L'impérialisme au 19e siècle a d'abord été une affaire européenne, qui dans les années 1890 devient affaire coloniale. Cependant, en Asie, le Japon s'affirme dès les années 1860 comme un rival potentiel des puissances européennes sur le continent asiatique. En effet, depuis l'arrivée de la flotte américaine de Perry en 1853, le Japon connaît des transformations politiques, économiques et culturelles sans précédent. Cette spécificité nippone est flagrante : dans le contexte de l'impérialisme triomphant, l'arrivée des Occidentaux aurait été bénéfique au Japon, alors qu'ailleurs elle s'est traduite par la colonisation, et dans le cas du voisin chinois, par le dépeçage territorial.
L'ère Meiji, qui s'ouvre en 1868, consacre le nouvel empereur Mutsuhito et un gouvernement unifié et puissant, qui vont chercher à effacer les traités inégaux signés avec les Européens dans les années 1850. Le Japon semble donc amorcer une politique agressive d'expansion territoriale, et ce jusqu'à la colonisation en 1910 de la Corée.
Peut-on alors parler d'un impérialisme japonais ? Est-il dû au gouvernement Meiji lui-même ou à la découverte brutale de l'Occident ? En quoi diffère-t-il des impérialismes européens ? Quelles sont ses manifestations ?
[...] L'ère Meiji, qui s'ouvre en 1868, consacre le nouvel empereur Mutsuhito et un gouvernement unifié et puissant, qui va chercher à effacer les traités inégaux signés avec les Européens dans les années 1850.Le Japon semble donc amorcer une politique agressive d'expansion territoriale, et ce, jusqu'à la colonisation en 1910 de la Corée. Peut-on alors parler d'un impérialisme japonais ? Est-il dû au gouvernement Meiji lui-même ou à la découverte brutale de l'occident ? En quoi diffère-t- il des impérialismes européens ? [...]
[...] L'importance des débats sur la composition raciale du peuplement japonais se retrouve dans cette politique de domination. En 1869, l'île du Nord, l'actuelle Hokkaido est intégrée au Japon, et la minorité des Ainous est occultée et réprimée. De la même façon, les îles Ryûkyû (Okinawa) sont annexées au mépris des populations locales. En et en 1890 les Japonais occupent les îles du pacifique, successivement les îles de Ogazawara, Bonin et Volcano. L'accès aux mers est stratégique et fait concurrence à l'implantation américaine. [...]
[...] Pour se justifier, le Japon a établi un ingénieux dispositif de légitimation coloniale. Il embrigade l'histoire de la péninsule au moyen métaphorique d'une originelle parenté raciale des 2 peuples. Le mot fusion est préféré à celui de colonie Mais la réalité quotidienne est celle de pratiques coloniales brutales et discriminatoires. Certains historiens parlent de génocide culturel la population est embrigadée, doit parler japonais et soumise à une police omniprésente et violente. Le gouvernement et le peuple japonais sont fiers de leur domination sur l'Asie, particulièrement de leur victoire sur l'empire chinois, tout comme les Européens le sont de leur politique coloniale. [...]
[...] L'influence militaire japonaise est de plus en plus forte. L'Empereur décide alors de mener une politique d'expansion conquérante. La Corée en est le symbole. Menacée depuis 1870 par la Chine, la Russie et le Japon, la Corée est depuis 1895 obligée d'avantager commercialement le Japon. En novembre 1905, après de nombreuses manœuvres diplomatiques et militaires, et après l'horrible assassinat de la reine coréenne Min, la Corée, très affaiblie, devient un protectorat japonais. En 1910 elle est colonisée et déclarée partie intégrante du grand Empire japonais. [...]
[...] Puf, nouvelle clio Dalissen Alain, "Ense et abaco, la formation de l'empire colonial japonais, 1895-1910" dans Historiens-Géographes, pp.201-214 Myers Ramon, The Japonese Colonial Empire (1895-1945). Princeton UP (et autres ouvrages) Souyri Pierre-François, "La colonisation japonaise : un colonialisme moderne, mais non occidental" dans Le livre noir du colonialisme (Marc Ferro, dir.), p.543-576. Fabre André Histoire de la Corée l'agression étrangère contre la Corée l'asiathèque Revues et sources internet EBISU Etudes japonaises Babics Lionel Japon , Chine, Corée : vers une conscience historique commune ? [...]
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