Histoire contemporaine, France, Second Empire, Napoléon, IIIe République, restauration monarchique, élections de 1871, conservateurs, républicains, Adolphe Thiers, la Commune
Le 2 septembre 1870, la défaite de Louis-Napoléon Bonaparte à Sedan sonne le trépas du Second Empire, et plus largement du modèle impérial. Le peuple français doit une nouvelle fois faire face à son destin et choisir un régime politique pour succéder au Second Empire : l'idée d'une régence est très vite écartée ; quant aux royalistes, ils sont très vite devancés par les républicains qui s'empressent de proclamer la République. Pourtant cette République ne va pas de soi : les élections de 1871 amènent à la Chambre des députés une majorité résolument conservatrice.
Dès lors, la République n'est plus vue par cette majorité que comme un régime provisoire, destinée à redresser le pays après l'occupation du territoire par les troupes ennemies et à pourvoir le régime de nouvelles institutions ; l'objectif est clair : restaurer la monarchie. Néanmoins, la situation politique des conservateurs est complexe ; ces derniers se divisent entre légitimistes, qui soutiennent la branche aînée des Bourbons, les orléanistes, soutenant la maison d'Orléans, les bonapartistes, et une partie du Centre. Tous n'ont pas la même vision de ce que doit être la monarchie, ce qui empêche tout accord concernant une possible restauration.
[...] La tache confiée au gouvernement provisoire est immense : affronter les Prusses et leurs alliés qui occupent le territoire, et affirmer son autorité et sa légitimité. À Paris, qui se prépare à affronter un siège, la défense s'organise. Crémieux, le Garde des Sceaux, est chargé de « représenter le gouvernement » dans les départements. Glais-Bizoin, un autre ministre, et l'amiral Fourichon forment avec lui la délégation du gouvernement de la Défense nationale, chargé de diriger l'administration des départements non occupés. Paris est confrontée à une agitation révolutionnaire menée par les internationaux et les blanquistes. Ils revendiquent la tenue d'élections municipales. La menace d'une insurrection est réelle. [...]
[...] Il y a en un sens une dimension sociale dans le programme politique de ces légitimistes. Les orléanistes, grands seigneurs, tels que les ducs Decazes ou de Broglie, cultivés et d'une grande intelligence, forment un groupe qui brille par sa modernité. Les orléanistes ont le sens de l'État. Pourtant, ceux-ci ont une sorte de mépris pour les classes inférieures. Orléanistes et légitimistes souhaitent la restauration d'une monarchie de type royale : le 5 août 1873, ils reconnaissent en la personne du comte de Chambord un même prétendant. [...]
[...] L'avenir politique de la France semble incertain. III/La vie politique de la France au début de la IIIe République : de la présidence de Thiers à la République des républicains. A. La présidence de Thiers Devenu chef du pouvoir exécutif le 17 février 1871, Thiers cumule les fonctions de chef d'État et de chef du gouvernement. Les monarchistes, qui lui étaient hostiles, voulaient lui limiter ses pouvoirs. Pourtant, le 31 août 1871, l'Assemblée nationale adopte la loi Rivet qui précise ses fonctions : il prend le titre de président de la République, il peut être « entendu par l'Assemblée nationale », il nomme les ministres qui sont responsables devant l'Assemblée. [...]
[...] I/Tableau politique de la France au début de la IIIe République. A. Les conservateurs Les conservateurs se divisent en trois grandes forces : les légitimistes, qui soutiennent le comte de Chambord, les orléanistes, qui soutiennent le comte de Paris, et les bonapartistes. Tous ont en commun la volonté de restaurer la monarchie, mais ils ne sont pas d'accord sur ce que doit être cette monarchie. Les légitimistes eux-mêmes sont en désaccord : ainsi, en 1871, le manifeste du comte de Chambord qui refuse le drapeau tricolore provoque une scission ; 80 députés légitimistes de tendance libérale forment la Réunion des Réservoirs. [...]
[...] Le 26 mars, les élections municipales ont lieu à Paris. Les abstentions sont considérables. Le 15 mai, un conflit éclate au Conseil municipal au sujet de la création d'un comité de salut public : le spectre de la Terreur ressurgit dans certains esprits qui refusent la dictature. La province elle aussi se voit gagnée par l'enthousiasme de la Commune : elle est proclamée à Lyon le 22 mars, à Toulouse et à Marseille le 23, à Saint-Étienne et à Narbonne le 24, au Creusot le 25. [...]
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