Les accords de Bretton Woods n'avaient pas prévu l'intégration mondiale des marchés de capitaux. Le contrôle des mouvements de capitaux, jugé indispensable après les désordres de l'entre-deux-guerres, était explicitement autorisé par l'article VI. La globalisation financière peut dès lors s'analyser comme un processus de contournement des règles instaurées par les Etats les plus développés dans le cadre d'un système multilatéral de régulation de l'économie mondiale (...)
[...] La conséquence fût lʼaugmentation des taux dʼintérêt à des niveaux sans précédents pour le prêts courts). Pour le pays en développement, cela signifiait, à encours de dette constant, un triplement des charges dʼintérêt sur les emprunts contractés sur les euromarchés, par rapport aux taux en vigueur dans les années 1975-1977. Désintermédiation, déréglementation et décloisonnement des marchés ont été les moteurs du processus de globalisation financière dans les années 1980. Ils témoignent tous trois dʼune retraite en ordre dispersé des Etats devant la puissance de la dynamique dʼintégration financière lancée dans les années 1960. [...]
[...] La plupart des pays dʼAmérique Latine, certains pays dʼAsie, comme la Corée du Sud, ou les Philippines et une petite poignée de pays africains purent ainsi jouir de la manne financière pour le meilleur et pour le pire. Le meilleur, lorsque les fonds empruntés furent affectés au financement de projets dʼinvestissement rentables. Le pire, lorsque les entrées de devises servirent à accroître la consommation de produits importés (Chili), à financer les dépenses courantes des Etats (Nigeria), les dépenses dʼarmement (Irak), des investissements non rentables (Algérie) ou à alimenter la fuite des capitaux (Argentine). [...]
[...] Lʼavantage dʼun politique monétaire indépendante, dans lʼesprit des monétaristes, est toutefois de pouvoir donner la priorité absolue à la lutte contre lʼinflation, au moyen du contrôle de lʼoffre de la monnaie. page 3 Fiche Histoire - Géographie - Géopolitique Un autre argument en faveur des changes flexibles concerne les conditions de lʼajustement en cas de choc extérieur. La possibilité de laisser la monnaie se déprécier en cas de choc sur la balance des paiements évite en effet de faire supporter la totalité de lʼajustement aux variables réelles de lʼéconomie (demande, production, emploi). Autre avantage inattendu du flottement des monnaies selon Milton Friedman, il libère les vertus stabilisantes de la spéculation. [...]
[...] Lʼautonomie théoriquement restituée aux politiques monétaires par le flottement des monnaies suppose que celles-ci puissent se désintéresser, à lʼheure de la mondialisation, dʼune variable aussi stratégique que le taux de change. Il est rare que le flottement dʼune monnaie soit pur, autrement dit, qui lʼautonomie de la politique monétaire soit parfaite. Depuis lʼeffondrement du système de Bretton Woods, le flottement des monnaies a été le plus souvent géré par chaque Banque Centrale en fonction de ses objectifs propres, internes et externes (exemple : en Europe, la constitution du Serpent Monétaire en 1972 et le SME à partir de 1979. [...]
[...] Lʼinstabilité du système se manifeste lorsque les sorties de capitaux américains dépassent les besoins de financement des autres pays industriels. Dès lors, les demandes de conversion du dollar en or sʼaccélèrent, provoquant une baisse rapide des réserves américaines. En 1960, les engagements extérieurs des EUA à lʼégard du reste du monde, dépassent pour la première fois la valeur de leur stock dʼor. Les tensions monétaires internationales, qui sʼaccentuent dans les années 1960, mettent ainsi en évidence la contradiction entre la gestion nationale de la monnaie américaine et son statut de monnaie internationale. [...]
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