ( elle se présentera alors comme le parti de l'intelligence dans Le Figaro et Barrès écrira dans L'appel du Rhin Nous, les intellectuels Bibliographie _L'Histoire du XIXe siècle en fiches, David Colon, Ellipses, Paris _Introduction au XIXe siècle, Eric Anceau, Belin, Saint Etienne _La France de 1848 à nos jours, Philippe et Annie Zwang, Bonchamp _Les intellectuels en France : de l'Affaire Dreyfus à nos jours, Pascal Ory, Jean-François Sirinelli, Malesherbes _Affaire Dreyfus et intellectuels : aux origines de la Ligue des Droits de l'Homme (1894-1898), thèse d'Emmanuel Naquet sous la direction de Serge Berstein et Jean François Sirinelli. [...]
[...] L'Action française attire une partie des intellectuels qui se rangent aux côtés d'une droite royaliste. La droite appelle à la défense nationale et cultive l'esprit de revanche contre l'Allemagne jusqu'en 1914. Les intellectuels de droite refusent toujours ce terme et font ainsi de l' anti intelluctialisme car ils stigmatisent la gauche avec le terme d' intellectuel _ Les dreyfusards, militants pour l'universalité, la justice, s'engagent à gauche. Des vocations naissent même durant l'Affaire Dreyfus ( Édouard Herriot (agrégé de lettre radical, Jules Renard (écrivain socialiste), Léon Blum (critique littéraire socialiste), Marcel Mauss (ethnologue socialiste), François Simiand (économiste socialiste)) Deux ramifications se créent : la branche radicale (créée en 1901 à laquelle adhère la majorité des étudiants de l'ENS par exemple),et la branche socialiste (création du SFIO en 1904 ainsi que du journal l'Humanité par Jean Jaurés Une partie des intellectuels se rangera du côté du pacifisme (Romain Rolland écrit Au dessus des mêlées en 1914 Mais les intellectuels ne s'engagent pas tous dans l'Affaire Dreyfus et ne se rangent pas tous dans la bipolarisation de la vie politique française. [...]
[...] Le mot intellectuel figure déjà sous la plume de Léon Blum dans La revue Blanche en 1892. Mais, c'est Georges Clemenceau qui est le premier à utiliser d'une manière marquante ce mot qu'il imprime en italique, pour souligner la rareté de l'usage, le 23 janvier 1898 au cours de l'affaire Dreyfus dans le journal dont il est le rédacteur en chef Aurore : N'est-ce pas un signe tous ces intellectuels venus de tous les coins de l'horizon qui se regroupent sur une idée ? [...]
[...] Par la suite, elle bipolarise durablement la vie politique française qui voit s'affronter des intellectuels universalistes, défenseurs des valeurs républicaines à des intellectuels nationalistes, gardiens de la Patrie. _ De nombreux intellectuels antidreyfusards et par la suite des étudiants des universités républicaines se rangent aux idées nationalistes de Charles Barrès qui a vécu l'Affaire Dreyfus comme une menace de désintégration de la communauté nationale (il écrit que la France est dissociée et décérébrée Il s'engage définitivement du côté de l'ordre établi et du nationalisme fermé (Michel Winock). [...]
[...] Elle reprend ses études de Droit et accède au barreau en 1907 et crée l'Union des Avocates de France. La France est en train de conquérir son second espace colonial> musellement des élites autochtones et sous développement du système scolaire. Néanmoins, une partie de la jeunesse indochinoise part s'instruire au Japon et la révolte commence à poindre mais se développera majoritairement durant l'Entre deux guerres. Ces combats sont marginalisés et peu écoutés par la société. Les intellectuels prennent conscience de leur pouvoir durant l'Affaire Dreyfus lorsqu'ils font entendre leur voix dans la défense ou la condamnation du capitaine. [...]
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