Tout au long de l'Histoire, le colonialisme a revêtu plusieurs formes. De la justification religieuse au mercantilisme, il a cherché à légitimer la colonisation.
A partir de 1870, les doctrines impérialistes vont constituer le discours en faveur de la colonisation. Ils vont avoir un retentissement dans toute l'Europe : à côté de l'Angleterre et de la France, principales puissances impériales de l'époque, l'Allemagne de Guillaume II, l'Italie de Crispi, la Belgique de Léopold II et la Russie vont chercher à s'étendre sur le globe.
Il se met alors en place une colonisation plus systématique trouvant appui sur les justifications tant politiques et économiques qu'idéologiques, sociales et religieuses de l'impérialisme.
Dominer d'autres peuples, les coloniser ne devait pas manquer de se traduire par leur acculturation. Dans quelle mesure, l'impérialisme et la colonisation ont-ils mené à une occidentalisation du monde ?
Nous verrons d'abord que le discours impérialiste, par les thèmes qu'il invoque, comporte une volonté intrinsèque d'occidentaliser le monde. Puis, nous analyserons l'ampleur de cette occidentalisation pour constater son échec à assimiler les populations indigènes.
[...] Puis, nous analyserons l'ampleur de cette occidentalisation pour constater son échec à assimiler les populations indigènes. Le discours impérialiste : une volonté d'occidentaliser le monde L'aspect civilisateur et éducateur de l'impérialisme comme manifestation de la volonté d'occidentaliser le monde - Deux thèmes du discours impérialiste correspondent à cet aspect : - D'abord, on adapte les théories de Darwin à l'expansionnisme ; qui devient un fait de nature. La colonisation présente tous les caractères auxquels on reconnaît les forces de la nature (Charles Gide). [...]
[...] Mais ce qui est déterminant d'un point de vue historique, c'est la vertu économique qu'on attribuait à l'expansionnisme plus que ses résultats concrets. [...]
[...] - Enfin, Jules Ferry et Leroy-Beaulieu ont fortement souligné les arguments économiques ; les colonies sont des placements de capitaux. Les capitalistes courent [ . ] de moindres risques dans les colonies qui sont des prolongements de la métropole (Leroy-Beaulieu). D'autre part, les mesures protectionnistes tendent à fermer les marchés étrangers. Les colonies offrent à nos sociétés des matières premières à bas prix et constituent de nouveaux marchés pour le débit des produits manufacturés d'Europe (Leroy-Beaulieu) La politique coloniale est fille de la politique industrielle (J. Ferry). [...]
[...] La colonie constituait d'abord une question d'intérêt pour les anglais, les indigènes ne les intéressaient point. - L'attitude française fut différente dans les formes mais similaire dans le fond. La doctrine de l'assimilation prévalut pendant longtemps, et on l'appliqua aux anciennes colonies : Antilles, Réunion, Guyane, Sénégal, Cochinchine. Elle était hypocrite car l'indigène restait un homme inférieur auquel on ne donnait pas tous ses droits politiques (élections des conseils locaux et non des députés) Après 1890, l'association l'emporta et on appliquait selon les cas l'administration directe (AOF, Madagascar, AEF) ou l'administration indirecte notamment par la subtilité du régime de protectorat (Tunisie, Maroc, Cambodge, Annam). [...]
[...] Ainsi, l'impérialisme s'est donné pour objectif d'occidentaliser le monde. Un objectif qui n'a pas pu être tout à fait atteint à cause du racisme des colons et de leur métropole. D'abord, nous observons ici un paradoxe essentiel du second système colonial : les raisons pour lesquelles on a voulu occidentaliser les peuples du monde et les raisons pour lesquelles cela ne s'est pas fait sont les même : ils étaient inférieur et le demeuraient quoi qu'ils fassent. Ensuite et enfin, nous remarquons que si l'impérialisme a développé une panoplie d'arguments pour légitimer la colonisation, il semble qu'un seul ait intéressé significativement les métropoles : l'argument économique. [...]
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