L'Indonésie a connu depuis sa difficile accession à l'Indépendance une construction politique fragile. Dès 1965, la vie politique est dominée par les militaires, qui, pour affirmer leur légitimité, en appellent aux apparences de la démocratie. Par ailleurs 'l'Ordre nouveau', instauré par Suharto, ouvre la voie au développement économique du pays et c'est cette inadéquation entre un conservatisme politique bloqué et une réussite économique fondée sur le libéralisme, qui a été de plus en plus mal supportée et a suscité critiques et demandes de réformes
[...] Des ambitions diplomatiques limitées par des contradictions D'un côté, l'Indonésie se refait une image de marque sur la scène internationale. En effet, elle renouvelle ses relations avec Pékin (1990), gelée depuis 1967. Elle obtient la présidence du Mouvement des Non Aligné en 1992 1995 De l'autre, elle intervient violemment au Timor (annexée en 1976) jusque dans les années 1990. En Irian, en 1990, un mouvement séparatiste a resurgi. Là aussi, le régime réagit par une impitoyable répression militaire qui provoque une fuite de boat people indonésiens vers la Malaisie. [...]
[...] L'unité se manifeste par l'uniformisation du monde politique renforcé au moyen de l'idéologie d'Etat : Dès 1971, les partis ont été contraints de se regrouper en deux formations afin d'homogénéiser le plus possible le corps politique (le PPP : parti développement Unité et le parti démocrate d'Indonésie). L'uniformisation du monde politique a été parachevée en 1985 avec l'obligation faite à tous les partis d'adopter en principe unique le pantjasila. Cette domestication politique explique les résultats électoraux de lorsque le GOLKAR l'a emporté sans surprise. Quant à Sukarno, toujours candidat unique, il a été réélu président en et 1998. b. Un régime militaire qui évolue vers un régime de type présidentiel : L'armée est un des piliers du régime. [...]
[...] La sécurité et l'ordre : la répression des oppositions - les outils de l'ordre Le plus puissant instrument de contrôle du nouveau régime a été le KOPKAMTIB (1965) (commandement des opérations pour la restauration de la sécurité et de l'ordre). Toute opposition est devenue sa cible. En 1988, celui-ci devient le BAKORSTANAS Politique intérieure et extérieure : les limites du succès : a. Un développement économique inégalitaire Le développement est la priorité de l'Ordre nouveau qui opte pour la libération économique. Deux facteurs ont joué en sa faveur : le soutien de l'étranger par le biais des investissements (dès 1967), et de l'aide internationale. [...]
[...] En effet, l'industrialisation profite des salaires très bas et de l'abondance de la main d'œuvre. Le sous-emploi est évalué à 40%. En revanche, de véritables empires financiers se sont constitués à la faveur de la libération. b. Le malaise social _ Dès 1970, des manifestations étudiantes dénoncent la corruption des dirigeants, la mauvaise utilisation de l'aide étrangère, le chômage. En 1978, un livre blanc des étudiants dénonce l'autoritarisme, les scandantes De nouveau la répression s'abat. _ Déçus de l'évolution du régime qui ne leur a pas accordé le rôle politique espéré, les milieux musulmans se transforme en foyer d'opposition. [...]
[...] Or le tour militaire donné à la campagne de l'Irian à partir de 1961 va être l'occasion pour l'armée de gagner de l'importance. Parallèlement, Sukarno dénonce peu à peu le pouvoir de l'armée et s'appuie de plus en plus sur le PKI qu'il ne parvient pas à imposer au gouvernement. c. Un bilan négatif de la démocratie dirigée - On note l'échec d'un socialisme à l'indonésienne. La réforme agraire de 1960 qui prévoyait la redistribution des terres se heurte à une résistance farouche. - Echec économique : l'économie dirigée vise à abolir le libéralisme. [...]
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