Cette dissertation d'histoire, s'inspirant de la formule de Lénine, questionne le lien entre l'impérialisme, politique coloniale exacerbée, et le capitalisme, qui impose une quête permanente de profit et de débouchés.
La diversité des motivations et des justifications (politiques, pseudo-scientifiques, sociales, "mission civilisatrice") sont abordés pour souligner que les raisons économiques sont primordiales dans les politiques impérialistes de la fin du XIXe siècle.
Cette dissertation est accompagnée d'une chronologie ainsi que d'une bibliographie.
[...] De même, l'impérialisme russe prend la forme du panslavisme, et regarde vers les l'Europe orientale et balkanique. L'impérialisme politique est donc intimement lié à l'exaltation de la patrie et au nationalisme, lui donnant par là même un caractère idéologique. Si la puissance coloniale est au service du prestige national, le rapport de domination comporte un aspect raciste. En effet, alors que les théories de Darwin paraissent en 1859, le critère racial est invoqué pour attribuer à la colonisation tous les caractères auxquels on reconnaît les forces de la nature (Charles Gide). [...]
[...] L'impérialisme, stade suprême du capitalisme ? Chronologie : L'impérialisme est, selon Michel Mourre, une politique d'expansion tendant à imposer à des peuples divers l'hégémonie d'un peuple supérieur et n'a par conséquent rien à voir avec un système économique particulier. En effet, l'impérialisme n'est pas apparu avec l'essor du capitalisme moderne fondé sur la liberté d'entreprendre, la propriété privée, la concurrence et la recherche du profit, puisque les plus anciens empires remontent au IIIe millénaire avant J.-C. Cependant, Lénine, dans son ouvrage L'Impérialisme, stade suprême du capitalisme, fait référence à un impérialisme différent : l'impérialisme des pays économiquement développés de la fin du XIXe et du début du XXe siècles. [...]
[...] Ce courant anticolonialiste libéral dans le sillon de l'utilitariste Bentham se distingue en Grande-Bretagne d'un mouvement humanitaire abolitionniste. Il parviendra à se faire entendre en condamnant par les urnes la politique annexionniste de Disraeli en 1881, et plus tard, en 1906, le protectionnisme douanier de Chamberlain. En France, Jean- Baptiste Say récuse tout autant la colonisation : Tout peuple commerçant doit désirer qu'ils [les peuples] soient tous indépendants pour devenir plus industrieux et plus riches, car plus ils seront nombreux et productifs, plus ils présenteront d'occasions et de facilités pour les échanges. [...]
[...] L'impérialisme, tel qu'il est conduit par les puissances européennes de la fin du XIXe siècle, est-il étranger à l'essor du capitalisme, ou bien une conséquence inéluctable de ce dernier ? Si l'impérialisme peut être justifié par de toutes autres raisons que les intérêts économiques et que des penseurs capitalistes l'ont décrié comme une entrave au fonctionnement du marché il semble difficile d'occulter les motivations économiques dont il est avant tout le fruit (II). La cause la plus évidente et la plus ancienne de l'impérialisme est politique : il s'agit d'étendre sa domination et son prestige pour ainsi répandre sa civilisation. [...]
[...] R. HILFERDING, Le Capital financier (Das Finanzkapital, 1910). Paul LEROY-BEAULIEU, De la Colonisation chez les peuples modernes (1870). J.-B. SAY, Traité d'économie politique (1825). Site Internet : http://hypo.ge-dip.etat-ge.ch/www/cliotexte/ Encyclopédie : Encyclopédie Universalis entrées Colonialisme et anticolonialisme (par Jean Bruhat), Missions (Jean Baubérot). [...]
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