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«Tout le monde est chez soi à l'Élysée, sauf nous», c'est ainsi qu'Yvonne de Gaulle, femme du général et du président Charles de Gaulle, décrit sa fonction au président américain Eisenhower en 1959, soit moins de deux ans après son entrée à l'Élysée aux côtés de son mari.
Yvonne Vendroux, née en 1900, est issue d'une famille d'industriels du nord de la France, puisque son père est le président du Conseil d'Administration d'une biscuiterie. Issue d'un milieu aisé et cohabitant avec deux frères et une sœur, elle reçoit une éducation stricte, conforme à son milieu social et son époque. En effet que c'est pour son éducation, où sa famille lui apprend par exemple la couture ou encore les bonnes manières, mais également pour ses études, où elle étudie chez les Dominicaines d'Asnières-sur-Seine. Une période où l'on décrit Yvonne Vendroux comme une personne sérieuse dans ses études. Plus tard, c'est en 1920 à l'occasion d'une rencontre secrètement arrangée par les familles qu'elle rencontre le capitaine Charles de Gaulle, revenant tout juste de mission militaire en Pologne. Sensible à sa prestance et sa distinction, partageant en outre la même éducation, la même foi, et une même conception du devoir, Yvonne Vendroux est rapidement conquise. Comme en témoigne l'année suivante leur mariage le 7 avril 1921, l'église Notre-Dame de Calais. Durant les années 1920, la famille s'agrandit puisqu'elle accueille trois enfants : Philippe, Élisabeth et Anne de Gaulle. Dans les années 1930, le couple acquiert la propriété de la Boisserie en Haute-Marne, dans le petit village de Colombey-les-Deux-Eglises. Cet isolement est propice à Yvonne de Gaulle, qui lui permet d'élever dans la tranquillité leur dernière fille Anne, atteinte de trisomie 21, mais également de s'adonner à sa passion, l'horticulture. Mais parallèlement, Charles de Gaulle fréquente de plus en plus les milieux politiques. Lorsque que la Seconde Guerre mondiale éclate, Yvonne de Gaulle, ignorant tout de la situation de son mari, présent sur-le-champ de bataille, décide instinctivement de partir pour Londres, où elle retrouve finalement son mari, devenu entre-temps la figure de proue de la France Combattante.
[...] Dans la presse et le débat public, on lui oppose les exemples de Claude Pompidou et même d'Yvonne de Gaulle qui avaient su être plus discrète qui connaissaient leur place. En effet Anne- Aymone devient la cible des attaques politiques de l'opposition, par exemple la gauche accuse le président de « dérives monarchiques » et voit en Anne-Aymone une nouvelle « reine de France ». Encore plus grave, Le Monde et Le Canard Enchainé l'accusent de spéculation boursière, selon eux la Première dame aurait acheté des actions de Rhône-Poulenc avant qu'un accord avec ELF fasse grimper le cours de l'action. [...]
[...] Les Premières dames à l'œuvre dans l'ombre : quelles continuités ? Une fois arrivée à l'Élysée, l'une des Premières activités de la Première dame qui perdure après le départ d'Yvonne de Gaulle est d'abord les préoccupations d'ordre social, et plus particulièrement à travers les fondations de chaque Première dame respective. Si Yvonne de Gaulle avait dédié son travail aux jeunes femmes handicapées sans ressources, Claude Pompidou passe l'essentiel de son temps à la gestion de la Fondation Claude-Pompidou, créer en 1970, dont le but est de venir en aide aux personnes âgées, aux malades hospitalisés ainsi qu'aux enfants handicapés. [...]
[...] À ce sujet, Claude Mauriac et Claude Guy rapportent une anecdote allant toujours dans ce sens. En effet lors de certaines soirées dans cette villa de Neuilly, il arrivait que de Gaulle parcoure le salon en écoutant ce qu'Yvonne a à dire sur plusieurs cas de justice, qu'il ait demandé son avis où qu'Yvonne l'ait donnée de son propre chef. Le général pouvait parfois poser ensuite une ou deux questions à Yvonne, ou directement hocher la tête en cas d'approbation. [...]
[...] Plusieurs témoins appuient cette influence non négligeable qu'Yvonne aurait eue sur le président. En guise de témoignage de cette influence, on peut mentionner la démission de Claude Mantel en 1962. Mantel, un gaulliste de la Première heure, ce qui à son importance, est alors chef du protocole de l'Élysée. Yvonne de Gaulle apprend que ce dernier est un prêtre défroqué, autrement dit, qu'après la guerre, il n'aurait pas repris la soutane et s'est même marié. En réponse à cette découverte, Yonne cesse tout rapport avec lui et le général le congédie peu après. [...]
[...] Un soutien indéfectible dans l'opposition de son mari à la IVe République (1946-1958) Dans l'opposition au retour du général aux affaires, il ne faudrait pas voir dans la réaction d'Yvonne une sorte d'attitude égoïste, qui ne voudrait garder son mari que pour elle. Pour elle, Charles de Gaulle est l'homme du 18 juin, il ne devrait pas s'abaisser au jeu des partis. Pour elle, fonder un parti pour lutter contre d'autres partis lui semble vain, dangereux et indigne de la personne du général. Mais voyant qu'elle ne pourrait lutter contre la création du RPF, Yvonne décide finalement d'accompagner son mari dans cette entreprise. [...]
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