Le XIXe siècle est marqué par un « renouveau du textile » (Lévy-Leboyer) même si c'est encore fragile. En effet, c'est le début du passage d'une société à dominante rurale vers une société industrielle. Cette industrialisation touche en premier lieu le textile qui suit les effets de la mode. Cependant, il subsiste le sentiment d'un « retard français » par rapport à l'Angleterre qui a eu sa première « révolution industrielle » au XVIIIe siècle.
Même si cette domination anglaise se fait sentir grâce à une classe moyenne déjà orientée vers un type de consommation favorable à la production industrialisée, la France est une grande puissance industrielle notamment dans le secteur du textile. Le processus d'industrialisation française remanie le tissu industriel. En effet, suite à la modernisation progressive de la filature, le tissage, certes plus lentement, se mécanise également.
De quelle façon l'industrie textile française demeure-t-elle un des premiers secteurs industriels dans une période de changement comme celle de l'industrialisation ?
[...] Ce métier est une révolution technique, mais également sociale. En fait, grâce à lui, il est possible pour un seul ouvrier de manipuler le métier à tisser, au lieu de plusieurs auparavant. Ce métier à tisser est cependant à l'origine de la révolte des Canuts, ouvrier de soie à Lyon, qui voyaient en lui une cause de chômage étant donné que l'on avait de moins en moins besoin de main- d'œuvre. Cependant ces évolutions nombreuses au sein du tissage même s'ils touchent certains milieux professionnels dès le milieu du XIXe siècle, seuls les fabricants importants peuvent se mécaniser, c'est-à-dire introduire l'utilisation de machine au sein de leurs manufactures. [...]
[...] La Séauve à un règlement précis et elle souhaite avant tout chose donné une direction morale. Cependant, au milieu du XIXe siècle, les conditions des ouvriers sont étudiées notamment par le docteur Villermé (1782-1863) qui montre des conditions d'hygiène et d'alimentation très mauvaises. Il publia notamment Tableau de l'état physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures de coton, de laine et de soie, paru en 1840 qui dénonça le travail des enfants avant 8 ans ainsi que l'urbanisme fait au détriment de logements sains. [...]
[...] Vers 1860, les tissus peignés deviennent majoritaires dans la production totale de tissus de laine, elle monte jusqu'à en 1878. La substitution du peigné au cardé est une tendance lourde dus siècle. Cette dernière s'explique par une conjugaison de facteurs. En effet, la substitution du peigné au cardé a été stimulée non seulement par les transformations de la mode et le développement de la confection, mais aussi et principalement par les évolutions des techniques en particulier pour traiter la laine et du machinisme. [...]
[...] Parallèlement, il se produit une progressive nationalisation du marché intérieur qui devient totale avec le chemin de fer. Le filage industriel est mené par la demande vers une consommation de masse, mais ce filage se mécanise également techniquement en passant du filage cardé au filage peigné. En effet, on distingue deux sortes de tissus de laine : les étoffes cardées qui sont plus lourdes et plus épaisses. Elles dissimulent l'entrecroisement des fils sous une couche de poils. Elles sont courtes, environ moins de 10 cm, fines et frisées. [...]
[...] Cette industrialisation touche en premier lieu le textile qui suit les effets de la mode. Cependant, il subsiste le sentiment d'un retard français par rapport à l'Angleterre qui a eu sa première révolution industrielle au XVIIIe siècle. Même si cette domination anglaise se fait sentir grâce à une classe moyenne déjà orientée vers un type de consommation favorable à la production industrialisée, la France est plus équilibrée entre laine, lin, soi et coton. La France est donc une grande puissance industrielle notamment dans le textile puisque la part du textile dans l'industrie française globale s'élève à malgré une industrie anglaise solide et en pleine réussite. [...]
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