Le Larousse définit le verbe « éduquer » comme le fait de « former l'esprit de quelqu'un, de développer ses aptitudes intellectuelles, physiques, son sens moral. »
Quant au verbe « instruire », il signifie « former l'esprit de quelqu'un en lui donnant des connaissances ». Nous verrons que cette distinction peut être intéressante pour comprendre l'enseignement au XIXème siècle.
C'est le premier Empire qui a posé les bases de l'enseignement en France et qui a créé, par exemple, les trois ordres que nous connaissons: primaire, secondaire, supérieur. Il est également à l'origine du monopole public de l'instruction et de l'éducation, c'est-à-dire qu'aucun organisme autre que l'État n'est en droit d'ouvrir une école. C'est à propos de ce monopole que l'on retrouve l'un des clivages essentiels du XIXème siècle : l'opposition entre cléricaux et anticléricaux, les Catholiques souhaitant et revendiquant la liberté d'enseignement. À partir de 1830, un contexte favorable va permettre, malgré ces dissensions, un développement de l'éducation : des lois successives vont modifier la vision de l'école et vont permettre à un plus grand nombre d'élèves d'obtenir un premier diplôme. Peut-on dire, pour autant, que l'on assiste à une réelle démocratisation de l'enseignement ? L'école devient-elle accessible à tous ?
Pour répondre à ces questions, nous examinerons d'abord la question scolaire sous l'angle de la confrontation entre cléricaux et anticléricaux ; puis nous montrerons les progrès réels de l'éducation et de l'instruction ; enfin nous ferons le constat des limites de ces progrès et des lois qui l'ont généré.
[...] Après la question de l'accès à l'instruction primaire pour tous, c'est celle de l'égalité des chances dans le supérieur qui devient alors l'enjeu principal. Bibliographie : - Pierre Albertini, L'École en France, XIX-XX siècle, de la maternelle à l'université, Paris, Hachette - David Colon, L'Histoire du XIX siècle en fiches, Ellipses - Berstein et Milza, Histoire du XIXème siècle - Antoine Prost, L'Enseignement en France (1800-1967), Paris, A. Colin, coll. [...]
[...] La loi reconnaît ainsi un enseignement primaire religieux qui peut être financé par les municipalités. Grâce à ces lois, de très nombreuses écoles privées vont se développer, notamment celles des Frères des écoles chrétiennes. Apparaît alors, à côté de l'enseignement public classique, un enseignement confessionnel puissant ; en témoignent les 11000 élèves que les Jésuites encadrent, en 1880, dans une trentaine d'établissements. La laïcisation des écoles Mais les lois de la Troisième République vont changer le profil du primaire. La loi Ferry du 26 mars 1882 institue l'obligation scolaire et surtout laïcise l'enseignement en remplaçant le catéchisme par l'instruction morale et civique. [...]
[...] En témoigne la création d'un baccalauréat moderne qui permet l'accès aux facultés de sciences qui donnera naissance en 1902 au baccalauréat section B et D axé sur les langues et les sciences et donc en phase avec les besoins économiques et sociaux. L'instruction publique pour tous ? En France, en des enfants de 5 à 15 ans bénéficient de l'instruction. Les lois Ferry, votées et appliquées, permettent alors une scolarisation massive. La loi sur l'enseignement primaire de 1867 de Duruy modifie la condition des instituteurs dans les écoles publiques. D'autre part, elle n'étend pas simplement le nombre des écoles, elle élargit l'enseignement : l'histoire et la géographie de la France font partie des matières obligatoires. [...]
[...] Tous ces changements ne vont pas être sans conséquence dans la société française. Mais ces derniers vont-ils permettre une réelle démocratisation du savoir ? II) La démocratisation de l'éducation et de l'instruction Un contexte favorable À partir de 1850, plusieurs facteurs vont contribuer à développer un contexte favorable à l'instruction et à l'éducation. Tout d'abord, la révolution de 1848 va conduire à une poussée des idées démocratiques et va favoriser l'émergence d'une volonté générale d'instruction élémentaire obligatoire et gratuite. L'échec de la seconde république et du suffrage universel direct en 1848 va démontrer la nécessité de la formation et de l'éducation de citoyens responsables et capables d'aller voter. [...]
[...] Instruire c'est produire des intellectuels alors qu'éduquer c'est produire des citoyens. On a donc une démocratisation de l'éducation, mais de fortes limites pour ce qui est de l'instruction. III) Les limites des lois et des progrès scolaires Une éducation qui reste au service de l'État et des républicains La formation des instituteurs est institutionnalisée, la loi Paul Bert du 9 août 1879 oblige les départements à ouvrir une école normale de garçons et une autre de fille qui forment les instituteurs. [...]
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