Tout en cherchant à ne pas tomber dans des schémas d'interprétations partisanes abondant sur les guerres de Vendée, nous tenterons de comprendre l'évolution de cette insurrection, en recherchant d'abord les motivations du soulèvement, puis les caractéristiques de la révolte, enfin en comprenant le décalage entre la guerre réelle et la guerre perçue par la Convention
[...] Le texte de Madame Sapinaud montre comment les insurgés vont demander aux gentilshommes de se mettre à la tête de leur troupe : Nous vous prenons, lui dirent-ils, pour notre général Les gentilshommes Bonchamps, Charrette, et d'Elbée seront de la même façon portés à la tête des troupes vendéennes, et mettent ainsi en place de véritables petites armées, se partageant chacune une zone d'influence dans la Vendée militaire. L'échec de la répression se marque principalement par la déroute du général Marcé le 19 mars. La nouvelle de cette déroute va amener à Paris la psychose du péril intérieur. A partir de cela, il y aura un décalage évident entre la réalité de la révolte, et sa perception à Paris. III. [...]
[...] Il faut donc tenter de se replacer dans ce contexte où plusieurs raisons créent la dynamique de l'affrontement. Tout d'abord il faut comprendre le climat de déception vis à vis de la Révolution : On nous a trompé, disent-ils ; pourquoi nous envoie-t-on des curés constitutionnels ? Les espoirs misés sur la Révolution n'ont pas été satisfaits, et de plus la Révolution est perçue comme une institution oppressive par les paysans catholiques, qui semblent avoir été plus religieux dans l'Ouest de la France, lorsqu'ils voient le remplacement de leurs prêtres habituels et réfractaires, par les constitutionnels que le Pape a dénoncés. [...]
[...] Le discours de Barère illustre cette idée, et, par voie de conséquence va donner une réalité à ce péril. En effet, par ses décrets qui mettent hors-la-loi et condamnent à mort tous ceux qui ont pris part au soulèvement, la Convention ne laisse pas d'autre issue aux insurgés que de continuer la révolte : Ceux qui sont ou seront prévenus d'avoir pris part aux révoltes contre- révolutionnaires sont hors-la-loi. De plus, le décalage entre la réalité et la perception des évènements revient dans l'accusation d'un complot dirigé par les aristocrates, alors que les paysans se sont soulevés d'eux-mêmes. [...]
[...] ils se dispersent ensuite dans les paroisses voisines L'échec de la répression dans le bocage vendéen tient beaucoup au fait que les soldats républicains ne peuvent obtenir de victoire décisive sur les Vendéens. C'est l'idée de la haie ; le paysage du bocage empêche l'usage de la cavalerie, et permet aux insurger de manœuvrer tout en restant invisibles des troupes républicaines, qui ne connaissent pas le terrain. Ce qui permet aux Vendéens de choisir le moment et le lieu des batailles, et en cas d'échec vendéen, ces derniers se débandent à travers le bocage. [...]
[...] Mais, alors que les insurrections sont brisées et que la Convention s'affirme dans les autres régions en révolte, l'insurrection vendéenne va au contraire s'embraser. Aussi, tout en cherchant à ne pas tomber dans des schémas d'interprétations partisanes abondant sur les guerres de Vendée, nous tenterons de comprendre l'évolution de cette insurrection, en recherchant d'abord les motivations du soulèvement, puis les caractéristiques de la révolte, enfin en comprenant le décalage entre la guerre réelle et la guerre perçue par la Convention. [...]
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